Les adversaires de la mondialisation et du
libéralisme utilisent les termes "néo-libéralisme" et "ultra-libéralisme" pour
désigner un adversaire fictif qui n'existe que dans leur imagination. Cette
invention est révélatrice de la faiblesse de leurs arguments.
Aucun parti,
aucun mouvement libéral ne se proclame "néo" ou "ultra".
Car la mondialisation
est un phénomène économique et culturel, pas un parti politique.
La facilité des
échanges, la rapidité des transactions, l'émergence de nouvelles puissances
économiques ne sont pas le fait d'un club de comploteurs planétaires, mais la
conséquence d'une évolution des moyens de transport et de communications, d'une
stabilité politique accrue, de la fin de la guerre froide survenue après la
faillite des pays communistes, et d'un ralliement de grands pays : Chine, Inde,
Russie, au modèle capitaliste (et non au libéralisme).
Dans cette nouvelle
donne mondiale, ceux qui réussissent sont ceux qui sont ouverts, qui échangent,
qui sont flexibles, qui adaptent leur économie et leurs produits aux nouveaux
marchés.
L'immobilisme et le
conservatisme mènent au déclin mais ils permettent, momentanément, à une
certaine nomenklatura de conserver ses privilèges et son pouvoir. C'est pour
conserver ces avantages que les adversaires de la mondialisation se sont
inventés un ennemi : le néo-ultra-libéralisme.
Car refuser de
s'adapter à un monde changeant ce n'est pas très glorieux. C'est une position
difficile à tenir aux yeux de l'opinion et des médias. Mais lutter contre le
néo-libéralisme et l'ultra-libéralisme cela transforme cette posture
conservatrice et petite bourgeoise en un mouvement de résistance héroïque
propre à mobiliser les foules.
Attribuer la
mondialisation à un pseudo mouvement politique totalement inventé, le
néo-libéralisme, cela s'appelle de l'organicisme. C'est prêter une volonté, une
intelligence, une intention, au marché et à l'histoire récente. Or cette
"intention" néo ou ultra-libérale n'existe pas. Aucun parti ni mouvement
libéral ne revendique ces termes. Les libéraux d'aujourd'hui défendent les
mêmes idées qu'il y a cent cinquante ans. Le seul et unique parti libéral
français est "alternative libérale" qui reprend la tradition libérale
classique.