Il aurait donc fallu que les Mariannautes commentent sereinement et paisiblement les articles belliqueux ou malveillants publiés par les journalistes du tabloïd et par ses ineffables "blogueurs associés". Pas un mot plus haut que l'autre de la part des commentateurs, et Marianne2.fr aurait pu continuer à diffuser leurs notes avec une "liberté presque totale" (sic).
Dans son courriel Marianne2.fr précise : "cette dérive décourage tous ceux qui souhaitent simplement débattre de façon courtoise des sujets qui les intéressent".
Pour se persuader des manières courtoises de
Marianne2.fr il suffit de relever, dans le même courriel, les qualificatifs
attribués aux commentaires perturbateurs et à leurs auteurs : invective,
éructation, délinquance verbale, imbécillités, dialogues idiots, hooligans du
Net, pissotières sémantiques, sauvageons numériques.
Belle leçon de modération verbale donnée en seulement trois paragraphes !
Ceci dit, les justifications de Marianne2.fr ne tiennent pas la route. Comment "quelques individus" peuvent-ils décourager "tous les adeptes du débat" ? S'il s'agit de "quelques individus", Mariannes2.fr peut exercer une modération à postériori et donc facilement éliminer les commentaires illégaux ou hors sujet. En fait, si Marianne2.fr se fait chahuter, c'est bien parce que les internautes répondent sur le même ton que celui adopté par le média lui même. Apparemment cela ne plait pas aux auteurs qui critiquent de façon virulente et ad hominem, en vrac : la droite, le gouvernement, la gauche molle, la gauche, extrême, le capitalisme, la finance, la mondialisation, le libéralisme, etc, mais ne supportent pas la réciproque. Marianne2.fr l'avoue d'ailleurs explicitement : "nombre d’auteurs [...]nous ont fait savoir qu’ils en avaient assez de faire l’objet de quolibets et d’insultes."
Belle leçon de web en vérité, car pour critiquer sans être critiqué, pour tenir captifs ses lecteurs, pour les emprisonner dans une idéologie et des certitudes, il vaut mieux s'en tenir au bon vieux support papier. Marianne2.fr est en train de perdre en crédibilité, comme beaucoup d'autres organes de la presse papier reconvertis au web. Ils seront désertés par ceux, de plus en plus nombreux, qui recherchent un débat ouvert. Ils n'ont toujours rien compris à la société de l'information ouverte.
______________________
Le 13 mai 2012
Chers Mariannautes,
Voilà maintenant une année, nous avons tenté de réformer le dispositif de
commentaires de Marianne2.fr. La liberté presque totale des commentaires –
souvent appréciée - aboutissait à des aberrations. Quelques individus addictes
de l’invective et de l’éructation décourageaient de poster des commentaires
tous les adeptes du débat. Notre système marchait sur la tête, préservant la
délinquance verbale tout en chassant la conversation démocratique.
Il fallait donc réagir. C’est ce que nous avions fait en exigeant
l’identification des Mariannautes. L’identification était destinée à favoriser
la responsabilité. Parallèlement, nous avons resserré notre système de
modération des commentaires. Pendant un temps, nous avons pu constater un
certain nombre d’améliorations. La modération ne s’avérait nécessaire que sur
quelques sujets très particuliers : le conflit du Moyen Orient, le racisme,
l’antisémitisme. Nous étions ramené au lieu commun des sites d’information. En
même temps, la progression de l’audience du site provoquait un accroissement
exponentiel des commentaires : 5 000 parfois davantage chaque semaine.
Depuis quelques semaines, nous constatons une dérive grave des commentaires.
Quel que soit le sujet, le point Goldwin est atteint en un temps record, et les
mêmes imbécillités reviennent jour après jour : insultes, expressions racistes,
dialogues idiots, etc. Cette dégradation des commentaires est inacceptable.
D’abord parce qu’elle dispose une épée de Damocles au dessus de la tête du
responsable juridique de site . Les hooligans du Net savent bien qu’ils ne
risquent, eux, pas grand chose : Marianne2.fr est juridiquement responsable de
tout ce qui y est publié. Ensuite, cette dérive décourage tous ceux qui
souhaitent simplement débattre de façon courtoise des sujets qui les
intéressent. Enfin, la transformation des forums en « pissotières sémantiques »
finit aussi par dégouter nombre d’auteurs qui nous ont fait savoir qu’ils en
avaient assez de faire l’objet de quolibets et d’insultes.
Nous avons donc décidé d’opter pour une mesure radicale : la suspension –
provisoire – de tout commentaire. Nous ne renonçons pas à notre souhait de
faire de Marianne2 un lieu de débats. Mais à un an de l’élection
présidentielle, il nous faut réfléchir à de nouvelles méthodes pour décourager
les « sauvageons » numériques, au lieu de les laisser chasser les lecteurs les
plus fidèles de Marianne et marianne2. Il nous faut donc prendre le temps de la
réflexion avant d’agir pour créer les conditions d’un débat démocratique, donc
tolérant, et favoriser la consolidation de la communauté des Mariannautes. Nous
savons bien que cette décision risque de déplaire ou de décevoir la majorité
des Mariannautes qui aiment poster leurs commentaires et échanger entre eux.
Comme on disait autrefois à la télévision, nous leur présentons toutes nos
excuses pour cette interruption momentanée de nos commentaires.
L'équipe de Marianne2.fr
1 De alcodu -
Egalement publié par Enquête et Débat :
http://www.enquete-debat.fr/archive...
2 De maya -
Je suis réellement effarée - mais aussi profondément attristée- par la méthode utilisée par Marianne dans son numéro 742 pour nuire à Tristane Banon.
En insérant au bon endroit le coupon détachable pour s'abonner, entre la page 30 et 31, le lecteur pourra voir page 31, une belle photo de Tristane avec juste à coté un mot, un seul, en très grosses lettres noire de 2 cm bien détachées sur fond blanc. C'est le mot "ment".
Marianne est parvenu à ce résultat en coupant le mot "vraiment" apparaissant en double page quand on détache le coupon.
Je suis abasourdie.
J'ai été une des premières lectrices de Marianne., au temps ou le journal devait se battre pour survivre, au temps où Marianne était interdite de plateau de radio et de télévision.
J'avais bien remarqué le glissement parfois ambigu depuis le changement des dirigeants, mais là, c'est trop, c'est indigne. Qu'aucun rédacteur n'ait réagi me rend effectivement profondément triste.
3 De alcodu -
Merci Maya pour ce témoignage, il faudrait des photos du procédé.
4 De syndicalismedur -
pour ma part, cela ne fait pas longtemps que je suis abonnée à Marianne sur le net. J'ai fais cela pour pouvoir faire la campagne pour Madame AUBRY car certains articles sont très intéressants. Et puis vous vous êtes mis à vilipender Madame AUBRY quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise car vous aviez pris le parti de M.Hollande....aussi je suis resté un certain temps sans même vous lire.....Mais après mures réflexions je me dis que ce n'est pas juste, je fais campagne pour Madame AUBRY donc je me dois d'aller jusqu'au bout de ma démarche. Vous ne l'aimez pas et bien moi oui...aussi je voudrais rentrée dans vos groupes de discussion étant abonnée mais je n'y parviens pas, pouvez vous m'indiquer comment on fait....je veux pouvoir vous démontrer qu'en ce qui la concerne vous dites n'importe quoi....alors expliquez moi comment on peut faire pour pouvoir engager un débat sur elle même si ça ne vous plait pas...La presse ne se doit-elle pas d'être totalement neutre .....et de retracer les faits rien que les faitts, la concernant ce n'est pas ce que vous faites je voudrais pouvoir vous répondre....J'attends une réponse de votre part qui je l'espère sera favorable....(avant le 9/10/2011 si possible ....MERCI
5 De tetatutelle -
"Vous aviez pris le parti de M.Hollande" :
Ah bon ???.... Alain a pris le parti de monsieur Hollande ? "QUAND" s'il vous plaît, "OU" et "QU' A-T' IL DIT" exactement ? Car excusez-moi mais "je n'en ai aucun souvenir", je suis pourtant Alain de très près !
Avant de raconter des âneries, si vous pouviez vous renseigner, ça serait bien !! Et même déjà ouvrir vos yeux sur les positions d'Alain "d'aujourd'hui", son récent article de soutien à MANUEL VALLS vous crève les yeux ! Alors une fois encore, cessez de dire n'importe quoi "juste pour le plaisir de critiquer ceux dont vous ne partagez pas les positions" !