Alain Minc, invité de "Parlons net !" le 7 mai 2010 : « Il y a un problème dont on ne parle jamais (...) c’est l’effet du vieillissement sur la hausse des dépenses d’assurance maladie et la manière dont on va le financer. (...) Moi j’ai un père qui a 102 ans, il a été hospitalisé 15 jours en service de pointe. Il en est sorti. « La collectivité française a dépensé 100 000 euros pour soigner un homme de 102 ans. C’est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois ou, j’espère, quelques années de vie. (...) Je trouve aberrant que quand le bénéficiaire a un patrimoine ou quand ses ayants droits ont des moyens que l’Etat m’ait fait ce cadeau à l’oeil. Et donc je pense qu’il va bien falloir s’interroger sur le fait de savoir comment on récupère les dépenses médicales sur les très vieux en ne mettant à contribution ou leur patrimoine quand ils en ont un ou le compte patrimoine de leurs ayants droits ».
Aux esprits chagrins qui objecteraient que les riches ont cotisé toute leur
vie comme les autres, et plutôt plus que les autres, pour bénéficier d'une
assurance médicale, Minc objecte avec une logique de missionnaire du service
public, que de toutes façons, ils n'en ont plus pour longtemps, donc que l'Etat
peut sans remord faire main basse sur leur "patrimoine".
Le dispositif est d'autant plus ingénieux qu'en vertu du grand principe du
"Droit à la santé", conjugué à la rentabilité légendaire des hôpitaux publics,
on devrait pouvoir pomper toutes leurs économies assez rapidement. Bien sûr,
une fois redevenus pauvres, et s'ils sont toujours vivants, ils devront quitter
les couteuses unités de soins intensifs pour contribuer, comme tout le monde, à
l'équilibre de la sécurité sociale. Comme il y a des resquilleurs partout,
surtout chez les vieux,
il faudra probablement légiférer : ceux qui auraient l'idée saugrenue de mourir
riches ne doivent pas pouvoir se soustraire aux soins
que-le-monde-entier-nous-envie.
GL vous laisse imaginer toutes les déclinaisons possibles de ce nouveau grand
principe fiscal : pourquoi indemniser les vieux riches en cas d'accident
corporel ou de sinistre sur leur maison ou leur voiture ? Les primes
d'assurance pourraient être directement reversées à l'Etat puisque les
intéressés sont en capacité de payer les réparations.
Cerise sur le gateau, le dispositif présente l'avantage d'être ajustable ! Pour
augmenter les recettes de l'Etat, il suffit d'abaisser l'âge de la
vieillesse.
1 De alcodu -
Article paru sur Agoravox : Alain Minc sauve l'assurance maladie
2 De tetatutelle -
Moi j'y ai toujours pensé ! J'avoue ne jamais avoir compris pourquoi le remboursement des dépenses de santé est vraiment un droit pour tous "sans la moindre condition de plafond de revenus"..........Car pourquoi appliquer ce principe "seulement aux personnes âgées" ? Un milliardaire n'a-t'il pas les moyens de financer ses visites médicales et sa pharmacie (et même certains soins hospitaliers !) ?
3 De alcodu -
La gratuité totale a toujours des effets pervers, nous sommes d'accord. Le problème principal dans le cas présent c'est l'ordre des opérations.
Le père de Minc a déjà payé son assurance maladie.
Très probablement il a aussi cotisé à une mutuelle.
Que l'on fasse participer les malades aux soins est une chose, que l'on décide après coup de ne pas les rembourser, bien qu'ils aient payé une assurance en est une autre.
4 De tetatutelle -
Bien sûr ! Mais ce que j'ai voulu dire (je suis "légèrement à côté du sujet" mais je profite de l'occasion) c'est que les gros riches "ne devraient pas pouvoir bénéficier de l'assurance maladie comme les autres", sauf à se payer une assurance privée voire pas d'assurance du tout et payer leurs soins de leur proche (parce qu'ils le peuvent ! Mais je parle bien sûr vraiment pour "les plus riches").
5 De Le libéral humaniste -
Révoltant ! Et le droit de propriété on connait? Et bientôt dans la même veine la responsabilité pénale du fait d' autrui ! 100 % made URSS!
6 De tetatutelle -
Quel rapport avec le droit de propriété ? La seule chose qui peut sembler "révoltante" est le fait que cette proposition ne vise que les "anciens" (au sens ça peut effectivement porter à conclure : "à leur âge, ils ne sont plus très utiles sur terre".......), mais non le principe du non-remboursement pour "les plus riches". Ceci est au contraire juste puisqu'ils ont "les moyens de payer eux-mêmes leurs soins ou de souscrire une assurance privée !
7 De Qu'il se taise ! -
Idée complètement folle ! Je suis en total accord avec les propos de Jacques Genereux qui disait dans "parlonsNet" que cette idée est "grotesquement populiste" et anti-républicaine (égalité en droit) !
A voir > http://www.dailymotion.com/video/xd...
Complet > http://www.dailymotion.com/video/xd...
8 De VL -
De ça à la politique d'Eutanasie nazie, il n'y a qu'un pas.
Mais c'est plus politiquement correct. On laisse le choix à quelqu'un ,qui a apporté beaucoup plus de ressources au systême par son talent et son énergie,
de choisir entre la mort et la ruine financière. Bravo l'Etat providence!
tetatutelle:
Si les "libéraux de gauche" sont aussi totalitaire que vous et développent une haine des "gros riches" si évidentes,
ils alimentent encore plus la confusion entre société libérale et social-démocratie.
9 De tetatutelle -
@ VL :
Mais quelle haine ?! Il faurait peut-être apprendre à vous contenter de lire ce qui est écrit "sur l'écran" et pas "dans votre imagination" !! J'ai seulement dit qu'il me semblerait normal (et "humain" !) d'élargir la proposition d'Alain Minc à "tous" les riches plutôt qu'aux seuls "anciens" ! Mais peut-être votre "libéralisme" à vous consiste-t'il à faire payer les bénéficiaires des minimas sociaux ?
10 De alcodu -
Donc si on admet que les riches doivent payer plus cher leurs soins, il faut aussi qu'ils payent plus cher leur baguette, leur eau courante, leur gaz et leur électricité. On pourrait aussi leur interdire d'acheter des petites voitures pas cher ou alors les leur vendre au double du prix....
Bref, c'est indéfendable.