Première hypothèse, on peut penser qu'ils sont prudents et ne veulent pas incriminer la filière bio avant d'avoir des preuves de sa responsabilité.
Evoquer la prudence et la retenue s'agissant de grands médias toujours à l'affut du sensationnel peut prêter à sourire, mais il convient d'étudier l'argument objectivement. Or aucun de ces organes d'information n'a pris de précaution pour souligner l'origine espagnole des produits.
Lors des précédentes alertes sanitaires, les médias n'ont pris absolument aucun soin pour épargner les filières suspectées. Que ce soit pour la maladie de la vache folle, bien réelle ou pour des risques supposés sur des organismes génétiquement modifiés, le couperet de la panique alimentaire tombe sans aucun égard pour les professionnels concernés. L'argument de la prudence dans le traitement de l'information ne tient donc absolument pas au regard de l'histoire récente des crises alimentaires. Pire, en n'indiquant pas que les aliments contaminés sont issus de l'agriculture biologique, les journalistes prennent le risque que certaines personnes surconsomment des produits bio en croyant être protégés par les prétendues qualités de cette agriculture née de la gnose écologiste.
Deuxième hypothèse, il n'y aurait pas de lien entre la contamination et le fait que les légumes soient bio. On peut ainsi lire dans la presse qu'un lot serait tombé à terre (le lot tout entier, c'est étrange) ou que les concombres auraient pu être contaminés lors du transport. Tout cela est effectivement possible mais pourquoi en parler plus que l'origine bio de la production ? Il semble quand même incroyable de disserter sur toutes les causes possibles sauf sur la plus probable, à savoir que la bactérie Escherichia coli provient des excréments d'animaux, abondamment utilisés en agriculture biologique en lieu et place des engrais chimiques.
Car ce n'est pas la première fois que des produits issus de l'agriculture biologique sont pointés du doigt et que leur soi disant bénéfice pour la santé est remis en cause. Une étude italienne de l'association "Altroconsumo" datant de 2007 a notamment montré que les produits bio comportent nettement plus de bactéries que les produits issus de l'agriculture raisonnée. S'ils contiennent moins de traces de pesticides et autres produits phytosanitaires, ils contiennent en revanche plus de germes potentiellement dangereux pour la santé. Voir l'article de Courrier International ici.
Quelle que soit la façon dont on aborde le problème il apparait que la presse a manqué à son devoir d'information et qu'elle a voulu protéger une filière bio qu'elle a mis en avant pendant des années sans le moindre esprit critique. Quand on pense que le lobby écologiste a réussi à introduire ce type d'aliment dans les cantines des écoles avec l'appui des pouvoirs publics on est en droit de s'inquiéter sur la passivité des journalistes.
Une façon intéressante de corroborer notre jugement sur le traitement de faveur dont bénéficie le lobby écolo sera d'observer dans les prochaines semaines si le gouvernement, les socialistes ou les verts demandent un moratoire sur l'agriculture biologique en application du "principe de précaution". Le suspens est haletant.
1 De alcodu -
Désolé Xavier pour le (court) passage en junk, indépendant de ma volonté
2 De Gu Si Fang -
Je découvre en lisant cet article que c'étaient des concombres bios...
3 De alcodu -
concombre, espagnols et bio.
Aujourd'hui on n'est plus sûr d'aucun des ces trois paramètres (!)
Il demeure que les médias ont bien mis en avant les deux premiers (sans effectuer aucune vérification) et soigneusement caché le dernier.
Ce qui serait drôle c'est que l'élément caché soit le seul "valable" pourquoi pas :
tomates, allemandes et bio ?
Attendons les résultats de l'enquête.
4 De Bob Shar -
Je n'étais pas non plus au courant de l'origine bio de ces concombres. Je l'apprends sur ton blog !
5 De Jean Karl -
http://www.lemonde.fr/europe/articl...
héhé ^^
Évidemment, si ils avaient étés génétiquement modifiés, c'est sur que cela aurait fait plus de bruit.
Mais c'est quand même logique que les gens aient plus peur des OGM que du bio. Après tout, des intoxications alimentaires, il y en a depuis que le monde est monde, c'est pas pour ça que les gens ont peur de manger.
Tandis que les OGM, si on compare le ratio avantages/inconvénients, ça semble beaucoup trop beau pour être vrai. On ne peut pas ne pas être méfiant devant un aussi beau cadeau de la science.
6 De Alf -
Alain, nous conseille tu aussi d’arrêter de manger de la viande ? Parce que si les méchantes bactéries sont dans l'intestin des animaux, elle peuvent aussi finir dans mon steak tartare.
Pour rappel, tous les engrais industriels bios font l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (en France).
Sinon il faut aussi interdit les potagers personels.
7 De tetatutelle -
"ça semble beaucoup trop beau pour être vrai. On ne peut pas ne pas être méfiant devant un aussi beau cadeau de la science."
Impensable pareille ridiculité à réagir sur de tels principes totalement stériles !........"Pourquoi" faudrait-il se méfier de la science (l'explication s'impose quand même, me semble-t'il......) ? Les OGM seraient-ils ainsi le seul "beau cadeau" qu'elle ait jamais fait ? Pourquoi alors ne pas se méfier aussi du Scaner et de l'IRM (ces radiographies des plus modernes qui nous promettent de sonder "la plus petite cellule du corps", non mais rendez-vous compte !), de la péridurale limitant les douleurs de l'accouchement (et que dire du risque encouru à prendre un contraceptif, malheur !.....), et enfin le fait que la médecine réussisse à présent à "guérir deux cancers sur trois" n'est-ce pas là "le plus superbe cadeau que la science ait jamais fait et dont les patients devraient se méfier comme de la peste" ! lol
8 De Bob Shar -
Alain, ton intuition était bonne, on s'oriente vers la piste des graines germées bio.
http://www.rtl.fr/actualites/vie-pr...
Extrait :
"C'est désormais officiel. Les graines germées sont bien à l'origine de l'épidémie de diarrhées mortelles qui a fait trente morts en Europe. Annonce faite vendredi matin par l'Institut fédéral de veille sanitaire à Berlin. (...) Au moins quatre-vingts personnes souffrant de la bactérie E.coli entérohémorragique (Eceh) à travers l'Allemagne ont consommé des graines germées provenant d'une ferme biologique de Basse-Saxe. "
Dans ma commune, au Plessis-Robinson, le maire s'est vanté d'avoir introduit le bio dans les menus des cantines scolaires. Est-ce vraiment une bonne idée ?
9 De alcodu -
Effectivement la solution est bien :
graines germées - allemandes et bio.
Les médias ont donc absolument tout faux !
C'est presque incroyable !
Et pourtant il semble bien que les autorités sanitaires savaient depuis le début que ça ne pouvait venir QUE du BIO puisque toutes les recherches ont porté sur cette filière.