La route abandonnée - chapitre I
Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un
dogme immuable; il n y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il
y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires
nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées,
et recourir le moins possible à la coercition. Mais ce principe peut comporter
une infinie variété d'applications. Il y a, en particulier, une immense
différence entre créer délibérément un système où la concurrence jouera le rôle
le plus bienfaisant possible, et accepter passivement les institutions telles
qu'elles sont. Rien n'a sans doute tant nui à la cause libérale que
l'insistance butée de certains libéraux sur certains principes massifs, comme
avant tout la règle du laissez-faire.
Aucun homme sensé n'aurait dû douter que les règles grossières par lesquelles
s'exprimaient les principes de la politique économique du XIXe siècle ne
représentaient qu'un commencement, que nous avions encore beaucoup à apprendre,
et qu'il y avait encore d'immenses possibilités de progrès dans la direction
que nous avions suivie. Mais ce progrès exigeait une maîtrise intellectuelle
croissante des forces dont nous avions à nous servir. Pour un grand nombre de
tâches essentielles, telles que la manipulation du système monétaire, ou le
contrôle et la prévention des monopoles, pour un nombre plus grand encore de
tâches à peine moins importantes dans d'autres domaines, les gouvernements
possédaient d'énormes pouvoirs, en bien comme en mal. Il y avait toute raison
d'espérer qu'en comprenant mieux les problèmes nous deviendrions quelque jour
capables d'utiliser ces pouvoirs efficacement.
La lenteur des progrès de la politique libérale, la juste irritation contre
ceux qui se servaient de la phraséologie libérale pour défendre des privilèges
anti-sociaux, et l'ambition illimitée que légitimaient en apparence les
améliorations matérielles déjà atteintes, tout cela fit que vers la fin du
siècle la croyance dans les principes essentiels du libéralisme fut de plus en
plus abandonnée.
Individualisme et collectivisme - chapitre
III
Il est important de ne pas confondre l'opposition à cette sorte de planisme
avec une attitude de laissez faire dogmatique. Le libéralisme veut qu'on fasse
le meilleur usage possible des forces de la concurrence en tant que moyen de
coordonner les efforts humains; il ne veut pas qu'on laisse les choses en
l'état où elles sont. Le libéralisme est basé sur la conviction que la
concurrence est le meilleur moyen de guider les efforts individuels. Il ne nie
pas, mais souligne au contraire que pour que la concurrence puisse jouer un
rôle bienfaisant, une armature juridique soigneusement conçue est nécessaire;
il admet que les lois passées et présentes ont de graves défauts. Il ne nie pas
non plus que partout où il est impossible de rendre la concurrence efficace, il
nous faut recourir à d'autres méthodes pour guider l'activité
économique.
L'usage efficace de la. concurrence en tant que principe d'organisation sociale
exclut certains types d'intervention coercitive dans la vie économique mais il
en admet certains autres qui peuvent parfois l'aider considérablement, et exige
même certains genres d'action gouvernementale.
Les mesures de contrôle des méthodes de production augmentent évidemment les
prix de revient, mais elles valent parfois la peine d'être prises. Interdire
l'usage de substances toxiques, ou exiger des précautions spéciales pour leur
utilisation, limiter les heures de travail ou prescrire certaines installations
sanitaires, voila qui est pleinement, compatible avec la préservation de la
concurrence, La seule question qui se pose à ce sujet est celle de savoir si
les avantages ainsi procurés sont plus grands que les dépenses sociales qu'ils
entraînent, La préservation de la concurrence n'est pas davantage incompatible
avec un vaste système, de services sociaux - tant que l'organisation de ces
services n'est pas conçue pour rendre la concurrence inopérante.
L'État possède donc un domaine d'activité vaste et incontestable : créer les
conditions dans lesquelles la concurrence sera la plus efficace possible, la
remplacer là où elle ne peut être efficace,
Il n'y a pas de système rationnellement soutenable dans lequel l'État ne ferait
rien. Un système compétitif. efficace nécessite tout autant qu'un autre une
armature juridique intelligemment conçue et constamment adaptée. La plus
essentielle des conditions préalables de son bon fonctionnement, à savoir la
prévention de la fraude et de la tromperie (y compris l'exploitation de
l'ignorance), fournit à l'activité législative une tâche considérable et
nullement encore achevée.
Sécurité et liberté - chapitre IX
Il n'y a, en effet, aucune raison pour qu'une société ayant atteint un niveau
de prospérité comme celui de la nôtre, ne puisse garantir à tous le premier
degré de sécurité, sans mettre par cela notre liberté en danger.
Il n'y a pas de raison non plus pour que I'État ne protège pas les individus
contre les hasards courants de la vie, contre lesquels peu de gens peuvent se
garantir eux-mêmes. En organisant un système complet d'assurances sociales,
l'État a une excellente occasion d'intervenir quand il s'agit vraiment de
risques susceptibles d'être couverts par l'assurance. Les partisans du régime
de concurrence, et ceux qui voudraient le remplacer par un autre système seront
en désaccord au sujet de maints détails, car sous l'étiquette de l'assurance
sociale on peut édicter des mesures susceptibles de supprimer totalement ou
partiellement le jeu de la concurrence. Mais, en principe, il n y a pas
d'incompatibilité entre l'intervention de l'État pour assurer une plus grande
sécurité et la liberté individuelle. Dans les cas de catastrophes naturelles,
l'État peut également apporter son aide, sans aucun inconvénient. Chaque fois
que la communauté peut agir pour atténuer les conséquences des catastrophes
contre lesquelles l'individu est impuissant, elle doit le faire.
Toute ingénierie sociale est-elle socialiste ?
Il ne faut pas confondre le planisme socialiste avec certaines formes de réglementation ou d'ingénierie sociale qui préservent et même accroissent les bienfaits de la concurrence, C'est ce que nous rappelle Friedrich A. Hayek dans ces courts extraits de "La route de la servitude" que nous avons sélectionnés pour vous.
Une manière pour nous de répondre à une certaine avant-garde libertarienne et anarcap qui honnit le concept même de l'allocation universelle de liberté, et traite de "socialistes" tous ceux qui la préconisent. Cette position nous parait aussi dogmatique et irrationnelle que celle qui consiste à en faire l'instrument d'un prétendu "droit à la vie".
Même si nous sommes globalement partisans de l'allocation universelle, nous avons de nombreuses réserves sur les conditions de sa mise en place et nous sommes bien conscients de la confusion qui règne sur son interprétation. Pour autant il n'y aucune raison d'en contester le principe.
Ce petit amuse gueule n'est évidemment pas notre réponse principale sur ce
sujet qui viendra en son temps.
En attendant, enjoy !
1 De Rollo -
Ponctuation à revoir (il faut relire après le passage de la recognition optique des caractères !). Sinon, des bons points abordés. Isaiah Berlin l'a exprimé de façon plus succincte : une mesure d'étatisme peut être justifiée au nom de la liberté positive, donc le droit de s'épanouir. C'est ça qui fait la différence avec le libertarisme, un fait qui reste mal compris dans les pays latins.
2 De tetatutelle -
Merci Alain de voler à mon secours ! Tu es en effet témoin que j'ai "tout essyé" avec mon "gugus" qui ne me lâche pas en commentaires sur ton schéma de Facebook, puisse-t'on "encore" espérer que ce text "plein de bon sens" remette "enfin" ses pendules à l'heure !
"Une manière pour nous de répondre à une certaine avant-garde libertarienne et anarcap qui honnit le concept même de l'allocation universelle de liberté, et traite de "socialistes" tous ceux qui la préconisent."
Oui, mais il ne faudrait toutefois pas non plus mettre "tous les libertariens et anarcaps dans le même panier"..........Quelques exceptions d'anarcaps "sensés et raisonnables" existent, et preuve est apportée que leur "hardeur et détermination" n'en est nullement affectée ! C'est le cas du blog d'un certain auteur que j'ai découvert il y a très peu de temps. Je vous invite à aller découvrir particulièrement l'article suivant, auquel il me répond dans un commentaire qu'il est "favorable à l'Allocation Universelle" !! Il la souhaite seulement sous forme d'un "capital de naissance" (donc donné "d'un seul coup") au lieu d'une véritable "allocation" versée "mensuellement". Convenons-en que cette divergence quant à la distribution de ce revenu importe très peu comparé au "principe" qui lui, est "pleinement accepté" ! En fait, d'anarcho-capitaliste cet homme a glissé doucement vers la "panarchie", système "de fait beaucoup plus souple économiquement" puisqu'il "laisse à chaque citoyen le libre choix d'adhérer au régime politique qu'il souhaite" ! Et bien n'est-ce pas là une manière comme une autre de réaffirmer ce "principe essentielle" comme quoi le libéralisme n'est "pas seulement économique" ! En réalité le "vrai" libéralisme consent à intégrer "toutes les doctrines", à partir du moment où elles relèvent d'un "libre choix entre personnes consentantes" et ne sont pas "imposées en force d'en haut par un Etat" ! Alors quand on pense que "lesdits libertariens et anarcaps que tu as fort justement repérés" en sont à revendiquer le droit d'exercer une DICTATURE LIBERALE (qu'ils osent seulement employer le mot !), personnellement je dis que ça vient GRAVE !..........Et dire qu'ils osent qualifier "d'oxymore" notre simple terme "libéral de gauche"...........J'avais toujours cru que le libéralisme était "par définition le seul système qui ne peut s'imposer à personne".........jusqu'à ce que, depuis deux jours, cet "individu" aille jusqu'à remettre en question ce concept !
http://faerie.over-blog.com/article...
"Cette position nous parait aussi dogmatique et irrationnelle que celle qui consiste à en faire l'instrument d'un prétendu "droit à la vie."
Oui, cela dit Alain personnellement "je persiste à promouvoir le droit à la vie" et à considérer qu'il "n'est pas antilibéral" pour la raison simple suivant : il découle de "la réalité et la justice" : deux concepts "pleinement compatibles avec le libéralisme" ! En effet, "pourquoi" avons-nous droit à la vie ? Pour cette raison toute simple : nous n'avons pas "choisit" d'être au monde, c'est là une décision "parentale" ! N'est-ce pas la "réalité" des choses ? Si oui, la question suivante se pose alors : est-ce "juste" de pénaliser une personne incapable de travailler "dans la mesure où elle n'a pas choisit de naître" et moins encore de naître "avec sa santé déficiente" ? Si on répond "oui", alors on est franchement injuste !..........Après les principes de liberté et de justice, qu'en est-il du droit à la vie par rapport à la "liberté" proprement dite ? La question à se poser est alors celle-ci : la liberté peut-elle se pratiquer "hors de l'existence" (suis-je libre "dans ma tombe") ? Là encore difficile de répondre positivement sans paraître insensé, tu en conviendra !.........Par conséquent "avant d'être libre il faut d'avoir vivre" ! Ce qui implique donc de "faire vivre" les gens qui sont incapables de "se faire vivre" par eux-mêmes ! La différence avec le socialisme ? A l'évidence uns simple question de "degré" : un droit à "la vie" par définition se limite aux choses "vitales" c'est à dire celles "dont on ne peut se passer au risque d'en mourir". Le socialisme se limite-t'il à cela ? Cette question donne d'office envie de rigoler ! Ils en sont à payer aux enfants pauvres "des vacances au bord de la mer" (via une association qui s'appelle précisément "Vacances pour tous", association comme toutes les autres "hyper-subventionnée" !), depuis plusieurs années ma commune d'habitation prête gratuitement des "scooters" (qu'elle a du "acheter" bien sûr avec l'argent public !) aux jeunes des quartiers en difficulté et elle a instauré récemment le "droit au haut débit" presque généralisé ("moitié de l'abonnement payé par la Ville") : à l'évidence ces choses-là ne sont pas incluables dans le "droit à la vie", on ne risque pas de "mourir" si on ne les a pas ! Face à cela la réaction immédiate (et légitime !) du contribuable est : à quand le droit à la "piscine privée pour tous" ?! Non entendons-nous bien, le droit à la vie c'est : nourriture, logement et soins médicaux, basta !
Interdire l'usage de substances toxiques, ou exiger des précautions spéciales pour leur utilisation, limiter les heures de travail ou prescrire certaines installations sanitaires, voila qui est pleinement, compatible avec la préservation de la concurrence
Oui tout à fait, c'est bien pourquoi ça devrait relever du simple "bon sens" des chefs d'entreprise "sans que l'Etat ait besoin d'intervenir" ! Pour une raison toute simple : sans ces conditions respectées, l'entreprise "perd logiquement sa clientèle" ! Pourquoi donc les "patrons-commerçants" s'obstinent-ils malgré tout dans leur ultra-égoïsme insensé du "faire n'importe quoi" ? Et bien je crois qu'à l'évidence en la matière c'est la "mondialisation" qui fait déteindre ses défauts ! En effet, perdre un client "à l'époque où il ne venait à l'idée d'aucune entreprise française de quitter son pays" c'était naturellement pour l'entreprise la faillite assurée ! Mais aujourd'hui à l'inverse le discours est "naturellement" devenu : les clients ici ne sont pas contents ? Très bien "je pars m'installer là où ils acceptent bien docilement ce qu'on leur vend" (parce que le manque de 'l"abondance des pays occidentaux" les pousse moins à se comporter en "enfants gâtés") ! C'est là aussi une "réalité" ! Rassure-toi je ne propose pas d'y répondre par la "lutte contre la mondialisation" (réponse des altermondialistes "gauchistes") !! Mais le moyen d'empêcher cela (même s'il semble à l'évidence très "utopique") est tout simplement celui-ci : si "tous les consommateurs du monde décidaient de ne plus être dociles", alors les entreprises n'auraient plus le choix, elles seraient "contraintes" de vendre des produits sécurisés, non-empoisonnés, solides, brefs "qui respectent la clientèle" ! Tout simplement je me prends à rêver (veuille me pardonner le terme !) de l'instauration d'une "Internationale des consommateurs"..........
3 De tetatutelle -
Méa culpa, CORRECTION de "deux coquilles" trop grosses pour être laissées :
- Avant d'être libre il faut "d'aBORD" vivre (et non "d'avoir")
- Après les principes de REALITE et de justice, qu'en est-il du droit à la vie par rapport à la "liberté" ?
4 De Le Champ Libre -
On a le droit de dire que l'allocation universelle (même montant donné à tout le monde sans conditions et repris par les impôts versés quand il y en a) est une mauvaise idée ?
5 De Albatrozz -
le plus marrant c'est qu'Hayek ne mentionne pas une quelconque ingénierie sociale, en tout cas pas, pas dans ces extraits là, faire parler les morts ... quelle idée! personne pourtant est capable d'y voir la totale inadéquation de l'idée de "ingénierie sociale" tirée des tréfonds théoriques du socialisme avec l'idée de libéralisme
6 De Albatrozz -
il me semble que nos libéraux de gauche sont un peu poppériens, plus qu'hayekiens, nous savons qu'en bon démocrate-social Popper voulait se faire passer pour un libéral, son bon grain démocrate-social ne nous a pas pourtant persuadés que son approche dite gradualiste serait moins pire qu'un an de politique publique normale et ses valses réglementaires .... bref, Popper est un vrai démocrate-social, pas un libéral!
7 De tetatutelle -
Peut-être le terme "ingénierie sociale" est-il mal approprié.........Mais concernant Hayek, laissez-moi vous dire que "vous n'êtes pas totalement informé" ! Je vais vous mettre le lien d'un texte qui va "vraiment vous surprendre" ! Quand on le lit c'est "plutôt lui qu'on serait tenté de qualifier de démocrate-social" !.......OK l'auteur de ce texte (Hermann Hoppe) est certes un "anarcap jusnaturaliste très dur", je vous l'accorde volontiers.........mais quand même il y a "forcément une part de vérité dans ces affirmations" ! Allez-y, vous verrez :
http://www.liberalia.com/htm/hhh_ha...
Quant à la question de "faire parler les morts", c'est forcément ce que nous faisons "chaque fois qu'on cite un auteur" ! Faut-il donc ne plus citer personne ?......
8 De alcodu -
La gauche libérale n'est pas sociale libérale... par définition, sinon elle s'appellerait gauche sociale libérale.
J'ai l'impression Albatrozz que c'est plutôt vous qui faites parler les morts. Savoir si Karl Popper était libéral ou pas, a assez peu d'importance. Ce qui compte ce sont ses écrits, et en l'occurrence "la société ouverte et ses ennemis" ne me parait pas relever du social libéralisme.
En ce qui concerne Hayek, je ne le fais pas parler, je le cite.
9 De Jean Karl -
A propos de libre concurrence, il y a une question que je me pose.
Pour les importations, quand on importe depuis un pays dans lequel il y a des subvention, la libre concurrence n'est elle pas bafouée ?
Serait il donc libéral (et possible) de taxer les importations a hauteur des subventions qu'elles ont reçues ?
10 De Alf -
A propos de concurrence, je voudrais que nous, libéraux réfléchissions plus au modèle suisse de démocratie directe.
La subsidiarité, et incidemment, la concurrence qu'il permet entre mini démocraties (celles des cantons) est assurément une source d'impôts bas, de sévices publiques bons et d'institutions de qualités.
11 De gauss -
un titre qui pose une question sans y répondre, et c'est toute la thèse du blog qui s'effondre.
Vous nous donnez la preuve parfaite que les idées égalitaristes de la gauche ne seront jamais compatibles avec quelque libéralisme. Relisez Tocqueville.
Observez la société libérale américaine et ses inégalités détestables. L'égalité passe nécessairement par une redistribution étatique des richesses.
Idem pour garantir la concurrence, l'état est indispensable. vous le dites vous même d'ailleurs
Le libéralisme isole l'individu, l'avilit en l'obligeant à refuser la fatalité, sa condition humaine. bref un rêve que la réalité désillusionnera rapidement et amèrement
Relisez Hobbes, l'état est une nécessité, l'Etat, encore l'Etat, toujours l'Etat.
12 De alcodu -
Cher Gauss, la Gauche libérale a très largement influencé la société française pendant plus de 150 ans en France. Révisez votre histoire.
Le débat entre la gauche socialiste et la gauche libérale a battu son plein à la fin du XIXe. Les écrits politiques de cette période sont remarquables et n'ont pas pris une ride. Lisez un peu, vous apprendrez qu'il existe une gauche non égalitariste dont Proudhon par exemple, est une figure toujours connue de nos jours, probablement même par vous.
Inégalités détestables dites vous ? c'est effectivement l'obsession socialiste et ce n'est pas la notre.
Nous autres libéraux préférons lutter contre la pauvreté que lutter contre la richesse.
Sinon, vos brèves de comptoir sur le libéralisme, votre vision profondément dépressive de l'humanité et vos références désuètes à Hobbes qui s'est employé à légitimer la monarchie absolue me laissent pantois. Si c'est avec Hobbes que vous voulez justifier l'Etat, vous n'êtes pas un pion étatiste de plus mais un vrai monarchiste. Félicitations pour ce coming-out édifiant.
13 De tetatutelle -
@ Alain :
Je crois que c'est le mot "gauche" qui vraisemblablement a échappé à Gauss (sans doute volontairement) dans le sombre tableau qu'il dresse, c'est ce qui fait toute la différence ! Parce qu'à l'évidence les principes et la situation qu'il décrits sont bel et bien revendiqués par "certains libéraux" très durs ou libertariens (et en cela "bien aidés par les conservateurs" !) puisque tu le reconnais toi-même par de longues analyses dans l'article sur l'Allocation Universelle (mais sans doute n'est-il pas allé y voir........on ne peut donc que lui conseiller de le faire au plus vite !) et que pour ma part je viens d'en faire ma triste expérience sur liberaux.org........Il nous appartient à nous, libéraux de gauche, de contrer très fort ces "libéraux"-là (ce qui est pire qu'un parcours du combattant car, on ne sait pourquoi, les idées les plus dures et les plus conservatrices "gagnent systématiquement sur les autres et leur imposent même le silence" , vous avez dit liberté d'expression ?.... C'est cela et rien d'autre la fameuse "loi du plus fort" !), il faut avouer que tu le fais à merveille (non ce n'est pas un compliment mais la vérité !), je ne peux que t'inciter à le faire davantage et "de plus en plus fort" : seule et unique condition pour réussir à faire passer le libéralisme dans les moeurs en France !
14 De alcodu -
La différence c'est que liberaux.org est peuplé de gens cultivés, intelligents et intéressants - un peu agressifs il est vrai - alors que le socialistus vulgus est la plupart du temps inculte, stupide, inintéressant et tout aussi agressif.
La gauche libérale attaquera donc en priorité absolue les usurpateurs socialistes qui occupent les bancs de la gauche avant de marquer sa différence avec les libéraux "classiques" ou les libertariens.
15 De tetatutelle -
OK, sans doute connais-tu "physiquement" davantage de gens que moi contribuant à liberaux.org, je n'en doute pas !.... Toutefois "cultivé n'est pas systématiquement synonyme d'intelligent", le premier relevant de l'intellect pur et le second davantage du domaine moral (une personne cultivée peut trouver autant de prétextes à pratiquer la discrimination qu'une personne illettrée !), il convient de faire cette légère distinction à mon avis (mais ça n'est là bien sûr que mon avis personnel.......).
16 De gauss -
Cher alcodu,
Je n’ai pas dit le contraire.
Sur ce point ci, je reconnais n’avoir pas été assez explicite. Je ne condamnais pas l’inégalité en soi mais bien pour son paroxysme qui gèle le système social : Les pauvres, à défaut de pouvoir acquérir quelque éducation, restent pauvres ; les riches quant à eux ont l’info et les moyens pour conserver leur statut social. On en a un exemple parfait en France avec les lycées et classes prépa privées hors de prix en médecine, IEP, grandes écoles etc.
.Quelle perspicacité, vous m’impressionnez.
Allons, allons votre méconnaissance sur Hobbes vous amène à médire sur ma personne. Hobbes n’avait que faire des petites monarchies anglaise et française. Il a théorisé l’Etat come l’instance disposant d’une force physique absolument supérieure à celle de chacun pour assurer l’ordre politique. Bon et quand on voit la répression d’il y a quelques jours en Lybie, cette définition est criante de vérité. Et vous qui qualifiez sa pensée de désuète, sachez que l’Etat est l’entité politique la plus largement répandue de part le monde aujourd’hui. On en compte 193 si je ne m’abuse. Mais lisez vous dis-je sa pensée est d’une simplicité admirable !
Mais tout ceci serait futile si vous n’aviez pas évité volontairement de répondre à ma principale interrogation. A savoir, comment pouvez éviter une pauvreté persistante en appliquant des principes libéraux ? On se trouve selon moi dans une aporie. J’attends donc votre réponse avec impatience et envie.
Excusez ma réponse tardive, j’étais en période d’examen.
Ah oui j’oubliais, on se passera de vos opinions sur les socialistes.
17 De tetatutelle -
"On se passera de vos opinions sur les socialistes."
Et bien dans ce cas Gauss, "peut-être pourrions-nous aussi nous passer des vôtres sur les libéraux" ? La voilà la "réalité" de la politque socialiste : faire croire qu'elle est soit-disant "inconciliable avec les libertés individuelles", et notamment la toute première d'entre elles qui est la liberté d' EXPRESSION ! J'ai été moi-même, figurez-vous, adhérente au Parti Socialiste pendant des années et j'en suis partie quand j'en ai eu marre de la censure (entre autres choses, bien sûr......) ! Cette censure, pratiquez-là tant que vous voulez sur vos sites socialistes ! Mais désolée Alain a quand même le droit de dire ce qu'il veut sur "son propre blog" (en vous y acceptant et vous laissant dire aussi ce que vous voulez, alors que "vous à contrario vous ne nous acceptez pas sur votre supports numériques") !! C'est là aussi (et en réalité surtout !) la différence entre les libéraux orthodoxes et ceux de gauche (et nous sommes "de gauche") : nous sommes des libéraux "complets", défendant "autant les libertés individuelles que les libertés économiques", et mettant même "encore plus l'accent sur les premières" ! Alors vraiment félicitations pour la grande TOLERANCE que vous manifestez là !
18 De gauss -
Attends on se calme bonhomme. Comment osez-vous ergoter sur la tolérance pour défendre votre petit copain alors que celui-ci était à la limite de l’insulte en affirmant que le socialiste était « la plupart du temps inculte, stupide, inintéressant et tout aussi agressif ». J’estime que ce genre d’opinion n’a pas lieu d’être même s’il s’agit de son propre blog.
Et par pitié, faîtes des paragraphes. Vos blocs indigestes, révélant l’imbroglio qu’est votre pensée, commencent à franchement m’exaspérer.
Et je ne sais pas s’il s’agit de vous mais merci d’avoir remis en forme mon commentaire.
19 De tetatutelle -
"J’estime que ce genre d’opinion n’a pas lieu d’être même s’il s’agit de son propre blog."
Alors dans ce cas, "opposez-vous carrément aux blogs" ! C'est évident qu'en tant que gestionnaire d'un blog il ne peut avoir de modérateur ! Alors surtout faites prévoir au programme du PS de "désigner une personne de l'administration pour modérer tous les créateurs de blogs" ! Et en réalité, c'est ce que vous voulez : "réglementer très étroitement Internet ! Je me souviens très bien d'un de vos copains qui ne s'est pas géné de dire à la télé qu'il est carrément "contre Internet" (votre dirigisme ici n'est que le reflet de cette triste réalité......) !
"Par pitié, faîtes des paragraphes. Vos blocs indigestes, révélant l’imbroglio qu’est votre pensée, commencent à franchement m’exaspérer."
Mais on écrit ce qu'on veut et comme on veut et on défend "la pensée qu'on veut et telle qu'elle est", m......" !!! Et si c'est "à moi que s'adresse cette demande", si selon vous des paragraphes s'imposent y compris pour un commentaire "aussi court que mon dernier", alors songer à une petite visite chez l'ophtalmo peut s'avérer éventuellement une solution......
20 De alcodu -
"Le libéralisme isole l'individu, l'avilit en l'obligeant à refuser la fatalité, sa condition humaine."
Que voulez vous Gauss, quand on lit des phrases comme celle-là on est bien obligé de constater l'inculture socialiste.
A quoi bon vous répondre ? Les vrais libéraux n'ont strictement rien à voir avec le fourre-tout idéologique que les étatistes ont inventé de toutes pièces et qu'ils désignent par "le libéralisme".
Cet ennemi fictif (le marché, la mondialisation, la finance, le profit, etc.) ne sert qu'à tromper le peuple pour détourner son attention de vos échecs et de vos rapines qui sont pourtant de plus en plus voyants.
Reportez vous aux courts articles de la rubrique :
"L'argumentaire des anti-libéraux" peut-être y trouverez-vous matière à réflexion.