Ecran de fumée
Ceux qui utilisent le plus cette invective à l'égard de la pensée libérale,
sont les socialistes qui, au nom de la "justice sociale", utilisent la
coercition et le dirigisme comme base de leur système politique.
Or la philosophie libérale en plaçant la liberté, la responsabilité et surtout
le consentement individuel au sommet des valeurs politiques est
fondamentalement non violente. Les libéraux veulent des échanges pacifiques
sans frontières ni contraintes tandis que les étatistes érigent des barrières
et cultivent le patriotisme économique, quand ils ne poussent pas les peuples à
s'entretuer au nom de la Nation.
Contrairement à ce qu'affirment les socialistes pour justifier leur
interventionnisme autoritaire, la concurrence n'est pas la loi du plus fort
mais celle du mieux offrant. Le marché n'est pas une arêne mais le lieu
d'échanges volontaires dans lesquels chaque partie trouve son compte.
Il est intéressant de constater que dans les démocraties dirigistes l'Etat
devient l'objet de toutes les revendications puisqu'il est la source principale
des concessions, avantages, privilèges et protections que chaque groupe de
pression peut obtenir au détriment des autres.
Mécaniquement, l'Etat providence est amené à distribuer ses faveurs
aux plus influents, aux plus rusés ou aux plus violents. Il incite aux blocages
et aux réclamations musclées, seuls moyens d'obtenir une amélioration de son
sort dans une société qui condamne le contrat et le consentement mutuel.
La description d'un libéralisme "violent" est donc un écran de fumée destiné à
dissimuler le rôle essentiel de la brutalité dans la société étatiste.
1 De Mr T -
Bonjour, un mot pour dire que j'apprécie beaucoup vos articles, hélas trop rares mais touchant toujours à un point fondamental exposé dans un style concis. Tous mes encouragements pour la suite !
2 De Louis-Marie Bachelot -
Limpide comme toujours.
Bien à toi,
LM
3 De ak -
Je ne comprends pas bien ce que vous mettez derrière l'étiquette "socialiste". De plus il me semble que se définir en opposition à un autre terme aussi "flou" n'est très constructifs. (libéralisme vs socialisme).
Note: le parti socialiste a toujours accepté le marché, c'est une différence avec les mouvements plus à gauche.
Je suis surpris de la remarque sur l'état providence. Un certain nombre d'études montre que le taux de pauvreté en France est bas essentiellement grâce à la redistribution (allocation, APL, RMI,...). Je suis d'accord qu'il existe aussi des milliers des petits mécanismes qui ne servent qu'à ceux qui savent (les influents?).
Sur le fond, je suis d'accord que le libéralisme n'est peut-être pas violent, mais rien n'empêche ces acteurs de l'être.
4 De tetatutelle -
Tiens Louis-Marie ! Pas souvent qu'on te voit ici, ne viendrais-tu pas par hasard t'assurer qu'on y fait pas trop de propagande anti-NC ? Je suis vraiment méchante, hein ?! Oui c'est vrai, dans ces moments-là, j'aime bien te charrier !
@ ak :
"Le taux de pauvreté en France est bas essentiellement grâce à la redistribution (allocation, APL, RMI,...)."
Parce que pour vous c'est "être riche que percevoir ce genre d'allocations" ?! Faut-il être arrivé à l'extrême limite de "mort la faim" pour être classé parmi les "pauvres" ? Et puis le but est-il de "donner aux gens des allocations" ou de "les mettre au travail" (je parle bien entendu pour ceux qui "peuvent travailler" et ceux dont le profil correspond au moins à quelques postes existant sur le marché du travail) ? La réalité est que "l'argent investi dans le financement de ces allocations ne pouvant pour le coup être investi dans la production, il créé moins de richesse et par conséquent laisse davantage de personnes sans emploi" !
"Le parti socialiste a toujours accepté le marché"
Oui mais "oh combien réglementé" ! Et puis surtout "le libéralisme ça n'est pas seulement la question économique" ! Il défend farouchement les "libertés individuelles", et là si vous trouvez que c'est le cas du socialisme (ou en tout cas du PS actuel), alors désolée mais il faut "donner des exemples" ! Pour ma part je ne lui connaît que "hygiénisme, sécurité et réglements à gogo en tous domaines !..........
5 De ak -
@tetatutelle
Je suis très surpris de vos réactions.
Le taux de pauvreté est quand même assez loin au-dessus de limite "mort de faim".
Le but n'est ni de distribuer des allocs ou ni du travail. En tous cas de ce j'ai compris d'une gauche libérale, c'est que chacun est libre de ses choix de vie. Je considère juste que la pauvreté est une source de réduction de choix (liberté).
Tous les marchés sont plus ou moins règlementés (notamment les marchés nord-américains et internationaux).
Je chercherai plutôt la réponse à la question suivante: Comment faire pour que les politiques ne crée pas de règlements supplémentaires sous la pression de "lobby"?
En effet, comme mentionné dans l'article nombreux règlements sont crées à la demande de l'entourage des politiques.
Par contre, il faut un cadre pour régler les conflits.
6 De tetatutelle -
"Ce j'ai compris d'une gauche libérale, c'est que chacun est libre de ses choix de vie. Je considère juste que la pauvreté est une source de réduction de choix (liberté)."
Mais on est bien d'accord ! Et c'est bien justement tout le dilemme de la "liberté de travailler" (c'est à dire "aussi celle de ne pas le faire") : en l'absence de toute possibilité d'aide provenant de la famille, il est théoriquement "impossible de choisir de rester sans travailler", du moins d'en faire une perspective de "long terme" (sauf à se résigner à la précarité à vie) ! C'est ce qu'on peut appeler une "nécessité quasi absolue", par opposition aux "obligations imposées par l'extérieur" (la législation ou d'autres individus). Or l'absence d'obligation imposée par autrui ne peut en rien supprimer la nécessité, celle-ci étant "inhérente à l'existence" ! Elle rend par conséquent la notion de travail facultatif "toute théorique". Et "la gauche libérale non plus ne pourra pas changer les réalités de la vie" ! Simplement à l'inverse des libéraux conservateurs qui eux "sacralisent le travail" (en font une valeur "morale", un "devoir"), les libéraux de gauche, eux, rappellent au contraire que le travail est une "liberté" , qu'on a pas à "mal juger la fénéantise de son voisin" car ce qu'il fait de sa propre vie ne nous regarde pas ! Mais ça n'ôte rien à la réalité que dans ces conditions "délibérément choisies" il n'aura jamais d'autre alternative que celle de "végéter" (il devra donc s'en contenter comme "conséquence naturelle de son propre choix") !
"Tous les marchés sont plus ou moins réglementés (notamment les marchés nord-américains et internationaux)."
Oui mais ils le sont "moins qu'en France", c'est là toute la différence ! Et l'orthodoxie libérale considère que dans une société "100 % libérale" le marché "s'autorégule".
7 De alcodu -
Merci à MrT et LM pour vos encouragements
ak le socialisme c'est du dirigisme de gauche.
Il a effectivement évolué au fil du temps mais cela reste une théorie constructiviste "bâtir un monde meilleur" ... à coups de règlementations et de contraintes. L'intention est bonne (un peu comme celle de l'église) mais la méthode, est exactement la même que celle de tous les dirigismes depuis la nuit des temps.
Ce que je reproche aux socialistes c'est ce terrible hiatus entre l'intention et la méthode.
8 De tueursnet -
Psychanalyse d’une réforme…
Nous ne creusons pas assez de tunnels dans les consciences assoupies et endormies de nos concitoyens.
Alors que l’injustice dont ils sont victimes de jour en jour, exige d’eux, de couper une fois pour toutes le cordon et devenir démons, violents ou truands pour mettre fin à cette supercherie où tout le monde biaise et personne ne jouit !
http://www.tueursnet.com/index.php?...
9 De Mr T -
ak :
Dans l'expression "libres choix individuels" vous perdez de vue le mot "libre. "Libre" ne signifie pas que la société ne vous garantit le droit à prendre 5 semaines de vacances par an, à avoir une voiture de sport, etc, en fait tout ce qui implique en contrepartie la soumission d'un tiers.
Ce qui vous est garanti c'est la liberté d'agir sans prescrire aux autres ce dont ils ne veulent pas. C'est la nuance "droit de" / "droit à". Vous pouvez avoir un droit de travailler ou de ne pas travailler, vous ne pouvez pas avoir de droit à avoir un travail, à moins qu'un autre ait l'obligation de vous employer.
Personne ne souhaite la pauvreté, ici on conteste l'idée qu'on puisse créer les conditions d'une vraie prospérité avec la pompe aspirante et refoulante de l'état. Il vaut bien mieux par exemple que chacun puisse travailler aux conditions fixées par le marché qu'une partie soit exclue par les réglementations de celui-ci et vivote des miettes que l'état leur jette, pour que les autres puissent bénéficier de la protection sociale, des congés payés, de conditions plus avantageuses, etc.
"Comment faire pour que les politiques ne crée pas de règlements supplémentaires sous la pression de "lobby"?"
C'est simple, faire ce que tout libéral réclame à corps et à cris : égalité devant la loi, ce qui implique que la règle arbitraire est bannie du pannel du législateur et que l'état ne fausse plus la concurrence économique. L'état dépouillé du pouvoir de changer les règles du jeu à chaque saute d'humeur et de servir la soupe aux plus influents sur la scène politique au détriment de tous les autres, le problème se résout de lui même.
Lorsque la politique devient le ressort de tout problème socio-économique, influencer celle-ci en vue d'obtenir des avantages devient un enjeu majeur pour tous les membres du corps social. On dépasse alors la nocivité propre à chaque intervention arbitraire (distortion de la concurrence et aléa moral). En incitant les groupes organisés à dépenser des ressources conséquentes dans des activités improductives (lobbying etc) au lieu de créer de la richesse, l'état appauvrit l'ensemble de la société. C'est pourquoi on dit souvent que lorsqu'un pays en est au stade politique il est proche de la phase terminale.
Pour conclure, il me semble que la différence entre les libéraux de gauche et d'autres libéraux est qu'ils sont plus sensibles à l'influence de l'environnement social sur l'individu dans son développement, et qu'ils admettent le principe d'intervention de l'état en faveur des moins bien lotis, en vue d'une répartition plus équitable des chances.
Bien loin d'eux cependant la prétention de créer une "égalité des chances" et ) fortiori une "égalité des conditions", ils sont bien conscients des dangers de ces utopies sur la liberté et la responsabilité individuelle et partant la société dans son ensemble.
10 De tetatutelle -
Et bien voilà un discours très savant : bravo à vous !
"Lorsqu'un pays en est au stade politique il est proche de la phase terminale."
Et bien allez dire ceci à "tous nos politiques actuels" ! Pour eux le stade politique est au contraire "le stade du bonheur parfait" ! La politique se voit attribuée toutes les vertus : morale (soit disant perdue !), ordre, autorité, équilibre, humanisme, solidarité.........(mais c'est vrai que comme par hasard ils oublient le mot prospérité.!.......). Alors dans ces conditions entre nous on peut se demander pourquoi il reste encore des croyants pour espérer en un Paradis après la mort ?? Si la politique peut vraiment apporter tout cela sur terre, alors consacrons plutôt toute notre énergie et notre science (et notre argent !) à tenter de trouver le moyen de rester immortels (pourquoi donc en effet aller chercher ailleurs ce que nous pouvons soit-disant avoir si facilement sur place ?) ! C'est donc sans doute pour cela que les socialistes s'attaquent tant aux religions (parce qu'ils les considèrent tout simplement inutiles et à juste titre dans ces conditions) !
11 De Bob Shar -
Une petite étude sur le même thème : la société de défiance, de Pierre Cahuc et Yann Algan.
http://www.cepremap.ens.fr/depot/op...
12 De Jean Karl -
Bonjour, j'ai quelques petites questions a poser a propos de ce mouvement qui je l'avoue m'intéresse beaucoup. (D'ailleurs il y a t'il une antenne a Rennes ?)
Tout d'abord, quel est la différence avec Alternative Libérale ? (a par qu'on a moins l'impression d'avoir des ultras libéraux qui font des concessions pour faire passer la pilule)
Ensuite, dans une économie mondialisé, comment le marché peut il se réguler tout seul en faveur de notre population plutot que celle des autres pays ou des entreprises ? La seule solution est elle que toute la population se mette a entreprendre ?
13 De alcodu -
@ bob, lien très intéressant en effet, merci
@Jean, GL est au départ une motion au sein d'Alternative libérale. Nous avons perdu deux fois les élections internes avec un "score" d'environ 15% des voix.
Mais nous sommes également une association à but politique puisque certains d'entre nous ne sont pas membres d'AL ou ne veulent pas le devenir. Pour l'instant GL joue le rôle de think tank. Tout cela peut évoluer...
14 De alcodu -
@ Jean, pas facile de répondre rapidement à la deuxième partie de la question. L'Etat est très habile à faire croire qu'il nous "protège" (il a cela en commun avec la mafia).
La meilleure réponse se trouve dans les "sophismes économiques" de Bastiat. Le discours des étatistes sur la "mondialisation" était exactement le même en 1848 (il faut le lire pour le croire) et les réponses de Bastiat sont brillantes.
15 De tetatutelle -
Moi à la toute dernière question "La seule solution est- elle que toute la population se mette a entreprendre ?" je répondrais que "c'est effectivement finalement le but idéal à atteindre", même si cela reste bien sûr "l'idéal" difficilement voire peut-être jamais atteignable..........Car ainsi posée, la question me fait personnellement penser au "maximum de concurrence" promut et repromut par tous les courants libéraux ! Or créer le maximum de concurrence implique très logiquement "l'émergence de créateurs d'entreprises en beaucoup plus grand nombre" ! (mais il y restera toujours une minorité, entre autres "beaucoup d'handicapés", qui ne pourront pas le faire car manquant soit de l'intelligence soit des capacités nécessaires à ce lourd investissement de sa propre personne.........).