Faut-il à tout prix maintenir ensemble deux ou plusieurs groupes ayant des points de vue manifestement différents ? Les grands partis étatistes français ont l'habitude de répondre "oui" à cette question. Ils trouvent plus judicieux de faire cohabiter en leur sein des avis totalement opposés sur les questions de sécurité, de souveraineté nationale ou de monnaie parce qu'ils sont en position de gouverner et qu'ils veulent à tout prix conserver la masse critique d'adhérents et de sympathisants qui leur permettra de prendre ou de conserver le pouvoir.
La situation d'Alternative Libérale est tout à fait différente. AL est un petit parti dont le premier objectif doit être de faire progresser les idées libérales dans notre pays.
Ceci étant posé, l'unité fait-elle progresser notre cause ? Faut-il absolument faire cohabiter une sensibilité proche des "réformateurs UMP" et de feu Démocratie Libérale, voire celle d'individus situés beaucoup plus à droite, avec une autre qui revendique un libéralisme "authentique" depuis longtemps éteint en France ?
Les premiers considèrent naturel de s'associer avec la droite. Ils considèrent même toute autre alliance comme impensable et à la limite du blasphématoire. C'est cette mouvance qui a perdu les élections au sein d'AL et qui menace de faire sécession.
Il est sûr que le brillant résultat des libéraux-conservateurs depuis 20 ans en France leur donne une grande légitimité pour donner des leçons aux fondateurs d'AL ! Les sites web sur fond de drapeau américain étoilé flottant au vent sont des modèles d'adhésion populaire. Grâce à eux la population française est massivement devenue ultra-néo-libérale, ça saute aux yeux. Rappelons qu'Alain Madelin avait obtenu 3,91% des voies aux présidentielles de 2002, il a ensuite réussi à conserver son siège de député en ralliant l'UMP. Au plan national Démocratie Libérale avait obtenu 0,41% des suffrages au premier tour des législatives de 2002. Parmi les ex DL on trouve des personnalités telles que Messieurs Raffarin et Lellouche, à n'en pas douter de grandes figures du libéralisme...
Quand aux seconds, ils sont prêts à s'associer au "mieux disant libéral", quel que soit son bord politique. Ils représentent un nouveau courant dans le paysage politique français. Ils acceptent et même recherchent des adhérents venant de tous bords politiques.
C'est sous la pression des lib-cons et sur fond de polémique que la
direction actuelle nous propose de "rassembler" les libéraux. La démarche se
veut évidemment apaisante mais dans quel sens faut-il l'entendre ? S'agit-il
d'adapter notre programme pour gommer tout ce qui fâche les uns et les autres ?
Nous pensons qu'un tel compromis serait stérile. Le libéralisme de droite, ça
n'a pas marché. Quand une stratégie ne marche pas, on en change ! On ne
recommence pas la même erreur, même pour gagner quelques voix de circonstance.
C'est cette voie originale que les fondateurs d'AL ont tracée et dont il ne
faut pas se détourner.
Car tenter de faire cohabiter deux tendances qui font fuir les adhérents et
électeurs potentiels de l'autre, prolongerait la paralysie du parti. Au point
qu'il faut se demander si chacune de ces deux tendances, prises séparément, ne
ferait pas mieux que la somme des deux.
Aujourd'hui AL doit garder le cap avec un vrai programme, construit par les différents courants et sensibilités qui veulent créer un parti libéral différent. Ce n'est pas en édulcorant ce programme pour qu'il ne choque personne qu'on fera avancer la cause libérale. Nicolas Sarkozy nous en a donné un exemple saisissant dans le registre conservateur. C'est en clamant haut et fort ses idées et ses intentions qu'il a réussi à se faire élire. Pas en faisant le contraire.
Alain & Said
1 De Dedal -
Un point de vue que je n'avais pas encore entendu et qui permet à Gauche Libérale de se distinguer parmi le consensus mou d'AL qui ne fait effectivement pas avancer grand chose...
2 De Troll anonyme -
J'aime beaucoup la manière dont Alain et Saïd (était-ce d'ailleurs la peine de se faire chier à écrire un article aussi mauvais et mensonger à deux?) redéfinissent à leur guise le conservatisme dont, finalement, ils n'entendent absolument rien.
Sarkozy est-il un conservateur? A-t-il supprimé l'avortement par exemple? S'est-il opposé, avec véhémence, à l'euthanasie? Hélas, non.
Quant à dire qu'Aurélien Veron drague les conservateurs et veut ancrer son parti à droite, ce n'est également que pures foutaises quand on sait à quel point M. Veron veut fricoter avec les lobbies gay.
Donc, cessez de raconter n'importe quoi et de désinformer vos lecteurs.
3 De alcodu -
C'est curieux mais je n'arrive pas à trouver dans cet article de "définition du conservatisme". L'article parle des libéraux-conservateurs, héritiers de DL, pas des conservateurs, un peu de concentration que diable !
En ce qui concerne Aurélien je suis d'accord, il s'est retrouvé chef de file des libs-cons un peu malgré lui et il n'en a pas nécessairement le profil.
4 De Troll anonyme -
Ah bon? Pourtant, à la fin de l'article, je lis ceci: "Nicolas Sarkozy nous en a donné un exemple saisissant dans le registre conservateur.".
Si Sarkozy est un conservateur, moi je suis un curé. Idem pour Aurélien Veron: parce qu'il s'est rapproché du Nouveau Centre, alors il serait subitement devenu un libcon? Relisez un peu ses textes, je crois bien que vous faites une grossière erreur, cher ami!
5 De AL-skeptik -
Dans une élection douteuse, il est facile et classique d'insister sur les mauvais perdants pour faire oublier les mauvais gagnants. Appeler à l'unité après avoir bidouillé des élections internes, vouloir relancer la démocratie interne après l'avoir gALvaudée pendant plusieurs mois, c'est le propre des politiciens sans foi ni loi. AL est un parti libéral à l'extérieur et stALinien à l'intérieur. A partir de là, il ne faut pas aller chercher le conservatisme chez ses adversaires quand il nous ronge de l'intérieur. Le nouveau Staline est chez AL, il s'appelle Fillias. A part une poignée d'irréductibles, il est juste capable de fédérer la haine des libéraux contre sa personne, cherchez l'erreur...
6 De Troll anonyme -
Tout à fait d'accord avec AL-skeptik.
7 De alcodu -
Troll anonyme Je ne vois toujours aucune "rédéfinition du conservatisme" dans cet article.
L'exemple final sur Sarkozy visait à montrer qu'un positionnement clair et affirmé, qu'il soit de droite, de gauche, conservateur ou libéral, peut l'emporter sur l'indécision et le désir de plaire à tout le monde.
Peut-être que le mot conservateur ne va pas très bien à Sarko. Disons-le "de droite" alors. Cela ne change rien au fond de cet article.
8 De Jan -
Bonsoir à tous ! Si je ne suis pas au courant des dissensions internes d'AL (n'étant pas membre du mouvement), je voulais juste rebondir sur la question "Sarkozy est-il conservateur ?" énoncée par Troll anonyme. A cette interrogation je répondrai ceci : "en tout cas, il n'est pas (assez) libéral".
Pourquoi n'est-il pas (selon moi) assez libéral ? Parce que même s'il entreprend une politique basée pour l'essentiel sur des mesures libérales, celle ci ne va pas assez loin et passe à côté de choses pour le moins inévitables (faire sauter les mesures qui sclérosent la société française tel que le corporatisme, les modalités de création d'entreprise, ...). Bref, il ne met pas réellement en place un cadre favorable à la reprise économique.
Toujours dans le registre économique, n'oublions pas que Sarkozy a défendu sans compromis l'une des mesures capitalistes les plus anti-libérale qui soit : le protectionnisme agricole acharné communément nommé la PAC. Je ne vais pas pour autant rentrer dans le sujet sinon nous n'en finirons pas.
Enfin, Sarkozy défend un sécuritarisme des plus primaire, sans parler de ses positions très limitées quant à l'immigration.
Bref, Sarkozy n'incarne pas du tout, selon moi, le libéralisme.
Enfin, je dirais qu'il ne le fait pas d'autant plus que celui-ci entre dans la lignée conservatrice et sécuritaire de la droite, voire de l'extrême droite (J.M. LePen a longtemps critiqué le fait que Sarkozy lui avait volé ses idées), ainsi que dans l'obsurantisme protectionniste le plus total.
Il y a d'autres raisons qui me poussent à dire cela, néanmoins je souhaite ne pas trop m'étaler.
Merci et à bientôt.
PS : n'hésitez pas à critiquer, j'aime enrichir mes idées par la confrontation de positions. A+
9 De alcodu -
Evidemment d'accord avec vous Jan. D'ailleurs Sarkozy ne le cache pas.Voir sur ce site les extraits du "discours à Cormeilles-en-Parisis" du 6 mars 2007, en pleine campagne électorale :
http://www.gaucheliberale.org/post/...
10 De Robert Marchenoir -
Dire que le libéralisme de droite n'a pas marché pour préconiser le libéralisme de gauche, c'est stupide. Le libéralisme de gauche, ça n'a pas marché non plus. AL, quel pourcentage aux élections?
D'ailleurs, c'est quoi, le libéralisme de gauche? ou de droite?
Le libéralisme de gauche, ce serait l'anti-américanisme (les sites web avec la bannière étoilée, etc)?
Dans ce cas, peut-être pourriez-vous prendre en compte le fait que les Etats-Unis, ça marche mieux que la France. Que si, des deux pays, il y en a un qui est libéral, profondément, viscéralement, c'est bien les Etats-Unis.
Mais vous pouvez aussi, si ça vous chante, jouer sur la corde anti-américaine, que font déjà vibrer si fort l'extrême-gauche et l'extrême-droite françaises, dans un bel unisson.
11 De Jan -
Robert Marchenoir,
il ne s'agit pas ici (en ce qui me concerne) de prendre position pour un libéralisme de gauche ou de droite. Remarquons tout de même que le libéralisme préconisé par Sarkozy ne va pas au fond des choses, et ne revisite pas en profondeur l'appareil économique et social français. Enfin, les positions sarkozystes quant à l'immigration et la sécurité sont très imprégnées de l'idéologie conservatrice de la droite, ma foi hautement liberticide (liberté de déplacement, liberté d'usage de stupéfiant, etc.).
Quant à l'anti-américanisme, je ne peux revendiquer mon message comme anti-américain, étant moi même de nationalité américaine.
Néanmoins, malgré le fait que les Etats-Unis restent un pays plus libéral que la France (ça il n'y pas de doute), n'oublions pas les mesures agricoles hautement protectionnistes et fondamentalement anti-libérale, ou encore l'interventionnisme étatique latent dans le domaine de la recherche et de l'aéronautique en règle général.
12 De alcodu -
Encore une fois cher Robert Marchenoir vous me prêtez des intentions que je n'ai pas.
Je n'ai jamais fait d'anti-américanisme - plusieurs articles sur ce site peuvent en témoigner -
Je me contente d'épingler les blogs français qui affichent un drapeau au lieu d'afficher des idées.
Utiliser un drapeau national comme emblème du libéralisme c'est un peu se foutre du monde, non ?
13 De JC Charmetant -
Un peu confus, ce débat sur Sarkozy, Aurélien, Fillias, gauche ou droite et libéralisme.
Gauche et droite n'ont plus aucun sens dans ce pays où la gauche est ultra conservatrice et la droite dépourvue d'idées. Ce ne sont que deux mots qui permettent d'identifier clairement deux APPAREILS qui servent à engranger des voix aux élections.
Sarkozy ne s'est pas fait élire sur ses idées ; il en a beaucoup mais sans cohérence et l'une chasse l'autre. Il s'est fait élire parce que : 1° Il est énergique et déterminé. 2° Il s'est appuyé sur l'appareil de droite. 3° Il a su incarner le ras-le-bol de l'immobilisme chiraquien (Chirac a été le plus conservateur de tous les présidents).
Sarkozy ne fera pas une France libérale mais il aura contribué à faire évoluer les esprits, notamment des syndicats qui se résignent désormais à la " rupture ". S'il ne les musèle pas, ceux de ses ministres qui sont libéraux introduiront une dose de libéralisme dans leurs domaines de compétences.
Pour le moment, je vois le rôle d'AL comme un aiguillon, à la fois pour pousser aux réformes et, peut-être à terme, pour fédérer des libéraux de tout bord.
La faiblesse d'AL : nous ne sommes qu'un groupuscule, faisant moins de 1 % des voix à une élection.
Ses deux forces :
1° Une doctrine simple et claire, sans compromission, qui a largement fait ses preuves dans d'autres pays et qui apporte de vraies réponses à toutes les questions.
2° Un poids médiatique très supérieur à celui de ses militants et de ses électeurs.
Restons des libéraux purs et durs. C'est notre meilleur atout.