Le discours politique actuel, tel
qu'il émane des partis ou des médias, utilise les termes "Droits de l'Homme" en
agrégeant dans un même concept les Droits de l'Homme de 1789 et les Droits de
l'Homme de 1948. Pour le spectateur politique contemporain, peu averti de
l'histoire des idées, la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948
apparait comme une amélioration et un enrichissement de celle de 1789. On
pense généralement que des idées communes y sont exposées de façon plus
détaillée et réparties dans des articles plus nombreux. Aux yeux du public il
s'agit donc de la même déclaration, rendue "universelle" par l'engagement des
grandes puissances, tel qu'il figure dans son préambule, "d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance
et l'application universelles et effectives".
Comme nous allons le voir, tout ceci est erroné et les deux Déclarations des
Droits de l'Homme sont extrêmement différentes dans leur forme et dans leur
esprit, même si la similitude de leur présentation laisse croire le
contraire
Commençons par examiner la DDH de 1789 dans tout ce qu'elle a d'inédit et de
subversif.
Mot-clé - 1789
L'économie de la révolution française ou pourquoi la révolution des Droits de l'homme a-t-elle débouché sur la Terreur ?
Paru en 1986 l'économie de la révolution française a été réédité par les
Belles Lettres en 2007. C'est un ouvrage tout à fait remarquable, un des
seuls livres d'histoire qui rend compréhensible et cohérente la succession de
crises et de coups de théâtre qui ont fait la révolution française.
Alors que les récits évènementiels de la révolution française sont.quasi
incompréhensibles tant ils font appel à l'anecdote (notamment les manuels
scolaires), ici les décisions prises par l'assemblée révolutionnaire
s'ordonnent logiquement et tragiquement à la lumière des graves erreurs
économiques qu'elle commet à ses débuts. Complètement négligée par la plupart
des historiens (Michelet n'y consacre pas une page) F. Aftalion montre comment
l'émission des assignats a entrainé le pouvoir dans un dirigisme économique
exactement contraire aux principes de 1789. Il montre aussi que les économistes
de l'époque possédaient les connaissances théoriques qui invalidaient la
solution facile du papier monnaie. Il explique de façon brillante comment la
terreur naquit "naturellement" de la fuite en avant vers toujours plus de
dirigisme économique, jusqu'à l'instauration du "maximum" (fixation des prix)
qui devait provoquer la chute de la production, une famine épouvantable et des
millions de morts.
Yves Guyot - la Tyrannie collectiviste
Yves Guyot 1843 - 1928
Libéral, Républicain, économiste et journaliste, il fut député de Paris de 1885 à 1893 et ministre des travaux publics de 1889 à 1893.
Dreyfusard de la première heure, antiboulangiste, anticlérical et laïque, Yves Guyot fait partie des libéraux "de gauche" qui s'opposaient farouchement au socialisme.
Libéral militant, il fut à la fin de sa vie et pendant vingt ans le rédacteur en chef de la célèbre revue des économistes.
Les belles lettres ont ressorti de l'oubli en 2005 des extraits de deux ouvrages : "la tyrannie collectiviste" (qui sert de titre au recueil) et "les principes de 89 et le socialisme".