Définition des pesticides
Pesticide est un mot d'origine anglaise composé à l'aide de pest, « insecte nuisible, parasite », lui-même emprunté du français peste, et de l'élément -cide, tiré du latin caedere, « tuer ».
Un pesticide est donc une substance qui détruit les nuisibles au sens large. Les pesticides concernent bien entendu les plantes, mais sont aussi employés pour lutter contre certains agresseurs des hommes et des animaux. La réglementation de l'UE classe les pesticides suivant leur usage, phytopharmaceutique, biocide et vétérinaire
Ce sont les applications de pesticides aux plantes, donc phytopharmaceutiques, qui nous intéresseront ici. Les agresseurs des plantes sont eux-mêmes de plusieurs sortes : les insectes, la végétation concurrente ("mauvaises herbes"), les rongeurs, les vers, les champignons et bactéries.
Il existe des pesticides pour chaque catégorie d'agresseurs : insecticides, herbicides, rodenticides, nématocides (ou nématicides), fongicides, bactéricides.
Ce que le public ignore généralement c'est que les plantes contiennent naturellement des pesticides qu'elles utilisent pour se protéger de leurs agresseurs. Une substance chimique pesticide peut donc être produite en laboratoire mais elle peut également être produite naturellement par les plantes (ou par les animaux). Quelle que soit sa méthode de production le pesticide aura un effet pathogène ou répulsif sur des cibles sélectives. L'agriculture bio utilise d'ailleurs beaucoup d'extraits de plantes pour réaliser des pesticides supposés non toxiques. Le but de l'apport artificiel de pesticides est bien entendu de ne viser que la cible sans causer de dommages à la santé humaine ou à l'environnement.
Les critiques sur le bio, ne diminuent pas l'engouement du public
Les opposants au lobby bio se sont beaucoup focalisés sur les substances utilisées par cette agriculture. Ils ont relevé que les produits phytosanitaires bio ne font la preuve de leur innocuité, ni pour les consommateurs, ni pour l'environnement. Ainsi la roténone, substance extraite de plantes tropicales est un insecticide "ancestral" qui a servi massivement en agriculture biologique. Son action néfaste sur certains neurones avec un risque multiplié par 2,5 de développer la maladie de Parkinson l'a faite interdire par l'UE en 2008. Son successeur, "l'huile de neem" (principe actif l'azadirachtine), longtemps interdite, a fini par être autorisée en France en 2014 sous la pression du lobby bio. Cette substance est pourtant fortement suspectée d'être un perturbateur endocrinien et de provoquer des malformations chez les jeunes abeilles (suivant des méthodes de test que nous examinerons plus loin).
Le cuivre utilisé dans la bouillie bordelaise est quand à lui écotoxique, en s'accumulant dans les sols il les acidifie et nuit à la biodiversité.
Ces critiques n'atteignent toutefois pas le public qui reste persuadé que l'agriculture bio, même si elle a commis quelques erreurs de jeunesse, fournit des produits contenant bien moins de pesticides que l'agriculture commune. De plus, l'angle d'attaque revient à accepter le système de test des écologistes et donc, paradoxalement, à justifier une autre doctrine montante, l'agriculture sans intrant, celle qui prétend n'utiliser aucun produit étranger à l'exploitation agricole (biodynamie) ou même strictement aucun intrant, y compris l'eau d'arrosage, (expériences de Pascal Poot).
99,99% des pesticides présents dans l'alimentation sont d'origine naturelle
La démarche qui compare les pesticides employés dans le bio avec ceux employés dans l'agriculture raisonnée est donc loin d'être satisfaisante. Elle a tendance à masquer une autre question centrale qui consiste à comparer les résidus de pesticides (bio ou pas) apportés artificiellement par l'homme à ceux contenus naturellement dans les aliments. Car si les techniciens bio utilisent des extraits de plantes pour fabriquer des pesticides c'est bien que les plantes en contiennent naturellement. Dans quelle proportion ?
Une célèbre étude (Dietary pesticides (99.99% all natural -Reference : Bruce N. Ames, Margie Profet, Lois Swirsky Gold, Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 87, 7777-7781, oct 1990.) menée par le professeur Bruce Ames en 1990 a montré que 99,99 % (en masse) des pesticides présents dans l'alimentation sont naturels.
Bruce Ames, membre de l'académie des sciences des États Unis, professeur émérite de biochimie et de biologie moléculaire et son équipe, ont analysé certains des milliers de pesticides connus, présents dans l'alimentation. Parmi ces milliers de pesticides naturels très répandus, 52 ont été testés sur des rongeurs et la moitié se sont révélés cancérigènes pour ces animaux.
Ames relève que les américains consomment 1,5 g par jour de pesticides naturels, soit 10000 fois plus que de pesticides de synthèse.
Il relève que la masse des matières calcinées, résidus de cuisson absorbée chaque jour par les américains, dont il est démontré qu'elles sont cancérigènes pour des populations de rongeurs, s'élève à environ 2 mg. En comparaison, les résidus des 200 principaux pesticides de synthèse les plus connus ne représente que 0,09 mg par personne et par jour.
Enfin Ames constate que la quantité de composés naturels cancérigènes pour des rongeurs, présents dans une seule tasse de café est équivalente en masse à la quantité de pesticides de synthèse absorbés par un consommateur américain pendant un an.
Tout cela veut-il dire que notre santé est gravement menacée sans que nous le sachions ? Faut-il immédiatement arrêter de boire du café ? Pour répondre à ces questions nous avons besoin de comprendre comment est mesurée la toxicité des pesticides.
1 De thierry -
je suis très surpris par la conclusion implicite selon laquelle les pesticides ne seraient pas dangereux. Le lien renvoie vers un article très partiel qui ne concerne que les agriculteurs.
Voici un lien vers un rapport scientifique qui récapitule l'ensemble du savoir sur les pesticides. C'est un rapport de l'INSERM qui dit le contraire.
http://www.inserm.fr/content/downlo...
Par ailleurs, voici un lien vers un appel signé par 1636 médecins appelant l’Etat à reconnaitre les pesticides comme principaux responsables de certaines maladies des exploitants agricoles et de protéger les populations. Cet appel a été signé par 1636 médecins.
http://www.alerte-medecins-pesticid...
Bref, pour le monde médical, et avec les précautions d’usage, la cause est entendue
Face à cela, l’article dont il est fait référence n’a qu’un seul auteur qui est agronome. braquer l'objectif sur un article très parcellaire et en faire une généralité, cela ne releve t-il pas de la caricature?
2 De alcodu -
Vous confondez danger et risque.
Les pesticides de synthèse sont dangereux par définition. La question pertinente est d’évaluer le risque que représente leur usage comparé à leurs effets bénéfiques attendus.
Un camion est un objet très dangereux. La question est d’évaluer les risques et les bénéfices qu'on peut en attendre lorsqu’on l'utilise selon des règles définies. On ne condamne pas le transport routier parce que les camions sont dangereux.
3 De alcodu -
Je ne vois pas de quel auteur agronome vous parlez. Cet article est basé sur un dossier qui réunit une quinzaine d'auteurs, tous scientifiques, qui citent les multiples études publiées dans des revues scientifiques reconnues, sur lesquelles ils s'appuient. Ces études sont scientifiques, c'est à dire qu'elles citent leurs sources, qu'elles sont vérifiables (et vérifiées par des pairs) qu'elles suivent des protocoles rigoureux qui évitent tous les biais de mesure ou cognitifs.
Je ne crois pas qu'un appel signé par 1636 médecins ait une quelconque valeur scientifique ni qu'il représente le "monde médical".
4 De Icare -
Quel clown ce Alain ! Il devrait d'abord apprendre a écrire correctement avant de polémiquer sur un sujet qu'il ne domine visiblement pas du tout ! Quelle mauvaise foi dans ce discours . . . Est il lié a un quelconque lobby . . . Il y a de quoi en tout cas se poser la question !
5 De philectro -
"Si vous avez un discours opposé à mon idéologie, vous êtes lié à un lobby".
Cette vision psychotique des choses il va falloir arrêter de la rabâcher.
Je vous retourne votre phrase.
Est-il lié à une de ces religions obscurantistes de la culture...il y a de quoi en tout cas se poser la question !