Ils font des vers sans le savoir
Le gros bug là-dedans, c’est que ce sont précisément les édiles de cette même municipalité qui ont imposé 30% de nourriture bio dans les cantines des écoles. Or par définition, les cultures bio n’emploient pas de produits phytosanitaires et s’exposent donc à la prolifération d’insectes divers.
Tel M. Jourdain découvrant la prose, les hygiénistes découvrent donc que les produits qu’ils ont prescrits aux enfants ont de fortes chances de contenir des insectes, larves et autres organismes peu ragoûtants, lesquels n’ont pas nécessairement un effet positif sur la santé de ces chères têtes blondes... et brunes, diversité oblige.
Cette révélation intervient au moment où de nombreuses cantines passent au bio, obéissant ainsi aux consignes du Grenelle de l’environnement et notamment à la circulaire du 2 mai 2008 relative à « l’exemplarité de l’État en matière d’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective » [sic], qui visait à introduire 20% de produits biologiques dans les cantines à l’horizon 2012.
N’écoutant que leur courage et leurs impôts locaux, de nombreuses municipalités comme Paris (60% de bio), Strasbourg ou Toulouse, financent donc de coûteux repas bio, qui permettent aux enfants défavorisés d’ingérer des insectes et des vers grâce aux effets conjugués de la solidarité nationale et de « l’exemplarité de l’État ».
Lutte contre le vers cité
On imagine la souffrance et l’angoisse de tous ces décideurs municipaux solidaires et responsables qui à la question « pourquoi les paysans s’entêtent-ils, depuis des générations, à épandre de coûteux produits phytosanitaires sur leurs champs ? » viennent d’obtenir cette réponse brutale : « Pour éliminer vers, insectes et parasites qui, sans cela, risquent de se retrouver dans nos assiettes. » Il est vrai que sans préparation psychologique la vérité est assez déstabilisante.
Las, nos édiles ne se laissent pas abattre par l’adversité biologique et prennent le problème à bras le corps.
Ils ont tout d’abord décidé d’infliger une amende à Sodexo ce qui, logiquement, devrait régler le problème. Ensuite, comme on n’est jamais trop prudent, des inspections régulières des brocolis, du riz et des choux-fleurs vont être diligentées et payées par le contribuable (avec enthousiasme puisqu’il s’agit de santé publique). Au cas, bien improbable, ou des hôtes indésirables seraient repérés, on jettera courageusement les lots incriminés ce qui n’aura aucun impact, ni sur les finances publiques, ni sur l’environnement, c’est juré.
L’histoire ne nous dit pas comment on contrôlera les porcs bio, élevés sans antibiotique, un concept qui fait un peu frémir....
L'en vers du décor
Mais la controverse sur l’alimentation bio ne s’arrête pas là. Le dogme bio rejette les engrais de synthèse pour leur préférer des fertilisants « naturels » constitués d’excréments animaux et parfois humains.
Or la bactérie la plus dangereuse de la chaîne alimentaire, Escherichia coli, se trouve en abondance dans le fumier de bovins qui est l’engrais favori de l’agriculture biologique. On se souvient de la catastrophe sanitaire provoquée par les graines germées de la ferme biologique Gärtnerhof au printemps 2011 : au moins 42 morts et 800 personnes condamnées à vie à des problèmes rénaux dans toute l’Europe. En généralisant la nourriture bio, les écoliers mangent donc une nourriture qui, quand elle ne contient pas d’insectes ou de vers visibles à l’œil nu, recèle nettement plus de germes potentiellement dangereux pour la santé.
Les municipalités qui approvisionnent leurs cantines auprès du conglomérat bio interdisent également aux enfants de bénéficier des progrès liés aux OGM. Par exemple, il a été démontré que le maïs Bt, en raison de ses propriétés fongicides, présente des teneurs en mycotoxines (agent cancérigène) nettement inférieures au maïs traditionnel.
Enfin dernière légende tenace, les aliments bio n’ont pas meilleur goût que ceux de l’agriculture raisonnée. Les jurys à l’aveugle sont incapables de départager des produits bio et des produits traditionnels en ce qui concerne les légumes, les volailles ou la viande dans des gammes comparables.
En revanche, l’huile d’olive bio dont les fruits s’oxydent après avoir été piqués par les mouches, reste très en deçà des qualités gustatives des grandes huiles traitées avec discernement.
1 De TG -
Bonjour,
J'ai le regret de vous annoncer que votre méconnaissance du monde de la restauration collective et de l'agriculture, bio ou pas, vous amène à écrire à charge et en faisant de nombreuses erreurs ! Vos raccourcis sont bien trop facile.
Je pense que votre article serait une bonne étude de cas en école de journalisme !
Surtout continuez de manger comme vous écrivez.
TG
2 De PaGo4 -
L'auteur relate des faits, c'est à dire la réalité que les interventionnistes de tous bords ont bien du mal à admettre, tant elle ne se plie pas à leurs caprices irraisonnés. La réalité a une sonorité particulièrement dérangeante à leurs chastes oreilles, accoutumées à n'entendre rien d'autres que des âneries ressassées en boucle et des lieux communs dénués d'un quelconque intérêt. Ils en viennent à condamner d'office sans autre forme de procès tout auteur courageux osant défier la doxa dominante.
En effet, pourquoi faut-il être un expert de l'agriculture ou de la restauration collective pour comprendre que les chenilles et les vers sont des aliments indésirables dans l'alimentation de nos enfants
Pourquoi faut connaître quoi que ce soit dans ces deux domaines pour constater et relater le drame qui s'est déroulé en Allemagne en 2011 suite à l'ingestion de nourriture bio, que l'on devrait plutôt requalifier, méthode moderne et hors de prix pour s'empoisonner.
Enfin, les scribouillards faisant office de journalistes dans la presse principale sont loin et même très loin d'avoir une si belle plume, un sens de l'humour si raffiné et une pensée aussi claire.
A part les attaques personnelles, peut être avez-vous de solides contre arguments à apporter à ce brillant article ?
3 De Bob Shar -
Autre effet des politiques bio : on sait que les cultures bio ont un rendement plus faible et coûtent plus cher. Conséquence : les prix augmentent et la production diminue, et les personnes à faible revenu réduisent alors leur consommation de fruits et légumes.
Or il est prouvé qu'une consommation régulière de fruits et légumes réduit de 20 à 30 % les risques de cancer, de maladie cardio-vasculaire et d'Alzheimer.
Selon Bjorn Lomborg ("The skeptical environmentalist"), l'élimination totale des pesticides permettrait d'éviter chaque année 20 morts par pesticide, mais entraînerait aussi 26 000 morts par an suite à des cancers !
Ah oui, mais on aura droit à des nouvelles campagnes "Mangez 5 fruits et légumes".
4 De alcodu -
Merci à mes deux gardes de la raison
Il faut lire (parcourir) les commentaires sur Rue89. Je ne crois pas avoir jamais eu un tel niveau d'invectives (avec très peu d'arguments). On est dans le domaine de l'indignation. En plus les journalistes de R89 ont enlevé les insultes, dommage. J'ai pourtant l'habitude sur R89, qui n'est pas précisément un média libéral, (ils ouvrent tout de même leurs colonnes à un blog libéral ce qui est tout à leur honneur) mais je ne pensais pas que la croyance dans le Bio était un sujet aussi sensible. Le fait d'avoir abordé le sujet de façon légère et avec humour semble avoir encore plus énervé ses adeptes.
Les remarques sur la page Facebook de Rue89 sont également croquignolets.
Sur Contrepoints les commentaires sont de bonne tenue et les étatistes égarés se font laminer avec méthode et constance.