"Est-ce que nous pouvons accepter qu'une banque qui vit de notre argent se
prépare à prêter de l'argent aux étrangers qui viennent acheter notre terre et
nos maisons" ? a repris fort opportunément Jean-Guy Talamoni.
Ce fait divers est une bonne illustration des causes du retard économique
catastrophique dont souffre la Corse. Pour avoir une explication des causes
profondes du sous développement partout dans le monde il faut lire l'excellent
bouquin d'Hernando De Soto : "Le mystère du Capital" dont vous
trouverez un contre rendu de lecture ici
En lisant ce livre on comprend que le retard économique désastreux de la Corse
est largement du à la mentalité "nationaliste" c'est à dire à un ultra-étatisme
qui nie les droits de propriété.
Cette mentalité déborde largement le camp politique "nationaliste" proprement
dit.
La Corse, tous partis politiques confondus, n'est toujours pas sortie du
nationalisme, du clanisme, de la famille, de la tribu. Les partis politiques
nationalistes cherchent à créer un État Corse encore plus étatiste que l'Etat
socialo-gaulliste à la française - ce qui n'est pas une mince affaire.
La phrase du militant nationaliste est tout à fait révélatrice : "Les
banques refusent d’accorder des crédits aux Corses qui ne peuvent plus acheter
leur maison, mais elles vendent notre terre aux étrangers. Que fait-on, contre
cela" ?
Autrement dit : Toutes les terres et toutes les maisons situées en Corse
appartiennent aux Corses. Peu importent les droits de propriété. Dans la
logique nationaliste si les banques ne prêtent pas d'argent aux Corses cela les
empêche d'acheter des maisons qui sont en fait déjà à eux(leur
maison). Donc lorsqu'un "étranger" achète une maison ou un terrain, elle
ne lui appartient pas (notre terre) c'est en fait une espèce de
location de la terre Corse consentie à titre provisoire. Si l'étranger est un
peu trop arrogant, on fait sauter sa maison ou son commerce.
Cette vision est confirmée par l'élue nationaliste Corse, qui désigne un achat
effectué en bonne et due forme de "spoliation des terres par la
BNP".
Cette logique implique qu'un Corse lui aussi n'est pas entièrement
propriétaire de sa terre ou de sa maisonpuisqu'il ne peut pas la vendre à
qui bon lui semble et notamment à un "étranger". Il ne peut donc pas
réaliser ses biens comme il l'entend ce qui freine la formation de Capital donc
l'investissement. Les risques sur la propriété provoquent une décote de
l'immobilier et un frein aux échanges.
Les Corses, qui sont encore majoritaires sur l'île (mais plus pour très
longtemps), sont donc les premières victimes de la politique de contestation
des droits de propriété mise en place par le clanisme nationaliste Corse.
Hernando de Soto le démontre de façon limpide, la non reconnaissance des droits
de propriété est la première cause du sous développement. On
retrouve également en Corse toutes les caractéristiques des pays sous
développés dans les secteurs de l'industrie (quasi inexistante) et des
services. Là aussi les droits de propriété, donc la source même de la formation
du capital qui permet le développement, sont bafoués. Aucun non Corse n'est
durablement autorisé à exploiter une entreprise, surtout si elle réussit. Ce
qui a comme corollaire qu'aucun Corse honnête n'est encouragé à investir en
Corse puisque la vente d'une entreprise florissante n'est possible qu'à un
Corse (c'est à dire à une population minuscule de 200 000 habitants - deux fois
celle de Boulogne Billancourt). Autant dire qu'il est impossible de céder son
entreprise dans de bonnes conditions en Corse.
Bien sûr l'Etat français socialo-gaulliste en profite pour "fonctionnariser" à
outrance la Corse ce qui lui permet d'acheter les voix d'une majorité de Corses
qui n'ont plus que l'Etat français pour vivre.
Au clientélisme traditionnel Corse s'ajoute donc le clientélisme bien rodé de
l'Etat français. Il est plus discret, il ne fait pas sauter de bombe (ou pas
trop) mais il ruine la Corse autant que l'autre.
Ce dont la Corse a besoin c'est d'une vraie révolution libérale, de la fin du
clanisme, de l'ouverture des "frontières" (qui sont d'ailleurs
complètement illégales au regard du droit européen), du respect des droits de
propriété, de l'accueil et du respect des droits de tous ceux qui veulent
s'établir en Corse et y travailler. Il faut abolir le ridicule principe de la
continuité territoriale, et diminuer de façon drastique le nombre de
fonctionnaires, c'est à dire de clients de l'Etat français.
Victoire de l'étatisme et du clanisme en Corse
Sous la pression des nationalises Corses la BNP a décidé en ce début août 2008
de ne plus financer l'accession à la propriété des "étrangers" (c'est à dire
des non-résidents Corse).
Cette incroyable et totalement illégale "victoire" des nationalistes Corses a été obtenue suite à l'occupation et aux menaces de groupes nationalistes dans les locaux de la banque à Ajaccio et à Bastia.
Véronique Sciaretti, élue de Corsica Nazione Indipendente à l'assemblée territoriale Corse a dénoncé "la spoliation des terres par la BNP. Alors qu'il est de plus en plus difficile pour un résident corse d'obtenir un prêt afin de devenir propriétaire, tout est facilité pour les étrangers".
Tout avait débuté aux journées internationales de Corte, lieu de rassemblement des nationalistes, lors de l'intervention d'un militant qui réagissait à une information parue dans Nice matin : "Les banques refusent d'accorder des crédits aux Corses qui ne peuvent plus acheter leur maison, mais elles vendent notre terre aux étrangers" s'est-il écrié.
Cette incroyable et totalement illégale "victoire" des nationalistes Corses a été obtenue suite à l'occupation et aux menaces de groupes nationalistes dans les locaux de la banque à Ajaccio et à Bastia.
Véronique Sciaretti, élue de Corsica Nazione Indipendente à l'assemblée territoriale Corse a dénoncé "la spoliation des terres par la BNP. Alors qu'il est de plus en plus difficile pour un résident corse d'obtenir un prêt afin de devenir propriétaire, tout est facilité pour les étrangers".
Tout avait débuté aux journées internationales de Corte, lieu de rassemblement des nationalistes, lors de l'intervention d'un militant qui réagissait à une information parue dans Nice matin : "Les banques refusent d'accorder des crédits aux Corses qui ne peuvent plus acheter leur maison, mais elles vendent notre terre aux étrangers" s'est-il écrié.