- Pour favoriser l'emploi il faudrait laisser les femmes à la maison. Elles "occupent" près de 30% des emplois alors que de nombreux hommes sont au chômage (thème de la droite traditionnelle).
- Pour favoriser l'emploi il faut empêcher que des machines remplacent le travail des Hommes. La mécanisation est un danger pour l'emploi (vieux thème des syndicats ouvriers du XIXe et du XXe siècle).
- Pour favoriser l'emploi il faut interdire le travail des immigrés ou les chasser (thème récurrent de l'extrême droite).
- Pour favoriser l'emploi il faut "fabriquer français" donc interdire ou freiner les importations de biens fabriqués à l'étranger (thème protectionniste commun à la gauche et à la droite dirigistes).
On le voit, le parti socialiste, l'Unef, les lycéens, les verts et bien
d'autres ne craignent pas de remuer ces théories simplistes pour provoquer
l'agitation et mettre le gouvernement en difficulté.
Et pour bien se convaincre de la proximité des théories de notre vieille gauche
avec celles de l'extrême droite voici les prises de position du FNJ
:
"Le Front national de la Jeunesse soutient le mouvement social et les
travailleurs français qui défendent leurs droits, un acquis social qui leur est
cher et dont la perte annoncée est imputable à la classe politique, soumise au
dogme de la rigueur et du mondialisme. [...]"
c.q.f.d.
1 De tetatutelle -
Il y a quand même "à boire et à manger" dans cette affaire de retraites..........Deux choses quand même incontestables : d'abord on ne peut forcer à aller au boulot quelqu'un qui n'a plus la santé suffisante pour travailler ! Comme le dit très pertinamment la chanson : "on n'a pas tous les jours vingt ans" et des travailleurs improductifs sont des travailleurs non rentables (on a assez su me le dire bon sang, et je n'ai pas cet âge !........) ; et ensuite on ne peut pas non plus baisser les pensions "en-deça du minimum vital". Peut-être penser aux "pensions de reversion" de femmes qui n'ont "jamais ou insuffisamment travaillé dans leur vie" (non qu'elles l'aient forcément "choisi", avant une certaine loi des années 70 c'étaient sont "les mecs" qui décidaient de laisser ou non leur femme aller travailler et jusqu'à quand, chose que les jeunes ont tendance à oublier voire ignorent !........) et qui attendent l'arrivée de leur premier versement tel le paysan attendant la pluie en période de sécheresse ! Je me souviendrai toujours de cette "attente" de ma grand-mère qui avait préalablement pour vivre encore moins que le montant de mon AAH ! Moralité il faut réformer bien sûr mais "en traitant les CAS INDIVIDUELS" ! Une réforme mettant "tout le monde sur le même moule" fait craindre quand même un certain malaise"........ Qu'on oblige les retraités qui vivent "bien" à laisser un peu de tunes pour les plus pauvres, là d'accord ! En effet, on appelle bien sans cesse à la "solidarité des travailleurs" (qui peut tout à fait s'exercer "hors de l'Etat" !), pourquoi celle-ci devrait-elle s'arrêter le jour de la retraite ??..........
Ce que je souhaite, c'est un genre de système à "deux vitesses" :
- L'épargne individuelle pour les salariés "suffisamment aisés pour épargner".
Car "tous ne le peuvent pas" et il est à craindre (si on est réaliste) une "multiplication des bas salaires" (plus de travailleurs soit, mais davantage de bas salaires) dans une société au "contrat de travail libéré" et "plus exigente pour accorder les diplômes ouvrant la voie vers les emplois qualifiants (car le libéralisme étant un "projet d'ensemble" pour la société, penser à toujours se situer dans ce cadre-là) !
et :
- Une caisse de retraite mutualiste, coopérative ou associative pour" les bas et moyens salaires" (gérée par les syndicats ou des associations). C'est cela que j'appelle la "solidarité des retraités" (anciens travaileurs).
2 De alcodu -
Désolé, mais j'ai l'impression que ta réponse est un peu hors sujet.
L'article parle de la convergence gauche et extrême-droite sur la notion de "partage" du travail.
3 De ak -
Je suis intéressé par la référence du Parti Socialiste qui dit que l'allongement de la retraite va créer du chômage chez les jeunes.
Peux-tu la fournir?
Autrement, j'ai l'impression que la confrontation des données techniques de la réforme des retraites n'apporte aucune solution aux problèmes des jeunes d'insertion dans le monde du travail. Cela explique peut-être une partie de la contestation.
4 De alcodu -
Point de vue publié dans Le Monde par Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (anciens ministres), David Cayla (économiste), Gérard Gaumé et Maxime Dumont (syndicalistes) :
"L'augmentation de l'âge légal de départ en retraite au moment où la crise fait exploser le nombre de chômeurs et où les générations de jeunes qui entrent sur le marché du travail ne trouvent pas d'emploi ne peut en aucun cas être une solution. Au mieux, cette méthode de "sapeur Camember" permettrait de combler le trou des régimes de retraite en agrandissant le trou de l'indemnisation des chômeurs et du RSA."
"L'âge moyen de cessation d'activité, quant à lui, s'établit autour de 58 ans. Dans ce contexte, proposer de travailler jusqu'à 61 ou 62 ans est une fausse bonne idée, qui aurait pour conséquence de grossir les rangs des chômeurs"
Marie noëlle Lienemann quand à elle ne craint pas d'affirmer :"On aurait une société du plein emploi, sans chômage des jeunes, je ne m’opposerais pas à un allongement de la durée de cotisation. Mais ce n’est pas le cas".
Sinon le dogme des 35 heures censées résoudre le problème du chômage me parait être la base indiscutable du raisonnement socialiste sur la quantité fixe de travail.
C'est un phare idéologique pour tous ceux qui pensent que le travail doit être partagé autoritairement et de leurs cousins, ceux qui pensent que les femmes ou les immigrés ne doivent pas travailler.
5 De Emmanuel -
L'idée du travail comme gâteau à partager est en effet démenti par l'expérience. il n'en reste pas moins vrai :
que travailler moins est un vrai progrès social pour des millions de gens, car c'est du temps libéré pour faire autre chose. N'oublions pas que travailler est hélas pour la majorité des gens aussi source d'ennui,de contrainte, voire de souffrance (même si c'est aussi source d'autonomie). Tout le monde n'a pas la chance d'être passionné par son travail.
que les prodigieux progrès de la productivité entraînent, sur le long terme, une diminution du temps de travail. S'il faut deux salariés pour faire ce que cinq salariés faisait il y a trente ans, ne nous racontons pas d'histoire : cela veut dire que le "stock" de travail diminue, à moins de penser naïvement que les trois salariés dont l'entreprise n'a plus besoin (pour reprendre mon exemple) vont pouvoir travailler ailleurs.
Du reste, les pays où règnent flexibilité et absence d'horaire légal connaissent aussi le temps partiel imposé, les travailleurs pauvres, etc..., c'est-à-dire qu'ils partagent le travail à leur manière.
6 De Emmanuel -
Il reste que si on regarde les chiffres, les Britaniques ou les Américains ne travaillent guère plus, en moyenne, que les Français (autour de 35-37 h par semaine), sans pour autant qu'il y ait dans ces pays d'heure légale imposée.
Le libéralisme peut-il donc aboutir de lui-même au partage du travail, si l'on part du principe que celui-ci est un progrès ("ne plus perdre sa vie à la gagner", pardon pour ce slogan gauchiste de mauvais gout sur ce blog) et qu'il est induit par les progrès de la productivité (on travaille 50 heures en Turquie, 41 en Roumanie, économies en transition faiblement productives, 30 heures aux Pays-Bas, économie développée très productive) ?
Les libéraux n'ont aucune chance de gagner l'opinion à leurs thèses s'ils répètent le discours de droite classique ("les Français sont des fénéants qui ne travaillement pas assez"). Ils doivent surtout convaincre, c'est de loin le plus dur, que la flexibilité généralisée ne débouche pas sur les petits boulots, le temps partiel imposé ou les travailleurs pauvres.
On est loin du compte pour le moment.
7 De alcodu -
Emmanuel
"travailler moins est un vrai progrès social pour des millions de gens"
Aucun problème là-dessus (ni sur le slogan gauchiste d'ailleurs).
Par contre : "les prodigieux progrès de la productivité entraînent, sur le long terme, une diminution du temps de travail." est beaucoup moins évident. La mécanisation et les gains de productivité permettent de créer de nouveaux produits et services de plus en plus sophistiqués. L'offre évolue et le travail suit.
Le discours : "les français ne travaillent pas assez" ou le mythe de la "valeur travail" est plutôt conservateur que libéral.
8 De tetatutelle -
"La mécanisation et les gains de productivité permettent de créer de nouveaux produits et services de plus en plus sophistiqués. L'offre évolue et le travail suit."
Je suis entièrement d'accord avec Alain, et j'ajouterais même pour répondre à Emmanuel avec son expression "stock de travail" : un stock de travail aboutit naturellement au "stock de produits" ! Et celui-ci est "rarement en excédent", je constate plutôt depuis quelques années dans les magasins à contrario une "baisse inquiétante des stocks" partout et en tous domaines (certes pas générale mais "par produits spécifiques") ! Et plutôt que répondre justement au client que les fournisseurs vont embaucher ou "garder" certains salariés pour essayer d'éviter au maximum ces ruptures, les commerçants lui demandent au contraire d'apprendre à "patienter" ou à se passer de la chose (sans quoi ils passent pour des "enfants trop gâtés capricieux") ! Par conséquent garder vos fameux trois salariés dont l'entreprise n'a "soit-disant" plus besoin n'a rien de naïf ! Parce qu'elle en a "justement besoin" et si vraiment elle mettait en premier objectif la pleine satisfaction de sa clientèle (ce qu'en réalité "elle ne fait pas" car ne visant en ce domaine que l'amélioration de la "qualité" des produits et jamais l'augmentation des "quantités" !) elle les garderait afin d'en profiter pour "augmenter sa production" et qu'il y ait une moindre pénurie et ainsi moins de mécontentement ! Je n'ai jamais compris ce "principe" français à la noix selon lequel on doit "éduquer le client à se passer des choses" ou à "prendre autre chose" (à être "raisonnable") plutôt que chercher à accroître sa safisfaction............
9 De Emmanuel -
"L'offre évolue et le travail suit" mais pas de façon mécanique. Les adaptations sont souvent douloureuses, voire même impossibles pour des milliers de gens. On ne transforme pas un ouvrier de la métallurgie en informaticien ou en conseiller marketing comme ça.
Cependant, l'idéologie du partage du travail a échoué et la flexibilité est efficace. Il faut donc trouver les moyens d'aider les chômeurs, sans rigidifier le travail et sans tomber dans l'assistance.
Cela s'appelle la flexisécurité.
" garder vos fameux trois salariés dont l'entreprise n'a "soit-disant" plus besoin n'a rien de naïf " : les Américains le font et embauchent des gens qui aident les clients à ranger leurs courses, les emplois de ce genre sont très développés là-bas. Mais ces emplois sont précaires et mal payés. C'est peut-être mieux que le chômage cependant.
10 De alcodu -
Oui les adaptations sont douloureuses. C'est vrai.
La flexsécurité c'est un peu incantatoire et constructiviste mais je suis d'accord sur le principe pour peu qu'il soit obtenu par des mécaniques de marché.
11 De tetatutelle -
"Les Américains le font et embauchent des gens qui aident les clients à ranger leurs courses".
Ah bon ? Et bien alors "qu'ils soient bénis les américains" !! Moi en tant que cliente "handicapée" avec entre autres des problèmes de "lenteur" ce serait "mon rêve d'avoir quelqu'un pour m'aider à ranger mes courses aux caisses des grandes surfaces" ! Mais en lieu et place de cela, c'est tout juste si on ne me fait pas passer pour une "gène aux clients pressés derrière mois" ! La seule fois que j'ai tenté d'évoquer le sujet avec une caissière (à Monoprix), elle m'a fait immédiatement comprendre que ce genre de réclamation est "absurde", qu'il leur est "impossible" d'aller moins vite et que même au contraire on leur demandera d'aller "de plus en plus vite" ! (fermez vos goules, si vous ne pouvez pas vous dépêcher vous "navezka" envoyer quelqu'un faire vos courses à votre place ! Voilà la conception de "l'autonomie" de ceux qui "s'affirment libéraux" !.........). Alors qu'il serait si simple d'équiper la caisse handicapés d'un tapis roulant "dirigeable par la caissière" (tels qu'ils existaient avant l'automatisation) et d'y faire passer les clients plus lents : même pas besoin d'embaucher qui que ce soit ! Mais ils "inventerons" toujours une "impossibilité financière" parce qu'en réalité "ils s'en fichent complètement", les gens comme moi les em........., c'est tout ! On em...........non seulement comme salarié (on nous refuse un emploi) mais "maintenant aussi comme client" (parce qu'ils ont largement assez de clients valides pour assurer la marche de leurs affaires, voilà en réalité le raisonnement) ! Alors quand même à ce stade, la société devrait bien s'apercevoir que ça ne va vraiment plus ! Vraiment je n'arrive pas à comprendre.............Et maintenant que vous venez de m'apprendre que le pays réputé être "le plus ultracapitaliste du monde" a trouvé la solution, alors plus de doute que nous sommes en France face à "un pur et simple problème d'indifférence généralisée et d'égoïsme" !
12 De lolo -
Une analyse intéressante (parmi tant d'autres) avant de vanter bêtement la flexisécurité :
http://www.monde-diplomatique.fr/20...