Quand le libéral moyen tombe sur un ouvrage traitant des nouvelles méthodes
de procréation offertes par la science, écrit par un universitaire, français,
sociologue, et chercheur à "l'Institut de recherche interdisciplinaire sur
les enjeux sociaux", il s'attend bien évidemment au pire, à savoir, une
énième dissertation sur la nécessité du principe de précaution, sur l'horreur
de la "marchandisation" du corps humain, sur la nécessaire protection de
l'enfant à naître, sur le spectre eugéniste, sur le respect du au fœtus, voire
sur l'effondrement des valeurs familiales.
C'est que notre pays présente la particularité de réunir une extraordinaire
palette de moralistes professionnels, dont la tâche consiste à imaginer les
inconvénients et les dangers de toutes les nouvelles technologies : OGM, nano
technologies, ou assistance médicale à la procréation (AMP), les interdictions
pleuvent parfois même avant que les techniques aient pu voir le jour.
L'épithète "réactionnaire" que l'on croyait réservé au peuple de droite
s'applique désormais parfaitement aux ligues de vertu socialistes ou au culte
écologique. D'ailleurs les gouvernants de la bonne vieille droite gaulliste
n'hésitent pas à nommer des personnalités "de gauche" à la tête des multiples
comités d'éthique, convaincus qu'ils se comporteront en auxiliaires zélés de la
morale chrétienne conservatrice.
Et c'est là qu'intervient la surprise, car Mille et une façons de faire les
enfants est à cent lieues de ce marécage franchouillard.