Anticor, qui fête son dixième anniversaire, se présente comme une "association d’élus et de citoyens contre la corruption". La formule figure en préambule de ses statuts. On la retrouve schématisée dans sa dénomination et dans son logo qui représente un médicament censé guérir de la corruption. Tout cela semble parfaitement clair au premier abord. Pourtant si l'on s'intéresse à ce qu'Anticor défend au lieu de se laisser bercer par ce qu'elle combat, les choses sont un peu moins limpides.
A quoi sert le MEDEF ?
La plus médiatique des organisations
patronales a récemment du céder le devant de la scène à un mouvement spontané,
les pigeons, supposé émaner de jeunes entrepreneurs.
Sans qu'elles soient parfaitement exprimées dans leur dimension philosophique,
les motivations des pigeons sont claires : il s'agit de revendiquer pour
soi-même un principe de créativité et de risque, il s'agit de refuser les
mesures visant à brider l'innovation, l'inventivité, l'intrépidité, l'audace,
la témérité. Le meilleur moyen de tuer ces valeurs déjà officiellement bannies
de notre pays par le "principe de précaution" c'est d'empêcher leur juste
rémunération. Le mouvement des pigeons est donc une réaction spontanée face à
des mesures législatives qui, bien au delà des entrepreneurs, ont été
ressenties par un large public comme des menaces pour l'accomplissement
personnel et la liberté individuelle.
Face à cette fronde, la réaction tardive du Medef et des organisations
patronales traditionnelles pose la question de leur rôle dans notre société.
Les patrons, avec leur communiqué "état d'urgence entrepreneurial" et l'UMP en
embuscade, sont-ils sur la même longueur d'onde que les pigeons ? Sur quels
fondements repose l'action du Medef et plus généralement des organisations
patronales ?
La main invisible de la plage
En écrivant un article ayant pour thème le déployé de serviette sur la plage,
j'ai bien conscience d'offrir un angle d'attaque inespéré à tous ceux qui
ponctuent mes posts de commentaires aussi imaginatifs que peu amènes.
Camarades, c'est vrai, je l'avoue, je suis déjà parti en vacances au bord de la
mer, et même plusieurs fois de suite. Je complète cet outing en précisant que
les faits se sont produits dans plusieurs pays différents et notamment, mais
pas seulement, tout autour du bassin méditerranéen. Cet aveu devrait entrainer
pour certains, une bourdivine excommunication :
« d'où parles-tu ? Es tu ouvrier, travailleur social, chômeur en fin de
droits, immigré en situation irrégulière ? »
Non, je suis à la plage, mais je vais quand même vous soumettre cette courte
réflexion sur la façon dont les vacanciers disposent leurs serviettes sur ces
étendues sableuses que l'administration n'a toujours pas songé à strictement
réglementer.
Moins de pain mais toujours des jeux
Fantastique foire du chauvinisme et du nationalisme le plus débridé, les
jeux Olympiques viennent d’ouvrir leurs portes dans l’extase générale.
Même si, comme d’habitude, les dépenses et le flicage démentiels des jeux font
l’objet ici ou là de quelques critiques, tous les médias relayent
l’évènement avec une complaisance qu’un mauvais esprit (libéral de gauche) ne
peut s’empêcher de trouver étonnante.
Photo FlickR licence CC par shimelle
.
Prohibition de la prostitution, les dérives totalitaires de la démocratie
Photo flickR, licence CC non commerciale par Philippe Leroyer.
La volonté affichée par la gauche socialiste d'emboiter le pas à la droite pour instaurer un régime de prohibition de la prostitution en France est une bonne occasion pour réfléchir sur la notion de totalitarisme.
Nos bourdes doivent-elles être corrigées par l'État?
Pour comprendre comment fonctionnent les choix humains, les psychologues et
neuroscientifiques s'accordent pour distinguer deux sortes de pensée, obéissant
à des méthodes très différentes de fonctionnement, au sein du cerveau humain
:
- un système automatique qui est : spontané, sans effort, associatif, rapide, inconscient
- un système réflectif qui est : contrôlé, pénible, déductif, lent, conscient.
L'exemple caricatural (donné par Nudge) de celui qui obéit toujours à son système automatique c'est Homer Simpson - l'exemple type de l'ecône, c'est à dire de celui qui utilise toujours son système réflectif, c'est Monsieur Spok.
Nudge aux éditions Pocket - réédition juin 2012
Nudge
Nudge (coup de coude)
Un livre important qui sort des sentiers battus
Nudge est un livre important qui a eu un fort retentissement dans
son pays d'origine. L'édition originale de l'ouvrage est parue aux États-Unis
en 2008. Il a connu un succès grandissant, aussi bien auprès des milieux
démocrates que conservateurs. Il a été traduit en français en 2010.
Disons le tout net, Nudge n'est pas un ouvrage libéral, mais il
contient la matière à de réelles avancées pour la philosophie libérale.
Contrairement à la quasi totalité des essais économiques, politiques ou
sociétaux, Nudge présente la particularité de ne pas ignorer les
problèmes soulevés par les libéraux et d'y répondre avec franchise et même avec
une certaine bienveillance, sans tenter de déformer la philosophie
libérale.
Le Droit Naturel pour les socialistes - II -
Dès que l’on évoque la nature humaine ou le droit naturel, la gauche actuelle fait une grimace de dégout en croyant avoir affaire à une croyance religieuse ou à une espèce de mysticisme. Examinons les trois principales critiques instinctives qui émanent de la gauche socialiste lorsqu’on évoque la notion de nature humaine.
Le Droit Naturel pour les socialistes - I -
La philosophie libérale repose sur trois facettes d'une même notion qui est très mal comprise du public et de notre classe politique. Il s'agit du Droit Naturel, de la Nature Humaine et des Droits de l'Homme. Nous n'avons pas vocation à éduquer la classe politique actuelle qui est manifestement irrécupérable, mais il est dommage que le public ne puisse avoir accès aux bases de la philosophie libérale qui découle directement de celle des lumières. Nous donnerons donc ici une description, la plus simple et la plus claire possible du droit naturel moderne puis nous nous interrogerons sur les raisons de sa désaffection, notamment dans les rangs de la gauche socialiste.
Collage d'affiches et ordre spontané
Évidemment, quand on tombe là-dessus on se pose des questions :
Nous sommes à quelques heures du scrutin, la bataille du collage fait rage sur
les "panneaux d'affichage libre.", le ton monte entre les deux candidats et
leurs états-majors de campagne,
Et pourtant, l'une des deux équipes de collage a épargné l'autre. Nous l'avons
d'ailleurs constaté sur plusieurs panneaux aux alentours.
Ça veut dire quoi ?
Propriété intellectuelle et téléchargement
Dans sa
préface au "Plaidoyer pour la propriété intellectuelle" de Lysander
Spooner, Alain Laurent commet quelques raccourcis assez étonnants et une
confusion systématique entre droit d'auteur, droits de l'auteur, droits de
propriété intellectuelle et copyright.
Le ton est donné dès les premières lignes de cette préface qui affirme :
"l’air du temps est à la stigmatisation du droit de propriété
intellectuelle et, dans la foulée, du droit d’auteur – ou du «copyright» dans
sa version anglo-saxonne. "
Alain Laurent évoque tout au long de sa préface les revendications des
internautes à ne pas être poursuivi par l'industrie du disque, du cinéma, de
l'édition ou par l'État pour avoir téléchargé un morceau de musique, un film,
ou une œuvre littéraire et il les assimile à une négation des droits de
propriété intellectuelle à caractère collectiviste.
Première erreur, personne, en téléchargeant une œuvre, ne prétend contester
ou s'attribuer la propriété intellectuelle de son auteur. Quand on télécharge
un morceau de musique ou un film on ne prive personne de sa propriété
intellectuelle.
Le téléchargement ou le "photocopillage"n'est donc absolument pas une
contestation des droits de propriété intellectuelle et encore moins des droits
moraux de l'auteur qui, eux, sont par définition incessibles et
intransmissibles.
Remplacer la justice sociale par la justesse sociale
La "justice sociale" c'est l'idée que les hommes de l'Etat doivent réparer des "injustices" qui naissent spontanément dans la société. Initialement employée par la gauche socialiste, la formule a été largement reprise puis adoptée par la droite néo-gaulliste. Ce mantra dirigiste suggère que la réglementation étatique est plus juste que la régulation qui naît de l'offre, de la demande et de la concurrence.
Les étatistes pourraient, de façon plus neutre, utiliser les termes d'ingénierie sociale ou même de redistribution sociale pour décrire leur action mais ils préfèrent se présenter comme des "justiciers" redresseurs de tort. On comprend bien l'intérêt qu'ils en retirent.
Le mot justice suppose qu'il y a des victimes et des coupables dans la société. Le concept de "justice sociale" implique donc que les hauts revenus et la réussite sont une forme de criminalité. Autrement dit si les services ou les produits que vous proposez deviennent très appréciés du public, vous serez poursuivi par les "justiciers sociaux".
Inutile de s'appesantir sur cette expression ; sauf à adhérer à la vieille théorie de la survaleur marxiste, la "justice sociale" est une véritable horreur idéologique.
Et pourtant, l'idée qu'il faut définitivement abandonner le concept de "justice sociale" suscite incompréhension et réticence jusque dans le camp des libéraux.
Banquiers, grands patrons, sportifs, artistes : est-ce qu'ils le valent bien ?
L'indignation vertueuse et citoyenne de la
classe politique sur les hauts revenus obéit à des codes de communication
précis. Dans la propagande dirigiste, ces attaques servent à conforter l'image
d'un État vertueux, luttant vaillamment contre les puissances de l'argent,
forcément immorales et mondialisées.
Cette posture adoptée par l'ensemble de la classe politique empêche de répondre
à la question de fond : peut-il exister de grandes fortunes ou de très hauts
revenus acceptables, c'est-à-dire justes, ou en termes plus philosophiques
conformes au droit naturel ?
Indemniser les chômeurs est-il équitable ?
Nicolas Sarkozy persiste dans son idée d'obliger les salariés ayant perdu leur emploi à suivre des formations, puis à accepter le premier emploi correspondant.
Après le service minimum dans les entreprises publiques, cette nouvelle forme de travail obligatoire ne semble pas poser de problèmes éthiques à notre président. La gauche quand à elle, s'indigne surtout du soupçon de fraude que cette mesure fait peser sur les chômeurs indemnisés et sur les nouvelles contraintes que subiront les demandeurs d'emploi.
Mais l'indemnisation des chômeurs est-elle vraiment équitable ?
Cette question peut paraître saugrenue ou provocatrice, tant l’État providence nous a appris qu'il était indispensable. Et pourtant ! la société dans laquelle nous vivons, incroyablement dirigiste et étatiste, fait intervenir tellement de mécanismes correcteurs et pseudo redistributeurs qu'il est facile de perdre ses repères et de confondre le mal et ses supposés remèdes.
Bastiat 2012
Frédéric Bastiat 2012 est une opération de communication moins anodine qu'il n'y parait. Elle permet de mobiliser des libéraux assez différents ce qui est déjà une performance en soi. Elle ne s'oppose pas aux initiatives du PLD et d'Alternative Libérale qui ont choisi la voie de l'alliance avec des […]
La polémique Christian Vanneste - résumé
Les propos de Christian Vanneste sur la déportation des homosexuels et les nombreux commentaires qu'ils suscitent doivent nous rappeler quelques principes de deep philosophie : 1) Ce n'est pas parce qu'un con dit qu'il pleut qu'il fait beau. 2) Dire qu'il fait beau parce qu'un con dit qu'il pleut […]
Le triomphe de la cupidité - décryptage de Joseph Stiglitz
"Le triomphe de la cupidité" est la
traduction française de Freefall - America, Free Markets, and the Sinking
of the World Economy paru en janvier 2010 aux États Unis. L'ouvrage traite
de la crise de 2008, dite des "subprimes", de ce qui l'a précédé, de ses
conséquences, et enfin des moyens d'y remédier à court et à long terme.
L'auteur, prix Nobel d'économie, appartient à l'école néo-keynesienne. Il
défend l'interventionnisme étatique. Selon lui, l’État et les réglementations
en place n'ont rien à voir dans la crise de 2008. Il donne également des
conseils pour éviter les crises futures qui tiennent en trois mots : plus de
réglementation.
Irrationalité individuelle et justesse des marchés
L'une des critiques courantes portée à
l'encontre de l'auto régulation des marchés libres tient à la rationalité
supposée de leurs acteurs. Lorsque les économistes libéraux affirment que le
marché fixe le juste prix ou le juste salaire et qu'il fonctionne tout seul
dans l'intérêt de tous, cela voudrait dire que l'homo œconomicus sous tendu par
ce modèle raisonne correctement, qu'il est en quelque sorte infaillible. Les
contempteurs de l'ordre spontané utilisent ce prérequis supposé pour condamner
la théorie dans son ensemble. Ils rappellent que les individus ne sont ni
rationnels ni bien informés, et en déduisent que la science économique libérale
ne tient pas debout puisqu'elle utilise un modèle où les raisonnements des
individus et l'information dont ils disposent doivent être parfaits. Ils
accompagnent généralement cette démonstration d'un couplet sur l'inhumanité de
ce personnage "calculateur, rationnel, égoïste et intéressé" qui ne
fait "aucune place [...] à la sensibilité humaine, au civisme, à
l'altruisme" 1 censé être à la base du modèle libéral mais qui, selon eux,
ne fait que trahir la froideur et l'irréalisme de ses défenseurs.
En fait il n'est pas du tout nécessaire que chaque individu pris isolément soit
rationnel et bon calculateur pour que le "marché" donne le bon prix, le bon
salaire ou, comme nous allons l'illustrer dans notre exemple, le bon
chemin.
Mariage homosexuel, la gauche aveuglée par l'État
Il est intéressant de voir avec quelle passion la gauche socialiste défend le mariage homosexuel. Car tout de même, pincez moi si je rêve, mais quand on défend le mariage gay on défend le mariage non ?
Alors où est passé le "peuple de gauche", libéré, libertaire, celui qui dénonçait les conventions petites-bourgeoises et qui voulait se libérer de tous les carcans imposés par la société, les coutumes, l'histoire ?
Eh bien il a tout simplement disparu. La gauche anti-système a été récupérée, transformée en lobby de petits-bourgeois-fonctionnaires, plus soucieux de protection et de principe de précaution que de libération des mœurs.
Cette nouvelle gauche - la deuxième parait-il - s'est récemment sentie investie d'une mission humanitaire : faire accéder le peuple homosexuel aux bienfaits du mariage civil. Triste façon de résoudre un problème pourtant bien réel, car elle est à ce point idolâtre de l'État qu'elle ne peut même plus envisager la solution la plus simple : supprimer le monopole du mariage.
Lois mémorielles et droits de l'homme
Les constructivistes sont ceux qui pensent que l'Homme et la société se modèlent à volonté au moyen du droit positif. Il s'agit pour eux de fabriquer un monde meilleur comme on fabriquerait un immeuble. Les briques de ce bâtiment ce sont les lois, le ciment c'est l'appareil administratif de l'État . Dans cette vision naïve, presque infantile de la société il suffit de décréter un salaire minimum, pour augmenter le niveau de vie, de promulguer un droit au logement pour que tout le monde dispose d'un toit et il suffit d'interdire les licenciements pour que le chômage diminue.
Les lois mémorielles font partie de cet édifice de plus en plus brinquebalant. Après avoir réglementé le niveau de vie, le travail, la santé, le logement, la monnaie, le climat, les constructivistes ont décidé de réglementer une partie de l'Histoire pour figer une fois pour toutes son Déroulement Officiel et punir ceux qui le contestent.