Erreur commune
Dans cette formule, issue de l'imagerie marxiste, le "grand capital" désigne
une supposée classe de possédants qui détiendraient le capital des grandes
sociétés et dont les libéraux seraient les "alliés".
Or si les libéraux sont bien partisans de l'économie de marché, de la libre
entreprise et de la concurrence, en revanche ils s'opposent fermement à toute
collusion entre le pouvoir politique et les entreprises. Pourtant dans notre
société dirigiste et étatiste, les grandes entreprises doivent généralement
leur réussite à des concessions, aides, règlementations, protections, marchés
ou financements accordés directement ou indirectement par les pouvoirs
publics.
Donc si par "grand capital" on désigne les dirigeants et actionnaires de ces
grandes entreprises proches du pouvoir, assurées de ne jamais faire faillite,
toujours renflouées par l'Etat au détriment de leurs concurrents mieux gérés,
alors les libéraux sont clairement les ennemis du "grand capital".
1 De tetatutelle -
"Ils s'opposent fermement à toute collusion entre le pouvoir politique et les entreprises."
Cette collusion porte un nom précis : le "capitalisme de connivence" ! Pour attirer vers le libéralisme des gens issus de la "gauche" traditionnelle, il serait bon "d'employer plus souvent ce terme" dans lequel peuvent se reconnaître notamment les "anarchistes anticapitalistes" !
2 De ak -
Je ne connais pas l'histoire de cette citation que l'on entend beaucoup en France.
Mais je pense que dans les esprits le mot "libéral" est synonyme de réduction/suppression de toutes les lois de "protections" des faibles envers les puissants (code du travail, droit de grève, délocalisation,...)
C'est pourquoi je préfère parler d'émancipation afin d'accorder un maximum de liberté dans les choix de vie de chacun.
Il faut donc commencer par le revenu de liberté (ou allocation universelle).
Que pensez-vous de "Gauche émancipatrice" pour éviter la confusion?
3 De tetatutelle -
Bravo ak pour ce message !! D'accord avec vous sur tout !
Par contre sur le fait "d'éviter de prononcer le mot libéral parce que tabou en France"...........L'unanimité des libéraux (gauche et autres) a plutôt pris à ce sujet la position de la mission "pédagogique" auprès des citoyens. Est-ce bien ou mal ? Si on peut d'un côté en convenir que ce "les résultats à venir" (en terme de succès de conviction et de résultats électoraux) qui le diront, on peut aussi se demander de l'autre s'il serait vraiment "honnête" de "faire avaler un fromage à quelqu'un en lui faisant croire qu'il s'agit d'autre chose" (même si le fromage est frais sans aucun problème particulier), c'est là toute la question à se poser : celle en fait de "l'honnêteté intellectuelle".
4 De alcodu -
ak, je suis d'accord avec Tetatutelle pour ne pas nous cacher derrière les mots. Je me permettrai même (très cordialement) de vous renvoyer à vos propres problèmes, à savoir la pertinence de l'usage du mot "socialiste" (cf Valls). Sur le fond, le libéralisme n'a aucune raison de se cacher, le socialisme en a de multiples.
Je m'efforce ici de dénoncer le libéralisme inventé par nos adversaires politiques, ce "néo-libéralisme" qui n'a jamais existé en tant que mouvement politique, ce mouvement fantôme qui cristallise toutes les critiques des dirigistes et qui leur permet d'apparaître comme les vainqueurs d'une bataille qui n'a jamais eu lieu.
Abandonner le mot libéral reviendrait à faire abstraction de leur révisionnisme politique. Cela peut être une stratégie politique - battre en retraite pour mieux avancer - Ce n'est clairement pas celle de GL.
5 De Le Parisien Liberal -
Il vaut mieux avoir des yeux plutot que d etre qveugle et sourd et lire "lois de "protections" des faibles envers les puissants (code du travail, droit de grève, délocalisation,...)"
Ces lois ne protegent PAS les plus faibles, ou alors il faudra nous expliquer pourquoi il y a plus de chomeurs et de SDF par habitants en France par rapport à des pays type Luxembourg (delai de licemnciement : 1 mois), Suisse (droit de greve bien moindre qu ici) ou meme Allemagne ou Suede (pas de SMIC chez eux)
6 De ak -
Pour répondre à tetatutelle et alcodu,
J'ai l'impression que nous sommes à peu près d'accord sur le fond. Ma proposition de changement de nom est un peu provocatrice et un peu sérieuse. En effet dans mon cas je préfère mettre l'homme en premier pour les libertés. Aujourd'hui il est nettement plus facile de déplacer des marchandises que pour les hommes de se déplacer à travers le monde.
L'émancipation est sans ambiguïté liée aux personnes.
7 De ak -
Pour Le Parisien Liberal,
Je ne comprends pas bien le rapport entre le taux de chômage/SDF et le delai de licenciement, le droit de grève ou l'existence d'un SMIC.
Si j'utilise la même logique cela fait:
La France est un pays avec l'une des meilleures espérances de vie en bonne santé. Si c'était l'objectif des politiques des autres pays, pourquoi n'appliquent-ils pas nos lois?
Cela fait un peu raisonnement par l'absurde. Ma conclusion c'est qu'il est difficile d'appliquer la recette d'un pays sur un autre.
Pour le délai de licenciement, le code du travail est plutôt complexe mais pour les non-cadres c'est souvent de l'ordre d'un mois. De plus l'employeur peut dispenser l'employé de le faire et depuis peu trouver un accord avec lui.
Pour la Suisse et le droit de grève, elle est probablement plus libérale dans son droit du travail mais les citoyens peuvent plus facilement imposer d'autres lois ou contraintes qui diminue le besoin de grèves. De plus l'accès au marché du travail pour les non-Suisses est très réglementé. Donc moins de pression sur le marché.
Pour la Suède et Allemagne, en effet, ils n'ont pas de SMIC dans la loi. Les minima salariaux sont négociés par branches ou entreprises (dans presque toutes les branches). Quelle est alors la différence entre le minimum de la plus faible branche? D'ailleurs l'Allemagne en a récemment débattu pour l'adopter.
8 De alcodu -
ak, il est indéniable que l'individu souverain est au coeur du dispositif libéral. La libre circulation des personnes en est une conséquence incontournable. Au fait, attention, "les libertés" (au pluriel) c'est la terminologie communiste, chez les libéraux c'est : La liberté (petite remarque un peu pédante, mais après tout, vous êtes sur un site libéral).
En ce qui concerne la remarque du Parisien libéral, il veut dire que le monde idéal que les constructivistes élaborent à coup de lois et de règlementations n'est pas protecteur. C'est un monde où les plus influents quémandent des avantages et des "protections" auprès du pouvoir. Ceux qui sont éloignés du pouvoir ou qui n'ont pas de capacité de nuisance sont laissés pour compte. La société entière s'affaiblit. La loi du plus influent nuit au progrès et à la concurrence.
La société libérale que nous appelons de nos voeux n'est pas celle, violente, du plus influent mais celle, pacifique, du mieux offrant.
Tout ceci pour dire que le SMIC (par exemple) est une vraie catastrophe sociale. Créé avec les meilleures intentions du monde, il a abouti à une exclusion massive et à une perte nette pour la collectivité.
On ne peut pas fixer le niveau de vie par décret. Ca ne marche pas.
9 De tetatutelle -
Tiens bonjour Le Parisien Libéral, alors à présent tu viens nous dire un petit bonjour chez Gauche Libérale ? ça fait bien plaisir (pour ton info, il y a maintenant le site du "MLG" où on peut aussi y commenter les articles) !
Par contre désolée mais "limiter ou interdire le droit de grève n'est pas une attitude libérale" ! Puisque c'est "aussi une intrusion de l'Etat dans les affaires entre salariés et employeurs" (Alain avait d'ailleurs "aussi écrit un article là-dessus, mais il remonte maintenant à loin.......), dans un sens comme dans l'autre ! La seule réglementation que la loi peut apporter en la matière est "l'interdiction de bloquer la circulation sous prétexte de droit de grève" (et encore que la claire affirmation de "la liberté naturelle d'aller et venir" devrait suffir à elle seule à faire comprendre que cette situation n'est pas acceptable) ! Empêcher des salariés de déranger "l'ensemble de leurs concitoyens", d'accord ; leur interdire de se battre contre leur patron s'il est injuste, non !
@ ak :
"Aujourd'hui il est nettement plus facile de déplacer des marchandises que pour les hommes de se déplacer à travers le monde".
Ne croyez-vous pas que dans l'ensemble, les hommes "préfèrent que la marchandise vient à eux que eux d'aller vers la marchandise" ? Je crois très fort que l'émigration "n'est pas une chose naturelle" à l'humain mais qu'elle représente toujours "un petit effort" et pour certains "carrément une contrainte" ? Les repères d'un territoire national, voire régional ou local, d'un terroir, d'une famille, d'amis et de collègues de travail "attitrés" répondent à un besoin "affectif" (rien à voir avec le principe "moraliste" des conservateurs !) et l'affectif est intrinsèque à l'homme : il est "inhumain de l'en priver contre son gré", inhumain de ne laisser à un salarié (et à sa famille s'il en a une) que "les deux choix suivants : suivre son entreprise au Japon ou crever de faim en restant dans son propre pays ! ça ne veut bien sûr surtout pas dire qu'il faut empêcher l'entreprise de partir pour éviter de pénaliser ses salariés mais qu'il faut accorder au salarié non partant un "minimum social" (notamment par "l'Allocation Universelle", à accorder par ailleurs aussi dans d'autres cas que celui-ci.......) : ma liberté s'arrête "où commence celle des autres" ! Si je dois faire les choses "impérativement comme mon patron", ça ne va plus !.............
10 De ak -
Merci pour la terminologie sur liberté.
Je suis aussi d'accord que beaucoup d'accords et de lois ont été crée en confrontation d'influences. C'est pourquoi une "allocation universelle" permettrait de rééquilibrer les poids des différents groupes d'influence.
Par rapport aux déplacements des personnes, je suis d'accord que chacun a ses proches attaches (géographique, sociale et culturelle). Cela me paraît être une raison de plus pour augmenter la liberté de circulation des personnes, surtout si elles se déplacent sous la contrainte.
11 De tetatutelle -
"Cela me paraît être une raison de plus pour augmenter la liberté de circulation des personnes, surtout si elles se déplacent sous la contrainte".
Mais alors il s'agit dans ce cas de bien expliquer aux "décideurs" (politiques et grands patrons) la différence entre "liberté" et "contrainte" car en ce domaine la confusion semble être de mise !..........En effet, c'est bien depuis que la "liberté de circulation" a été érigée en principe au sein de l'Union européenne qu'on entend de plus en plus "d'adultes" assener à des jeunes que pour avoir du boulot ils "devront" se déplacer, certains n'hésitant pas carrément à rajouter que "refuser un déplacement pour un emploi équivaut à refuser l'emploi lui-même", ce qui devrait selon eux se voir sanctionner de la même manière" ! Je me souviens d'ailleurs d'une déclaration de Jacques Chirac (ça remonte maintenant assez loin !), venu voir des jeunes sur le terrain et leur disant "si vous cherchez un emploi à côté de votre maman vous resterez dans l'impasse". Soit mais entre "à côté de la maman" et "à l'autre bout du monde" il y a un juste milieu (permettant au moins d'aller quelquefois "rendre visite à la maman" !).
Donc précisons que la liberté de circuler implique de fait "celle de rester su place" ! Cela devrait aller de soi..........