Karl Marx : à propos de la question juive (1843) :
Considérons un instant ce qu'on appelle les droits de l'homme, considérons les droits de l'homme sous leur forme authentique, sous la forme qu'ils ont chez leurs inventeurs, les Américains du Nord et les Français ! Ces droits de l'homme sont, pour une partie, des droits politiques, des droits qui ne peuvent être exercés que si l'on est membre d'une communauté. La participation à l'essence générale, à la vie politique commune à la vie de l'État, voilà leur contenu. Ils rentrent dans la catégorie de la liberté politique, dans la catégorie des droits civiques qui, ainsi que nous l'avons vu, ne supposent nullement la suppression absolue et positive de la religion, ni, par suite, du judaïsme. Il nous reste à considérer l'autre partie, c'est-à-dire les « droits de l'homme », en ce qu'ils diffèrent des droits du citoyen.
[...]
On fait une distinction entre les « droits de l'homme » et les « droits du citoyen ». Quel est cet « homme » distinct du citoyen ? Personne d'autre que le membre de la société bourgeoise. Pourquoi le membre de la société bourgeoise est-il appelé « homme », homme tout court, et pourquoi ses droits sont-ils appelés droits de l'homme ? Qu'est-ce qui explique ce fait ? Par le rapport de l'État politique à la société bourgeoise, par l'essence de l'émancipation politique.
Constatons avant tout le fait que les « droits de l'homme », distincts des « droits du citoyen, » ne sont rien d'autre que les droits du membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire de l'homme égoïste, de l'homme séparé de l'homme et de la communauté. La Constitution la plus radicale, celle de 1793, a beau dire : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. « Art. 2. Ces droits (les droits naturels et imprescriptibles) sont : l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. »
En quoi consiste la « liberté » ? « Art. 6. La liberté est le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui. » Ou encore, d'après la Déclaration des droits de l'homme de 1791 : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. »
La liberté est donc le droit de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Les limites dans lesquelles chacun peut se mouvoir sans nuire à autrui sont marquées par la loi, de même que la limite de deux champs est déterminée par un piquet. Il s'agit de la liberté de l'homme considéré comme monade isolée, repliée sur elle-même. [...] Mais le droit de l'homme, la liberté, ne repose pas sur les relations de l'homme avec l'homme mais plutôt sur la séparation de l'homme d'avec l'homme. C'est le droit de cette séparation, le droit de l'individu limité à lui-même.
L'application pratique du droit de liberté, c'est le droit de propriété privée. Mais en quoi consiste ce dernier droit ?
« Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » (Constitution de 1793, art. 16.)
Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société; c'est le droit de l'égoïsme. C'est cette liberté individuelle, avec son application, qui forme la base de la société bourgeoise. Elle fait voir à chaque homme, dans un autre homme, non pas la réalisation, mais plutôt la limitation de sa liberté. Elle proclame avant tout le droit « de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie ».
Restent les autres droits de l'homme, l'égalité et la sûreté.
Le mot « égalité » n'a pas ici de signification politique; ce n'est que l'égalité de la liberté définie ci-dessus : tout homme est également considéré comme une telle monade basée sur elle-même. La Constitution de 1795 détermine le sens de cette égalité : « Art. 5. L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. »
Et la sûreté ? La Constitution de 1793 dit : « Art. 8. La sûreté consiste dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés. »
La sûreté est la notion sociale la plus haute de la société bourgeoise, la notion de la police : toute la société n'existe que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés. C'est dans ce sens que Hegel appelle la société bourgeoise « l'État de la détresse et de l'entendement ».
Par la notion de sûreté, la société bourgeoise ne s'élève pas au-dessus de son égoïsme. La sûreté est plutôt l'assurance de son égoïsme.
Aucun des prétendus droits de l'homme ne dépasse donc l'homme égoïste, l'homme en tant que membre de la société bourgeoise, c'est-à-dire un individu séparé de la communauté, replié sur lui-même, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant a son arbitraire privé. L'homme est loin d'y être considéré comme un être générique; tout au contraire, la vie générique elle-même, la société, apparaît comme un cadre extérieur à l'individu, comme une limitation de son indépendance originelle. Le seul lien qui les unisse, c'est la nécessité naturelle, le besoin et l'intérêt privé, la conservation de leurs propriétés et de leur personne égoïste.
Il est assez énigmatique qu'un peuple, qui commence tout juste à s'affranchir, à faire tomber toutes les barrières entre les différents membres du peuple, à fonder une communauté politique, proclame solennellement (1791) le droit de l'homme égoïste, séparé de son semblable et de la communauté, et reprenne même cette proclamation à un moment où le dévouement le plus héroïque peut seul sauver la nation et se trouve réclamé impérieusement, à un moment où le sacrifice de tous les intérêts de la société bourgeoise est mis à l'ordre du jour et où l'égoïsme doit être puni comme un crime (1793). La chose devient plus énigmatique encore quand nous constatons que l'émancipation politique fait de la communauté politique, de la communauté civique, un simple moyen devant servir à la conservation de ces soi-disant droits de l'homme, que le citoyen est donc déclaré le serviteur de l' « homme » égoïste, que la sphère, où l'homme se comporte en qualité d'être générique, est ravalée au-dessous de la sphère, où il fonctionne en qualité d'être partiel, et qu'enfin c'est l'homme en tant que bourgeois, et non pas l'homme en tant que citoyen, qui est considéré comme l'homme vrai et authentique.
[...]
La société féodale se trouva décomposée en son fond, l'homme, mais l'homme tel qu'il en était réellement le fond, l'homme égoïste.
Or, cet homme, membre de la société bourgeoise, est la base, la condition de l'État politique. L'État l'a reconnu à ce titre dans les droits de l'homme.
Mais la liberté de l'homme égoïste et la reconnaissance de cette liberté est plutôt la reconnaissance du mouvement effréné des éléments spirituels et matériels, qui en constituent la vie.
L'homme ne fut donc pas émancipé de la religion; il reçut la liberté religieuse. Il ne fut pas émancipé de la propriété; il reçut la liberté de la propriété. Il ne fut pas émancipé de l'égoïsme de l'industrie; il reçut la liberté de l'industrie.
[...]
Toute émancipation n’est que la réduction, du monde des rapports humains, à l'homme lui-même.
L'émancipation politique, c'est la réduction de l'homme d'une part au membre de la société bourgeoise, à l'individu égoïste et indépendant, et d'autre part au citoyen, à la personne juridique..
C'est seulement lorsque l'homme individuel réel, réintègre en lui-même le citoyen abstrait, et que, en tant qu'être humain individuel dans sa vie courante, dans son travail personnel, dans sa situation personnelle, il devient un être générique, c'est seulement quand l'homme a reconnu et organisé ses "forces propres" en forces sociale et de ce fait ne sépare plus de lui la force sociale sous la forme d'une force politque, c'est alors seulement que l'émancipation humaine est accomplie.
1 De Landry -
Dire qu'il y a encore des gens comme Alain Minc qui admirent Karl Marx, tout en se disant libéraux.
ça fait pitié.
2 De Laglute -
Landry, c'est une des caractéristiques de nos élites : elles bouffent à tous les rateliers...
3 De WCCL -
Bonjour,
Comme vous l’avez certainement appris hier sur la blogosphère, nous vous annonçons la recrudescence de cas d’ECD (Encéphalite Conservatrice Droitière).
En fait, ce sont les 8 membres de la liste d’Aurélien Véron qui sont concernés.
Aussi, nous vous invitons à la plus grande vigilance en vous conseillant de vous tenir à l’écart de ces sujets contaminés qui peuvent être contagieux.
http://blogs.aol.fr/saviorofzeworld...
Nous vous engageons également à passer le test 100% libéral. Pour information, ce test a été passé haut la main hier par Sabine Herold.
http://jean-paul-oury.neufblog.com/...
Nous repasserons faire un tour sur votre blog prochainement pour vous faire passer le test. Au cas où celui-ci s’avérait positif, nous serions alors dans l’obligation de mettre votre blog en quarantaine.
Pour plus d’informations, tous les membres de la WCCL se trouvent à votre disposition.
John Smith
Senior Consultant
WCCL
4 De f.Borde -
Je ne suis pas d accord avec l'interpretation de marx qui ne veut pas voir la puissance que contient les droits de l homme (en tant qu appui normatif pour une critique de sa domination), mais pour autant tu fait une interpretation fallacieuse qui d'une montre une méconnaissance de l ouvre de marx en general, et laisse de compter une question importante, soulever par Harrent si tous les Hommes sont egaux pourquoi rajouter de l'homme et du citouen, en effet sois se sont les droit de l Homme et dans ce cas la pas de disctinction pourquoi rajouter citoyen alors (ce qui comprend les femmes qui a l'epoque de marx n avait pas trop le droit de parler, ou les ouvriers qui n avait pas le droit de vote contexte que tu a l air d'oublier) Soit c'est le droit du citoyen attaché à une nation. D ou la critique de marx qui ne voit ds son contexte que des droit qui n assure que les droits des plus forts, ce qui pose la question des apatrides par exemple, ce qui revient a en faire des droits vides. (encore une fois je ne suis pas d'accord ms je ne pense pas que l on puisse balayer la crtique d un revers de main)
Deuxième chose je sais pas ou ta vue chez marx qu'il y avait collectivation de la propriété privé, c'est simplement une prénaution sur marx, quand au moyen de producton il versait plu vers leur socialisation que leur collectivation, je te revoi à ces écrit sur les actions qui était pour lui le premier pas vers une économie non-capitaliste (bien qu il se soit trompé la dessus)
Une dernière chose il n'y a pas de droit naturel,, tous les droits sont en derniere instance positif, tous ca se n'est née que dans une période historique récente, Dont le relent chrétien faisait vomir notre amis nietche. Je crois que sade est la personne qui la le mieux montré la seul loi naturelle c'est celle du plus fort sur le plus faible un point c tous. Il n'y a pas d'autre source de droit que positif
5 De lumière -
Je pense que l'individualisme laisse plutôt la possibilité à la fois à l'égoïsme et à l'altruisme et ce qui est très bien, tandis que le socialisme ne laisse place qu'à l'égoïsme, celui qui consiste à ne pas penser à l'autre tout en le contraignant à l'altruisme.
Le droit à l'égoïsme tout en laissant la possibilité à l'altruisme(et qui est rendu possible grâce à l'individualisme) est nécéssaire pour un bon équilibre individuel et une bonne cohésion sociale.
La doctrine libérale est trop objective et transgresse beaucoup d'émotions morales au profit d'une vrai morale, et du coup devient incomprise. C'est la doctrine la moins "faux-jeton".
6 De prunelle -
la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen laisse une interprétation plutôt libre...
Cependant là où MARX a tout à fait raison, c'ets de souligner la distinction entre Homme et citoyen. La nuance est faible mais il faut alors se poser la question, si la ddhc fait une distinction entre les deux, quelle serait la place donc de l'Homme dans la société par rapport au citoyen, MARX l'explique à travers l'article 16 sur le droit de propriété en qualifiant l'Homme de bourgeois.... Je pense donc que critiquer sa thèse est un peu facile, néanmoins pour être un peu plus crédible dans vos arguments,il faudrait alors proposé une thése qui prouverrait le contraire ou une différence de la pensée de MARX
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