Les obstacles dressés prennent les vieux prétextes français de la sécurité
des citoyens et du mercantilisme pouvant résulter de l’exploitation des données
mises à disposition. On n’est pas étonné non plus de voir les collectivités
publiques réclamer rémunération pour ces données qui appartiennent pourtant aux
citoyens qui les ont par ailleurs déjà financées par leurs impôts. C’est la
double peine du contribuable français.
L’exploitation des bases de données publiques contribuera sans aucun doute à
des avancées scientifiques importantes, à une meilleure gestion des biens
publics et de l’environnement. A cette occasion, des outils informatiques
nouveaux seront créés. Des entreprises à forte valeur ajoutée émergeront. Des
métiers nouveaux seront proposés.
Mais au-delà ces considérations importantes, les freins à la mise à disposition
de tous, des données publiques est le dernier avatar d’un état liberticide qui
joue contre ses propres citoyens, d’un état dépassé par la modernité et qui a
peur de ses propres ressortissants, d’un Etat obsolète et incompétent qui comme
un petit chef se cramponne aux derniers vestiges de son pouvoir.
La totalité des données publiques doit être rendue accessible immédiatement,
gratuitement et sans contrôle autre que la sécurité nationale ou le respect de
la vie privée. Un état qui n’agit pas ainsi se délégitime.
Le phénomène Open Data publiques, partout... sauf en France

Photo flickR licence CC par justgrimes.
La numérisation des données a ouvert des possibilités que même les
ingénieurs à l’origine de la technologie n’envisageaient pas. Numériser des
données, c’est non seulement permettre un accès plus rapide et aisément
partageable à celles-ci mais c’est également des possibilités infinies dans
leur exploitation. Les données deviennent de l’information. Ces non-valeurs se
transforment en valeur.
Les collectivités publiques détiennent un nombre considérable de données dans
des domaines les plus variés (scientifique, économique, géographique,
démographiques etc.). Ces données sont très largement inexploitées. Conscient
de ce fait et de leur incapacité à valoriser celle-ci, un nombre croissant de
collectivités publiques de part le monde mettent à disposition les données dont
elles disposent.
Ce mouvement dit « Open Data » rencontre en France de nombreux obstacles
nonobstant plusieurs initiatives locales ou de quelques administrations à
savoir la création d’un Secrétariat à l’Economie Numérique et de la mission
"Etalab" (qui n'est dotée d’aucun budget à ce jour. V. note ci-dessous) chargée
de lancer le portail des données publiques de l’État français.
1 De Bouake62 -
Bravo, excellent message.
Il faut a mon sens plus appuyer sur le fait que ces données produites par l'administration sont, ne peuvent être que publiques, au sens de libres d’accès envers tout citoyen. Un des maux français tient au caractère soi-disant confidentiel, confidentiel défense ou autre secret qui sert d'argument fallacieux dans de trop nombreux domaines. En Suède par exemple, la loi prévoit que toute donnée produite par l'administration est obligatoirement a la disposition de tout citoyen qui y demande accès, quelles que soient les informations. C'est cette ouverture qui est une protection.
2 De alcodu -
Le monde de l'abondance des données (et de l'abondance tout court) ne plait pas aux dirigistes.
Ils ne peuvent y trouver aucune justification d'intervention.
3 De tetatutelle -
@ Alain :
Tu sais, tous ces petits prétextes dont usent les politiques pour empêcher l'accès aux données comme finalement pour justifier tout type d'interdiction sont en fait de "faux prétextes" cachant LE prétexte par excellence, à savoir "une conception exagérée et fausse du caractère représentatif de notre démocratie" ! En effet, le message adressé par nos gouvernants aux partisans de la liberté n'est-il pas hyper simple : "en tant que "représentants" des citoyens notre rôle n'est pas de leur "obéïr" mais bel et bien de "prendre les décisions à leur place", faire la volonté du citoyen relève du mandat impératif (et vous savez que celui-ci est interdit par la Constitution !)" ? C'est bel et bien le message qui nous est adressé ! Et effectivement le mandat impératif est interdit par la Constitution. Mais l'une des caractéristiques essentielles du mandat impératif c'est "la révocabilité des élus à tout moment" ! Or que nous le sachions ça n'est pas le cas actuellement et ce type de mandat n'est demandé par aucun citoyen !.......Par conséquent cette implicite accusation de la part de nos dirigeants de les traiter comme des élus impératifs à chaque revendication légitime de la moindre liberté (libre accès à un document ou autre) est stupide ! Presqu'autant que celle des gauchistes d'aujourd'hui à l'égard du consommateur accusé "d'exploiter le travailleur" parce que simplement il réclame le droit à l'abondance alimentaire et matérielle (c'est certain que si on ne mangeait pas, qu'on ne s'habillait pas et qu'on vivait dehors le travail n'aurait pas lieu d'exister, ce constat est à la portée de n'importe quel analphabète ! Belle démonstration donc du "niveau d'intelligence" de la classe politique actuelle !.......). Et en la matière l'exemple donné par Bouakek62 de la Suède est la preuve apportée que "ailleurs", les dirigeants ont l'intelligence minimale de ne pas assimiler la démocratie représentative à l'autoritarisme, le principe du "pouvoir au service du citoyen" ne passe pas pour un exercice relevant de la plus utopique des démocraties directes par mandat impératif, il est considéré comme "le simple et premier devoir d'un élu à l'égard du peuple" !
4 De gauss -
j'adore le schéma à trois bulles qui se veut intelligent. Menfin, c'est toujours bon à prendre pour le paraître du site
5 De tetatutelle -
Faut préciser un libéral "habitant Paris" ! Si c'était mon cas c'est bien volontiers que je rendrais ce service mais hélas......
6 De Jean Karl -
C'est assez pittoresque, ces délires paranoïaques du complot mondial des méchants dirigistes, mais ils enlèvent beaucoup de crédit à tes articles. Ce qui est dommage, car ils sont par ailleurs très justes.
Pour le cas présent, je pense que c'est simplement le fonctionnement de notre société, lente et réactionnaire, qui est à blâmer pour ce genre d'absurdité.
7 De alcodu -
En l'occurrence ce n'est pas mon article. Je crois que c'est bien mentionné en haut.
Il n'y a que la note de bas de page sur le décret qui soit de moi.
Par ailleurs je ne vois aucune théorie du complot dans cet article (que je trouve très bon) et les affirmations de l'auteur sont facilement vérifiables.