Extraits de :
-
Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.
Dixième époque, des progrès futurs de l’esprit humain -
Fragment sur l’Atlantide
Lien vers :
Valeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison
Extraits de :
Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.
Dixième époque, des progrès futurs de l’esprit humain
Fragment sur l’Atlantide
Lien vers :
Nudge (coup de coude)
Nudge est un livre important qui a eu un fort retentissement dans
son pays d'origine. L'édition originale de l'ouvrage est parue aux États-Unis
en 2008. Il a connu un succès grandissant, aussi bien auprès des milieux
démocrates que conservateurs. Il a été traduit en français en 2010.
Disons le tout net, Nudge n'est pas un ouvrage libéral, mais il
contient la matière à de réelles avancées pour la philosophie libérale.
Contrairement à la quasi totalité des essais économiques, politiques ou
sociétaux, Nudge présente la particularité de ne pas ignorer les
problèmes soulevés par les libéraux et d'y répondre avec franchise et même avec
une certaine bienveillance, sans tenter de déformer la philosophie
libérale.
"Le triomphe de la cupidité" est la
traduction française de Freefall - America, Free Markets, and the Sinking
of the World Economy paru en janvier 2010 aux États Unis. L'ouvrage traite
de la crise de 2008, dite des "subprimes", de ce qui l'a précédé, de ses
conséquences, et enfin des moyens d'y remédier à court et à long terme.
L'auteur, prix Nobel d'économie, appartient à l'école néo-keynesienne. Il
défend l'interventionnisme étatique. Selon lui, l’État et les réglementations
en place n'ont rien à voir dans la crise de 2008. Il donne également des
conseils pour éviter les crises futures qui tiennent en trois mots : plus de
réglementation.
Paru en 1986 l'économie de la révolution française a été réédité par les
Belles Lettres en 2007. C'est un ouvrage tout à fait remarquable, un des
seuls livres d'histoire qui rend compréhensible et cohérente la succession de
crises et de coups de théâtre qui ont fait la révolution française.
Alors que les récits évènementiels de la révolution française sont.quasi
incompréhensibles tant ils font appel à l'anecdote (notamment les manuels
scolaires), ici les décisions prises par l'assemblée révolutionnaire
s'ordonnent logiquement et tragiquement à la lumière des graves erreurs
économiques qu'elle commet à ses débuts. Complètement négligée par la plupart
des historiens (Michelet n'y consacre pas une page) F. Aftalion montre comment
l'émission des assignats a entrainé le pouvoir dans un dirigisme économique
exactement contraire aux principes de 1789. Il montre aussi que les économistes
de l'époque possédaient les connaissances théoriques qui invalidaient la
solution facile du papier monnaie. Il explique de façon brillante comment la
terreur naquit "naturellement" de la fuite en avant vers toujours plus de
dirigisme économique, jusqu'à l'instauration du "maximum" (fixation des prix)
qui devait provoquer la chute de la production, une famine épouvantable et des
millions de morts.
Quand le libéral moyen tombe sur un ouvrage traitant des nouvelles méthodes
de procréation offertes par la science, écrit par un universitaire, français,
sociologue, et chercheur à "l'Institut de recherche interdisciplinaire sur
les enjeux sociaux", il s'attend bien évidemment au pire, à savoir, une
énième dissertation sur la nécessité du principe de précaution, sur l'horreur
de la "marchandisation" du corps humain, sur la nécessaire protection de
l'enfant à naître, sur le spectre eugéniste, sur le respect du au fœtus, voire
sur l'effondrement des valeurs familiales.
C'est que notre pays présente la particularité de réunir une extraordinaire
palette de moralistes professionnels, dont la tâche consiste à imaginer les
inconvénients et les dangers de toutes les nouvelles technologies : OGM, nano
technologies, ou assistance médicale à la procréation (AMP), les interdictions
pleuvent parfois même avant que les techniques aient pu voir le jour.
L'épithète "réactionnaire" que l'on croyait réservé au peuple de droite
s'applique désormais parfaitement aux ligues de vertu socialistes ou au culte
écologique. D'ailleurs les gouvernants de la bonne vieille droite gaulliste
n'hésitent pas à nommer des personnalités "de gauche" à la tête des multiples
comités d'éthique, convaincus qu'ils se comporteront en auxiliaires zélés de la
morale chrétienne conservatrice.
Et c'est là qu'intervient la surprise, car Mille et une façons de faire les
enfants est à cent lieues de ce marécage franchouillard.
Un saisissant chapitre de "La tyrannie collectiviste" d'Yves Guyot dont Gauche Libérale vous recommande chaudement la lecture. On n'a plus idée de ce qu'était le système économique mis à bas par la première révolution française. Les manuels d'histoire et d'économie de nos écoles préfèrent sensibiliser les élèves aux bienfaits de la "régulation" étatique.
Aujourd'hui le pouvoir socialo-gaulliste continue à règlementer à tour de bras en accusant le libre échange et les "dérégulations" d'être responsables de nos malheurs économiques.
Et pourtant l'histoire nous apprend que la réglementation à outrance c'était justement la méthode de l'ancien régime, celle qui empêchait tout développement, toute créativité, toute initiative.
Les dégâts considérables que produisent sur notre économie les protections,
privilèges, subventions, passe-droits, oligopoles, concessions ou dégrèvements
dont bénéficient de plus de plus de professions et de secteurs d'activité sont
toujours difficile à prouver aux intéressés. Chacun n'y voit que ses avantages
immédiats sans bien mesurer les dommages indirects qu'il subit.
Le tableau dressé par Yves Guyot devrait peut être leur ouvrir les yeux.
Yves Guyot 1843 - 1928
Libéral, Républicain, économiste et journaliste, il fut député de Paris de 1885 à 1893 et ministre des travaux publics de 1889 à 1893.
Dreyfusard de la première heure, antiboulangiste, anticlérical et laïque, Yves Guyot fait partie des libéraux "de gauche" qui s'opposaient farouchement au socialisme.
Libéral militant, il fut à la fin de sa vie et pendant vingt ans le rédacteur en chef de la célèbre revue des économistes.
Les belles lettres ont ressorti de l'oubli en 2005 des extraits de deux ouvrages : "la tyrannie collectiviste" (qui sert de titre au recueil) et "les principes de 89 et le socialisme".
MON IDÉE DE LA LIBERTÉ. — La valeur d’une chose réside parfois non dans ce qu’on gagne en l’obtenant, mais dans ce qu’on paye pour l’acquérir, — dans ce qu’elle coûte. Je cite un exemple. Les institutions libérales cessent d’être libérales aussitôt qu’elles sont acquises : il n’y a, dans la suite, rien de plus foncièrement nuisible à la liberté que les institutions libérales. On sait bien à quoi elles aboutissent : elles minent sourdement la volonté de puissance, elles sont le nivellement de la montagne et de la vallée érigé en morale, elles rendent petit, lâche et avide de plaisirs, — le triomphe des bêtes de troupeau les accompagne chaque fois. Libéralisme : autrement dit abêtissement par troupeaux...
Extraits de à propos de la question juive (1843) :
Voilà un texte édifiant qui démontre que Marx (et beaucoup de ses disciples) n'a rien compris au concept révolutionnaire contenu dans les Droits de l'Homme distincts des droits du citoyen.
Car cette distinction est précisément ce qui est remarquable dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Pour la première fois le peuple réuni en Nation attribuait des droits à chaque Homme en tant que tel. Il ne s'agissait donc plus de légiférer pour déterminer le comportement des hommes entre eux ou par rapport à une autorité supérieure, mais d'accorder des droits imprescriptibles à chaque être humain. L'Homme devenait donc un individu souverain dotés de droits qui ni la collectivité, ni l'Etat ni même la religion ne pouvaient lui contester. C'est contre ce concept prodigieux, qui permettait enfin aux individus de s'affranchir de la tribu, du clan, de la famille ou de la caste, que s'élève Marx : "l'homme séparé de l'homme et de la communauté, c'est l'homme égoïste" et c'est seulement lorsque l'homme devient un "être générique" que l'émancipation humaine est accomplie". Incroyable contresens qui fait retomber l'homme dans le collectivisme, qui nie sa liberté à peine conquise et qui confond volontairement individualisme et égoïsme.
Autre étonnante lacune dans la pensée de Marx, son interprétation de la notion de propriété. Il cite l'article 16 de la constitution de 1793 : « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » qu'il résume par : "le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société". A t-il lu le texte ? pourquoi les biens et le fruit de son travail se sont-ils transformés en "fortune" ? En quoi la déclaration des Droits de l'Homme indique t-elle qu'il ne faut pas se soucier des autres hommes ? Il s'agit là d'une pure déformation du texte qui frise la mauvaise foi. Pire, Marx n'a pas compris ce que Proudhon allait finalement comprendre, à savoir que la propriété garantie par la Déclaration des Droits de l'Homme, ce n'est pas l'accumulation des richesses mais la condition nécessaire à l'exercice de la liberté de chacun. La première des propriétés affirmée par la Déclaration des Droits de l'Homme c'est celle de son corps, ce qui met légalement fin à l'esclavage.