Les commentaires indignés ne s'intéressent pas aux faits - ils sont
acquis - mais seulement aux qualificatifs qui pourront être utilisés à leur
égard. Doit-on parler de génocide (pour une guerre qui a fait 1300 morts),
l'étoile de David doit-elle être comparée à la croix gammée, etc. Car dans
l'imagerie haineuse de ceux qui prétendent "défendre la cause palestinienne" en
soutenant les fanatiques du Hamas ou du Hezbollah, le bombardement d'une école
c'est la preuve qu'Israël s'attaque aux enfants. La mouvance islamo-gauchiste
rejoint là les thèses primaires du juif dévoreur d'enfants autrefois réservées
à l'extrême droite.
Pas de chance pour la meute, la nouvelle est tout simplement fausse. L'école de
l'UNRWA est parfaitement intacte et n'a jamais été détruite par des tirs. C'est
Patrick Martin, un journaliste du quotidien canadien The globe and mail qui a
eu la bonne idée de vérifier l'information, ce que tous les médias avaient
négligés de faire en prenant les déclarations de l'ONU pour argent comptant. On
peut lire
son article ici.
L'histoire ne s'arrête pas là. Le 7 février, le Washington Post publie un
article de Griff Witte qui titre U.N. Says School in Gaza Where 43 Died
Wasn't Hit by Israeli Fire.
Le titre accrédite toujours l'idée que 43 personnes sont mortes (dans une école
qui n'a pas été bombardée) et présente l'ONU comme la source de cette
rectification (ignorant totalement l'article et l'enquête de Patrick
Martin).
Car effectivement, l'ONU, prudente après la publication de l'article de Patrick
Martin préfère prendre les devants. C'est John Ging (directeur des opérations
de l'UNWRA à Gaza) qui se charge de communiquer qu'il n'y a pas eu de victime
dans l'école en ajoutant qu'il n'a jamais affirmé le contraire. On pourra
juger de la crédibilité de ses affirmations en prenant connaissances de la
dépêche du centre d'information de l'ONU du 6 janvier 2009 sur ce
sujet.
Mais que s'est-il réellement passé ce jour là ? D'après tous les témoins, trois
obus de mortier sont tombés non loin de l'école, dans une rue fréquentée par
des civils. Cette attaque déclenchée par une unité de parachutistes israélienne
répondait à des tirs provenant d'une maison proche de l'école.
Des militaires israéliens interrogés par la presse ont affirmé que ce tir
constituait une faute compte tenu de sa relative imprécision. Sur le nombre
réel de victime les israéliens ont pu obtenir le nom de douze personnes, neufs
miliciens et trois civils ce qui porterait à douze le nombre des victimes. La
réalité est certainement plus proche de ce chiffre que des quarante trois morts
annoncés par le Hamas
En France, malgré une courte dépêche de l'AFP, les médias dans leur
grande majorité (le Figaro fait exception) n'ont publié aucun démenti. Certains
continuent même de faire référence au "massacre de l'école de l'ONU à Gaza".
D'autre part, la dépêche de l'AFP, confirme toujours le chiffre de 43 victimes,
c'est à dire l'évaluation du Hamas.
Retour sur l'Ecole de l'ONU à Gaza, bombardée mais... intacte.
La nouvelle tombe le 6 janvier 2009 : les israéliens ont bombardé une école de l'ONU près du "camp" de Jabiliya à Gaza. Aussitôt débute un véritable déchainement médiatique. La nouvelle est reprise partout, certains médias publient cinq ou six articles sur le sujet,.des "témoins" oculaires se manifestent. Des photos circulent. On parle d'une "boucherie" dans l'école