La question de la propriété du corps humain
En ces temps de débat sur l'interdiction de la gestation pour le compte
d'autrui (GPA) ou de criminalisation de la prostitution, se pose très
concrètement la question de la propriété du corps humain. C'est au nom de ce
sentiment de propriété que les mères porteuses comme les prostituées
réclament que soit reconnu leur droit d'user de leur corps comme bon leur
semble.
Les prohibitionnistes se trouvent ici dans une position délicate. En effet,
s'ils avouent ne pas reconnaître la propriété des individus sur leur corps ils
peuvent à juste titre être accusés d'esclavage. Car si notre corps ne nous
appartient pas, alors à qui appartient-il ? À un autre groupe humain ? À
tous les autres êtres humains ? À personne ? À l’État ? À la sécurité sociale ?
Aux représentants éclairés de La bonne morale ? En tenant compte du fait
que la nature a horreur du vide, chacune de ces hypothèses aboutit
inévitablement à la mise en coupe réglée d'une partie de l'humanité au
détriment d'une autre.
Voilà qui est un peu gênant pour des prohibitionnistes qui prétendent lutter
contre "toutes les discriminations" et notamment contre "l'asservissement des
femmes" tout en les empêchant d'utiliser leur corps comme elles l'entendent et
comme la nature le leur permet.
Les ligues de vertu socialistes - bien obligées - ont donc inventé autre
chose.