- Alors que la déclaration de 1789 prenait soin de préciser que :
"l'oubli et le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des
malheurs publics et de la corruption des gouvernements", la
déclaration universelle en prenait l'exact contrepoint en déclarant dans son
article 29-3 : "Ces droits et libertés ne pourront en aucun cas s'exercer
contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies."
- Alors que les droits de 1789 visaient à protéger les Hommes contre
les abus de l'État, des religions et de toutes les formes de "gouvernements",
ceux de 1948 y mélangeaient des normes sociales qui définissaient ce que la
société devait offrir aux Hommes. Parfait contresens qui introduisait
des articles coercitifs dans les Droits de l'Homme, les faisant ainsi retomber
sous la tutelle de leurs pires ennemis, les États.
En cette année 2009, au lendemain du soixantième anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, les constructivistes se retrouvent pris au
piège de leur propre édifice. Eux qui pensaient pouvoir modeler un monde idéal
au moyen d'articles de loi élaborés par un regroupement de nations deviennent
les otages des pires dictatures de la planète.
Car il y a lieu de sérieusement s'inquiéter sur la tournure que va prendre la
conférence de suivi du sommet mondial contre le racisme de Durban qui se
tiendra à Genève en avril 2009.
La conférence baptisée Durban 1, du nom de la ville d'Afrique du sud qui
l'hébergeât en 2001 a en effet déjà vu les Droits de l'Homme onusiens malmenés
par les 170 États qui y participaient. Alors que son ordre du jour était la
lutte contre le racisme, elle a donné lieu à une violente campagne
anti-israélienne menée par l'Iran avec le soutien de nombreuses nations
africaines et la présence de Yasser Arafat. D'odieuses caricatures anti-juives
ont circulé en marge de la conférence, ponctuée des habituels « à mort
l'Amérique » et d'une haine générale contre les démocraties. De nombreux
États ont également souhaité assimiler la critique des religions à un crime
raciste, voulant introduire une notion d'incitation à la haine religieuse,
c'est à dire le rétablissement du délit de blasphème, incompatible avec la
liberté d'expression.
La conférence fût également l'occasion pour les États islamiques de
réclamer au nom de l'identité culturelle que le port de la burqa et les
traitements discriminatoires fait aux femmes soient écartés des
débats.
Espérant corriger les désordres de 2001, l'ONU inaugurait en 2006 un nouveau
Conseil des Droits de l'Homme (CDH) qui remplaçait la défaillante Commission
des Droits de l'Homme.
Les travaux préparatoires de Durban 2 n'augurent malheureusement rien de
bon. Le comité préparatoire est présidé par la Libye, la vice présidence a été
confiée, entre autres, à la république islamique d'Iran et au Pakistan, et le
pays rapporteur est Cuba. Dans la jungle bureaucratique onusienne se
prépare la légitimation d'un monde totalitaire tel que le rêvent les pires
ennemis des Droits de l'Homme.
Le dernier projet de texte présenté le 17 mars dernier semble, en apparence, ne
pas vouloir franchir les "lignes rouges" définies par les démocraties. Ainsi,
les mentions sur la diffamation des religions ont elles disparues et
l'obsession anti-israélienne n'est plus explicite, mais le premier paragraphe
fait encore référence au rapport de 2001 qui assimilait l'islamophobie au
racisme ou traitait Israël d'État raciste. Les voies sont plus tortueuses mais
l'idéologie demeure.
Car ici, comme dans toute tractation onusienne, les Droits de l'Homme se
"négocient". En échange de la disparition des articles les plus
choquants, la diplomatie, dont celle de la France, s'accommode de voir écartés
des débats, le traitement fait aux femmes, les exécutions d'homosexuels, les
formes d'esclavages non coloniaux qui prospèrent en Afrique et au Moyen Orient,
l'intolérance religieuse ou l'anéantissement du peuple tibétain.
Durban 1 et 2 ne sont que l'aboutissement catastrophique du lent et inévitable
processus de destruction des Droits de l'Homme tels qu'il furent imaginés par
les constructivistes. Confier à des nations prétendument "unies" le pouvoir de
contrôler et de modifier les Droits Souverains inhérents à l'Homme c'était
tenter d'inventer l'eau déshydratée.
Bien entendu, les Droits de l'Homme, les vrais, n'ont aucunement besoin de
l'aval des États pour exister. Mais il est non moins vrai qu'un monde dans
lequel un maximum d'États les reconnaissent est hautement
souhaitable.
Or le plus dramatique c'est que l'ONU, a eu le culot de qualifier
d'universels ces droits qu'elle soumettait aux caprices de la diplomatie, aux
équilibres militaires ou à ceux de la balance commerciale. En un mot l'ONU a
rendu les Droits de l'Homme négociables tout en les parant d'un label
d'officialité.
Aujourd'hui nous sommes au point où il faut prendre une décision courageuse qui
consiste à se retirer des négociations. A l'instar du Canada,
d'Israël, des États Unis et de l'Italie qui ont décidé de ne pas participer aux
discussions de Genève, la France doit refuser de cautionner ce processus
malfaisant.
Ne nous cachons pas qu'un retrait aura lui aussi des conséquences négatives. En s'effaçant, les démocraties vont offrir au monde l'image désastreuse de celui qui édicte une règle du jeu et qui quitte la table quand il commence à perdre. La machine infernale onusienne ne nous laisse malheureusement pas le choix.
1 De rose7line -
Il faut absolument boycotter cette conférence et - si elle a lieu - des personnalités se doivent de quitter les lieux en signe de protestation. C'est tout ce qui nous reste à faire mais c'est une obligation morale.
2 De alcodu -
Aux dernières nouvelles :
Les Etats Unis, l'Australie et les Pays Bas ont annoncé ce dimanche qu'ils boycottent.
Le Canada et Israël n'y vont pas, comme prévu.
La G.B. participe.
Des discussions ont toujours lieu aujourd'hui entre européens.
3 De alcodu -
Voici le fil de la discussion sur Agoravox.
http://www.agoravox.fr/actualites/i...
Le déchaînement des antisémites est assez impressionnant - et vient principalement de gauche, c'est maintenant un fait acquis. La moitié des réponses sont hors sujet.