Les écologistes se recrutent parmi les petits-bourgeois - classe sociale et
non habitants des villes - qui ne savent pas trop quoi voter et qui ont
l'impression de ne pas faire de politique ou de faire de la politique
"autrement" en votant écologiste.
Très soucieux de leur confort alimentaire, et
intellectuel, cette catégorie d'électeur mange évidemment bio. Pensez donc !
utiliser des produits chimiques ou issus de l'industrie et du génie humain pour
produire des aliments ce serait pécher. Les écologistes ont leurs chaînes de
supermarchés spécialisés ou leurs rayons dédiés dans les grandes surfaces
traditionnelles. Nos pays riches produisent donc de plus en plus de ces
aliments élitistes pendant que le tiers monde est victime de la "mal bouffe",
le pauvre, ou de la "pas bouffe du tout" dans bien des cas. La bêtise
écologiste est telle que l'on trouve - je vous assure, je l'ai vu de mes yeux -
des brosses à dents en poil de sanglier dans les boutiques Bio. Plutôt donner
des caries à ses enfants, que d'utiliser des brosses en plastique !
Mieux bouffer (suivant leur terminologie),
conserver leurs privilèges et leurs subventions, bloquer les importations
agricoles des pays pauvres mais se donner bonne conscience en acceptant les
miettes élitistes du "commerce équitable", voilà le désolant spectacle offert
par l'écolo-alter-mondialisme.
Les écologistes se recrutent aussi parmi les paysans heureux de trouver une
justification à l'échec de leurs entreprises soumises à la concurrence
mondiale. Ces alter-mondialistes sont anti-mondialistes lorsque des fruits et
légumes venant de pays pauvres pénètrent sur nos marchés. Le libre échange des
marchandises profite aux pays en voie de développement, mais il dérange leurs
intérêts et leur porte-monnaie. Ils deviennent pro-mondialistes lorsqu'ils vont
faire leurs courses au supermarché du coin. Pas question que les objets
manufacturés fabriqués en Chine ou en Corée augmentent d'un centime, ils ont
l'oeil ! Ils redeviennent anti-mondialistes lorsque Danone supprime des emplois
en France pour en créer en Pologne. Préférence Nationale oblige ! Il sont
solidaires des pays en voie de développement mais il y a des limites !
Lorsqu'une multinationale donne du travail à un pays moins favorisé que ceux
dans lesquels se recrutent les écolo-alter-anti-mondialistes il y a
immédiatement une levée de boucliers. Les ouvriers de Danone ont beau toucher
10 fois le salaire annuel d'un ouvrier polonais en indemnité de départ, les
alter-mondialistes crient à l'injustice et au scandale lorsqu'une
multinationale transfère des emplois des pays riches vers les pays pauvres.
Robin des bois doit se retourner dans sa tombe !
L'emploi des termes alter ou anti-mondialiste
est un moyen habile de ne pas employer le mot "protectionniste" qui résume
pourtant parfaitement la pensée écolo-alter-mondialiste mais qui a le tort de
ne pas être très médiatique. Les pays développés Europe, Etats Unis, dépensent
1 milliard de dollars par jour pour subventionner leur agriculture. Dans le
même temps ces pays développés accordent royalement six fois moins de
ressources à "l'aide" aux pays pauvres (tous secteurs confondus), aide qui
aboutit d'ailleurs en grande partie dans les poches des fonctionnaires locaux.
C'est à la lecture de ces chiffres que l'on mesure l'immense hypocrisie des
écolo-alter-mondialistes. Pour préserver les revenus des petits paysans
français, et leur électorat, ils n'hésitent pas à ôter toute chance
d'exportation et même toute chance d'existence aux productions agricoles des
pays en voie de développement.
Lors des négociations de décembre 2005 sur le commerce mondial à Hong Kong,
l'Inde et le Brésil, pays émergents, ont vu José Bové et la clique des
alter-mondialistes des pays riches s'opposer à l'OMC qui plaidait pour une
baisse des subventions agricoles organisées par l'Europe, France en tête et par
les Etats Unis. Raison invoquée par Bové : les exportations agricoles de ces
pays émergents profiteraient aux multinationales et non aux petits paysans de
ces pays - On croit réver ! En fait pour Bové tous les prétextes sont bons pour
empêcher le vrai développement des pays pauvres, celui qui passe par la
concentration des exploitations et par l'organisation industrielle de la
production. Tant que les producteurs sont de petits paysans isolés qui n'ont
pas la moindre chance de pénétrer le marché européen, Bové est de leur côté.
Dès que la production s'organise et qu'une vraie agriculture intensive se met
en place, Bové devient contre l'abaissement des subventions organisées par la
PAC parce qu'il est contre "les grandes entreprises capitalistes". Le
personnage a vraiment été démasqué à l'occasion de cette dernière réunion de
l'OMC. Comme l'ineffable FNSEA , bové défend en fait le protectionnisme le plus
réactionnaire mais, plus rusé, il prend soin de maquiller la défense des
privilèges de sa clientèle, en lutte héroïque contre le capitalisme
mondial.!!!
1 De Rosaire Amore -
Voilà un point de vue original. Certainement un grand intellectuel, ou du moins un grand penseur ce courageux rédacteur nommé "Alcodu" !
La rigueur de l'analyse est impressionante.
Merci pour cet étalage de haine irrationnel. Mais ça ne favorise pas vraiment le dialogue, ni le progrès de l'humanité.
Rosaire
2 De Green Saint-Braise -
Merci Rosaire!
A lire ce billet hargneux on jurerait que le libre marché est l'avenir radieux de l'homme, j'aimerai tant que ce fut si simple!
Le marché pourra t'il circonvenir à l'épuisement des sols, la perte croissante des terres arables, l'écroulement de la biodiversité et la modification de la chimie subtile des océans?
Mesurons nous seulement le gachis, quoique massacre serait plus juste, de la pèche industrielle si bien taillée pour la pénétration des marché solvables?
Quand aux innombrables produits chimiques "issus du génie humain" nos descendants et leurs descendants les subiront encore durant des siècles.
Vous aimez le plastique? l'humanité à venir l'aimera sans doute beaucoup moins.
Nous ferions mieux de nous demander comment préserver et transmettre un modéle de socièté humaniste à l'aune des crises écologiques et sociales que nous lègue la révolution industrielle.