Notre pays consacre près de 60% des dépenses publiques à la protection sociale. La nébuleuse sociale comprenant les retraites, l'assurance-maladie, les allocations chômage, les allocations familiales, les aides au logement et les multiples aides locales est comme partout, mais peut-être plus qu'ailleurs, d'une incroyable complexité et mobilise une administration toujours plus importante. Mis en place dans ses grandes lignes, au début des trente glorieuses, le système ne parvient pas à lutter contre la pauvreté et n'a aucun effet sur le chômage endémique qui ronge la société française.
Plus grave, cette redistribution à prestations définies est financée en bonne partie par un irréductible déficit public - 119 Mds d'euros pour l'État et 28 Mds d'euros pour la sécurité sociale en 2010 - au lieu de découler des richesses produites et ce, avant même la mise en place de la nouvelle prestation dépendance annoncée par le chef de l'État. Selon les analystes et suivant les postes pris en compte le montant des prestations sociales va de 550 Mds à près de 600 Mds d'€. Malgré un emballement récent des dépenses (+50% en dix ans), la protection sociale ne parvient pas à rassurer les français qui éprouvent un fort sentiment d'insécurité et qui, notamment pour les jeunes, ne pensent pas que leur avenir est prometteur.
Ce constat doit être replacé dans le contexte politique du fonctionnement des sociales-démocraties où le bipartisme provoque une surenchère de dépenses et d'engagements intenables. En sociale-démocratie, les dépenses croissent inexorablement car c'est le camp qui promet d'allouer plus de ressources à sa clientèle électorale qui gagne les élections. L'effet cliquet de la dépense est institutionnel et structurel. La crise, que les tenants du système imputent à la "mondialisation libérale" est en fait un débordement de l'Etat, une bulle étatique provoquée par des institutions qui la rendent inéluctable.
La mise en place d'une Allocation Universelle peut permettre de sortir de cette spirale infernale du dirigisme bien-intentionné en séparant le pouvoir social - devenu incontrôlable - de l'exécutif et du législatif.
L'allocation universelle consiste à verser à une population de référence toute entière (les français) un revenu de base, inconditionnel, insaisissable, et cumulable avec tous les autres revenus.
L'allocation universelle est un concept dont les fondements ont deux siècles d'existence. Elle existe à gauche comme à droite. C'est une idée qui fait lentement son chemin et qui apparaît de plus en plus réaliste compte tenu des montants atteints par les aides sociales. L'allocation universelle peut prendre plusieurs formes dans lesquelles varient le montant distribué, la périodicité, l'échelle de distribution (régionale, nationale, continentale ou mondiale), le cumul ou la suppression des autres aides. Préconisée par une partie des libéraux, par des mouvements chrétiens et par des socialistes alternatifs, l'allocation universelle se présente sous différentes dénominations, sous différentes formes et obéit à différentes motivations.
L'allocation universelle libérale (AUL) : fonctionnement, financement et conséquences attendues.
Organisme de tutelle : l'AUL doit impérativement être extraite du champ politique pour ne pas faire l'objet des surenchères électorales évoquées plus haut. L'assiette et le montant de l'impôt consacré à l'AUL ne devraient être modifiables que par référendum, et les règles de son attribution par le congrès. Un organisme spécialisé, indépendant du gouvernement, serait chargé de son fonctionnement. Les pouvoirs publics auraient l'interdiction constitutionnelle de distribuer des faveurs sociales, et ce à tous les niveaux administratifs, locaux ou nationaux.
Montant : pas de fixe et une garantie d'équilibre. Les chiffres les plus couramment retenus vont de 500 € à 750 € par mois pour une personne adulte et la moitié, versée aux parents, par enfant de moins de 18 ans. Dans sa version haute de 750 €/mois l'AU couterait 510 Mds d'euros à la collectivité nationale. Si l'une des ces sommes peut servir de point de départ, l'AUL ne doit surtout pas être fixe. Elle sera ajustée aux rentrées fiscales prévues pour son financement. Sont exclues toutes formes d'indexation ou de revalorisation automatiques. Ne seront reversées que les sommes effectivement perçues les années précédentes, selon une règle à définir. On peut envisager que L'allocation universelle libérale soit basée sur un pourcentage du PIB. Si il baisse, l'AUL baisse. Si l'AUL favorise la fainéantise, comme le craignent ses détracteurs, alors elle diminue. Si au contraire elle remet au travail des millions d'individus et redonne du souffle à la société civile, alors le PIB augmente et l'AUL fait de même.
Aides remplacées par l'AUL : retraites (hors complémentaires), allocations chômage, RSA, emplois aidés, allocations familiales, aides au logement (y compris logement social), formation professionnelle, bourses étudiantes, aides locales (hors associatives). Ne sont pas concernées l'assurance maladie et les aides spécifiques aux handicapés.
Pour les retraites, un système de capitalisation associé à l'AUL sera beaucoup plus efficace et équitable que l'actuel système de répartition qui permet avant tout aux français qui vivent vieux, généralement les plus riches, de faire financer leur retraite par ceux qui meurent jeunes.
Cumulable avec tout salaire, l'AUL permettra d'éviter tous les effets de seuil actuels que le RSA tente de gommer de façon complexe et incomplète. Elle mettra fin à un système ou travailler à temps plein au salaire minimum est à peine plus rémunérateur (parfois moins) que de cumuler toutes les aides disponibles. L'AUL, en remotivant les classes moyennes inférieures, particulièrement découragées par la logique actuelle, les rendra moins sensibles au discours de l'extrême droite.
Accompagnée d'une baisse du SMIC, par exemple à hauteur de 50% du montant de l'AUL, elle permettrait de rendre notre économie plus compétitive, de stopper une part des délocalisations et de faire baisser le coût de la vie, notamment pour les plus démunis. Le salaire minimum actuel trop élevé (20 000 € chargés annuels), sorte de "niveau de vie décrété", maintient une part croissante de la population dans la "trappe de la pauvreté". Ceux dont le travail et la qualification valent moins que le SMIC sur le marché sont, de fait, interdits à vie de travail par notre système social. Cette population échappe aux statistiques du chômage puisqu'elle est constituée majoritairement de personnes qui ont renoncé à trouver un emploi. L'AUL se propose donc de resocialiser les exclus en leur donnant à nouveau accès au marché du travail, ce faisant elle entrainera une augmentation du PIB donc des recettes supplémentaires de TVA.
Inconditionnalité de l'AU. Certains lui opposeront la nécessité "morale" de demander une contrepartie sous forme de services rendus ou l'inutilité de la verser aux riches. Pourtant un système qui attribue un revenu à tous, même aux riches et aux fainéants aura, à efficacité donnée, un coût de mise en œuvre minimum pour lutter contre la pauvreté. Le labeur forcé que l'on exigerait des personnes les plus inaptes au travail risque de coûter plus cher en formation, structures, contrôles et contentieux que la somme allouée par l'AU. De plus la frontière entre la fainéantise et l'inadaptation maladive au travail est assez difficile à évaluer. L'AU étant versée à tous les membres de la société sans conditions ni formalités, il n'y a plus rien d'humiliant à la percevoir. Son taux de non recours sera minime, au contraire des aides actuelles qui ne sont versées qu'à ceux qui peuvent et savent les réclamer. De surcroit, dispositif central connu de tous, son coût d'information sera très faible. Enfin verser l'AU aux riches ne signifie pas qu'on leur fait un cadeau puisqu'il paieront sous forme d'impôts plus que la part reçue. En revanche cette inconditionnalité de l'AU permet à la société de manifester sa solidarité et sa reconnaissance envers ses bons élèves, à l'exact opposé de la "justice sociale" qui désigne les entrepreneurs et les créateurs de richesse comme des coupables qu'il faut punir.
Insaisissable, l'AUL ne doit pas pouvoir servir de caution à l'endettement pour éviter que certains de ses bénéficiaires ne se retrouvent dans une condition précaire. Elle a donc aussi une utilité pour les classes moyennes et supérieures qui y trouveront une garantie en cas de revers de fortune.
Distribuée sur une base Nationale l'AUL serait une prime au repeuplement des régions où la vie est la moins chère. Accordée aux personnes de nationalité française, l'AUL faciliterait l'intégration des immigrés qui devraient devenir français pour en bénéficier, donc adhérer explicitement aux valeurs de liberté du pays qui les accueille. L'AUL octroyée aux seuls français marquerait la fin du système actuel des aides prétendument ouvertes à tous mais qui s'accompagnent de miradors aux frontières pour éviter que tout le monde en profite.
Conclusion. L'allocation universelle est une prime aux emplois mal payés et au travail domestique. Elle rémunère le travail que nous faisons tous en consommant, en éduquant nos enfants, en tenant notre maison, en participant à la vie sociale. Elle favorise la mobilité et donne du pouvoir aux salariés face aux employeurs. Associée à une révision en profondeur du droit du travail elle constitue une forme de flexsécurité. Elle permet aussi aux millions de français exclus par le système social actuel de sortir de la trappe de la pauvreté avec de vraies perspectives.
L'allocation universelle entraine une réduction drastique des coûts administratifs, elle permet de passer d'un système complexe à prestations définies, à un système simple, respectueux de la liberté individuelle et basé uniquement sur les richesses produites.
Elle permet d'extraire le fonctionnement de l'aide sociale du champ politique et lui confère une vraie stabilité. L'AUL inaugure un système social mécaniquement sans déficit duquel les politiques ne tirent ni prestige ni reconnaissance.
L'allocation universelle devrait donc redonner aux français le goût d'entreprendre, de prendre des risques, en un mot les réconcilier avec l'économie de marché, créatrice des richesses et de la mécanisation qui seule la rend possible.
Notes :
Ce texte est précédé de : L'allocation universelle peut-elle être libérale ?
et suivi par : discussion sur l'allocation universelle
L'allocation universelle libérale
Tous les analystes économiques et politiques le disent, les marchés ont besoin, pour retrouver confiance, non pas de recettes techniques de réduction des dépenses ou d'augmentation des impôts, mais d'une vraie vision à long terme de l'organisation des finances publiques. Au delà des rustines financières et des grandes déclarations rassurantes, ce n'est rien moins qu'une autre méthode de fonctionnement de notre sociale-démocratie qu'il faut envisager. Le mécanisme de l'Allocation universelle, s'il est accompagné de réformes institutionnelles, fournit une réponse intéressante car il permet de faire sortir le social du champ politique. Il s'agit de rendre l'aide sociale aussi indépendante du gouvernement que la justice ou la monnaie devraient l'être.
1 De Galuel -
Beaucoup de complexité pour de bonnes idées.
L'AUL est fixe est indexée sur la masse monétaire / Citoyen, elle est la base monétaire permettant à tout individu de produire et de consommer.
Il n'y a plus besoin de SMIC avec une AUL, il n'y a plus de patrons et de salariés, mais des citoyens producteurs libres échangangeant librement biens et services.
Ce ne sont donc les rentrées fiscales qui assurent l'AUL, mais l'AUL qui permet à la monnaie d'exister et donx aux rentrées fiscales d'être possibles tout autant que les échanges économiques monétisés, et l'assurance que les nouveaux entrants puissent intégrer le champ économique alors que les anciens meurent.
Enfin l'AUL est la conséquence directe des trois libertés économiques fondamentales (cf Théorie Relative de la Monnaie).
La théorie quantitative de la monnaie est caduque.
http://www.creationmonetaire.info/2...
2 De tetatutelle -
Et bien je crois qu'il n'y a qu'un mot à dire : BRAVO et même "trois fois bravo" !
Je souhaite quand même néanmoins que ce système d'AU "libérale" ne soit qu'une étape (mais déjà au combien difficile et longue à mettre en place !.....) vers un système d'AU carrément "libertarien" : le GEOLIBERTARIANISME (à contrario ce système instaure de fait un montant d'AU "fixe" ; mais qui ne bougerait "pas davantage dans le sens croissant" que dans le sens inverse ! Donc pas davantage de "risque de dette budgétaire") :
http://www.wikiberal.org/wiki/Géol...
3 De Circonspect -
Bof, cela reste toujours de l'argent pris à autrui ou plutôt volé à autrui par l'état, mais de manière plus efficace et avec un joli nom.
4 De Inso -
@Circonspect : Pas forcément, il existe plusieurs théories pour le financer. Celui-ci passe par l'impot, mais d'autres utilisent la création monétaire (cf le post de Galuel, en haut).
5 De Gérard Foucher -
@Circonspect :
Il convient de considérer le dividende universel, non pas comme une redistribution de plus, mais comme un outil de renversement du monopole de la création monétaire ; non pas comme une protection sociale, mais comme un investissement dans l'individu.
Comme vous le savez, la monnaie, son processus de création, l'ensemble des encours monétaires, ainsi que l'ensemble du système de gestion des paiements ont été accaparés par le système bancaire, qui s'en sert :
1. Pour exercer un chantage sur le corps social dès que des engagements inconsidérés le mettent en péril
2. Pour accumuler une richesse exponentielle par le système de l'intérêt qu'il impose à la quasi-totalité de la masse monétaire.
3. Pour orienter arbitrairement l'économie à son propre profit, et donc au détriment des individus, qui sont ainsi spoliés de leur liberté et de leur désir d'entreprendre.
D'autre part, ce système ne peut persister qu'en générant un endettement infini. C'est ce que nous commençons d'ailleurs à constater.
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres, il est donc vital d'imaginer d'autres moyens de créer, puis de distribuer dans la société le moyen d'échange dont elle a absolument besoin pour fonctionner.
Le dividende universel n'est pas un vol fiscal de plus, c'est la reprise par les individus de leur pouvoir monétaire. C'est rendre à chacun sa responsabilité économique. C'est une révolution fondée sur la restitution à l'individu du devoir de prendre ses propres décisions, et du droit de créer et d'échanger librement.
6 De alcodu -
@ circonspect
Vous avez totalement raison, l'AU est de l'argent pris de force. C'est de l'ingénierie sociale coercitive.
J'ai abordé ce point dans le premier texte consacré à ce sujet : L'allocation universelle peut-elle être libérale ?
Il est important de lire ce texte en préliminaire.
7 De JLER -
@ Circonspect. Il ne faut pas croire que le financement d'une telle allocation n'est pas du vole, car la creation monetaire genere de l'inflation qui n est ni plus ni moins qu'une tax sur l'ensemble de la population. Et cela ne veut pas dire qu'il faille y renoncer, il faut juste voir cela comme un progres par rapport au systeme actuelle mais pas un ideal. Ensuite je prefererai pour ma part que le niveau d'une telle allocation soit decide au niveau regionale plutot qu'au niveau nationale.
8 De Circonspect -
Mon problème n'est pas le mode de financement , mon problème est la légitimité d'une telle mesure. Sur quels droits se basent cette mesure, si on part du principe que l'état hors de ses fonctions régaliennes fait preuve de coercition , de contrainte et non d'échange. A la solidarité , je préfère la charité, l'entraide , la responsabilité des individus face à autrui . En un mot je fais plus confiance à la coopération humaine qu'à l'action incertaine d'une entité abstraite.
9 De JLER -
La vous parlez de l'ideal auquel j'adhere egalement. Maintenant comment passer de la situation actuelle a l'ideal. Si on stop la redistribution "forcees" de maniere abrupt j'ai bien peur que la rupture soit douloureuse, que certains restent sur le carreau qu'il faille une generation pour que les mecanismes de cooperations volontaires se mettent en place. Cette mesure (au) a pour enorme avantage d'etre transparente, peu cher, systematique et surtout permet a chacun d etre responsable de son utilisation. C'est un avis personnel voir une intuition, mais des changements drastiques de systemes politiques et economiques, meme quand c est pour se rapprocher de la libertee necessite un apprentissage, des connaissances et une certaine experience et cela prend du temps... Un des problemes des liberaux (plutot des libertariens devrais je dire) c est de ne pas tracer les etapes intermediaires entre la systeme actuelle et une societe completement liberale...
10 De JLER -
La vous parlez de l'ideal auquel j'adhere egalement. Maintenant comment passer de la situation actuelle a l'ideal. Si on stop la redistribution "forcees" de maniere abrupt j'ai bien peur que la rupture soit douloureuse, que certains restent sur le carreau qu'il faille une generation pour que les mecanismes de cooperations volontaires se mettent en place. Cette mesure (au) a pour enorme avantage d'etre transparente, peu cher, systematique et surtout permet a chacun d etre responsable de son utilisation. C'est un avis personnel voir une intuition, mais des changements drastiques de systemes politiques et economiques, meme quand c est pour se rapprocher de la libertee necessite un apprentissage, des connaissances et une certaine experience et cela prend du temps... Un des problemes des liberaux (plutot des libertariens devrais je dire) c est de ne pas tracer les etapes intermediaires entre la systeme actuelle et une societe completement liberale...
11 De Le Champ Libre -
"Il est bon d'être solidaire, mais envers qui, c'est là toute la difficulté" disait Lafontaine.
Je ne pense pas que vous ayez trouver la formule magique donnant la solution à ce problème désolé.
Votre ALU aura les mêmes travers que le système actuel (la complexité en moins, je vous l'accorde) :
1 - insuffisance des aides accordées dans certains cas.
2 - assistanat (aides accordées alors qu'elles ne devraient pas l'être)
12 De alcodu -
Établir une allocation universelle sur la création monétaire me parait-être une aventure dangereuse.
Contrairement à la mécanique du prêt, il n’y aurait pas de création monétaire suivie de destruction monétaire lors du remboursement. C’est une création monétaire sans fin. Il y aurait donc une inflation continue.
Certes, l’un des défauts de l’inflation serait éliminé, à savoir que la nouvelle monnaie serait distribuée directement aux particuliers donc l’effet inégalitaire d’une monnaie créée près des cercles du pouvoir et son corollaire, la dévalorisation de la monnaie créée loin des cercles du pouvoir, n’existerait pas.
Pour autant il y a un vrai danger d’hyperinflation et surtout, le très gros défaut de cette méthode c’est que le volume de monnaie reste décidé de façon centralisée. Or personne, aucune institution, aucun économiste, aucune banque centrale ne pourra jamais savoir la quantité de monnaie qui est adaptée à l’économie (ce serait comme prévoir la météo sur plusieurs années). Il y a toujours trop ou pas assez de monnaie donc il y a toujours des crises monétaires, et ce depuis 4000 ans. Vouloir déterminer le volume nécessaire et suffisant de monnaie à partir de quelques équations simplistes semble vraiment très optimiste.
La revendication d’affiliation de la TRM au logiciel libre est d’ailleurs assez étonnante. Voila un système totalement centralisé qui "distribue" de la monnaie suivant des règles construites mathématiquement à une population précise. Il est difficile de trouver un système plus éloigné de l’esprit 2.0. C’est une vraie cathédrale constructiviste.
Enfin, autre défaut important, en admettant qu’une inflation constante et maitrisée soit possible, ce dont je doute fortement, cette méthode est une marche vers la croissance forcée. Un individu ou un ménage qui décide de lever le pied : congé, retraite volontaire, année sabbatique etc, sera pénalisé. Tout pécule sera pénalisé. Il faudra tout dépenser tout de suite ou bien l’argent se dévalorisera. La TRM est donc bien, dans son principe, une forte incitation à la production et à la croissance, donc une mesure dirigiste.
Je crois donc que cette méthode n’est ni viable ni même souhaitable.
Seule la solvabilité de chaque acteur de l’économie peut déterminer la création monétaire. Autrement dit il faut partir du bas, pas du haut. La monnaie ne peut être émise que localement entre personnes capables de vérifier et d’apprécier la solvabilité d’un emprunteur. Ça c’est du 2.0 ! Cela ne fait intervenir aucune banque centrale ni aucune martingale miraculeuse de création monétaire. C’est parce que les États veulent absolument "piloter" l’économie en contrôlant la masse monétaire que nous avons 4000 ans de crises monétaires cycliques derrière nous.
La monnaie doit toujours être émise par des banques - je suis très classique là-dessus - c'est à dire par des professionnels, spécialistes des prêts, mais responsables à minima de leurs apports, c'est à dire susceptibles de faire faillite en cas de mauvaise gestion - la mauvaise gestion pour une banque consistant notamment à prêter à des personnes, physiques ou morales, insolvables.
13 De Inso -
@alcodu : Vous avez soit mal lu, soit mal compris la TRM.
La TRM calcul une taux de croissance monétaire qui n'avantage personne entre les générations précédentes et celles qui suivent.
La TRM met en place une symétrie "spatiale" (le dividende à chaque individu), et "temporelle" (le taux de croissance optimisé de la masse monétaire)
La TRM cherche à avoir la plus grande stabilité possible (taux de croissance faib
C'est donc effectivement une monnaie qui prône la croissance des échanges économiques, qu'on appelle actuellement, la croissance. Mais ces échanges économiques ne sont pas forcément une croissance physique, elle peut être immatérielle (croissance des échanges via internet par exemple)le), tout en évitant de désavantager les générations suivantes (chaque génération doit toucher le même % de la masse monétaire créée)
Cette monnaie n'est qu'une monnaie d'échange et en aucun cas une monnaie de stock de valeurs sur le long terme (de toute façon, ces 2 types de monnaies sont incompatibles au sein d'une même monnaie)
Ensuite, on est pas forcément perdant par l'inflation provoqué par cette monnaie. Le mécanisme est décrit page 50 du livre.
Soit c la croissance de la masse monétaire, M la masse monétaire, N le nombre de membres participant au DU :
'Son ratio de gain personnel sera supérieur c si il possède moins de "M/N",
égal à c si il possède exactement M/N,
et inférieur à c si il possède plus de M/N
14 De jbar -
@alcodu: "Autrement dit il faut partir du bas, pas du haut. La monnaie ne peut être émise que localement..."
Vous avez du mal lire ou mal comprendre par ce que c'est exactement ce que préconise la TRM, et d'ailleurs d'on ne peut plus bas puisque qu'elle préconise que l'individu, avec son espérance de vie, soit la base de la création monétaire.
Par contre ce que vous n'avez pas compris (vous devez surement travailler pour une petite banque de province), c'est que personne, même plus bas, ne devrait avoir, plus qu'un autre, un privilège de création monétaire, ne serait-ce que par le mécanisme de crédit : en prêtant de l'argent qui n'existe pas.
Cette argent "virtuelle" dans le sens "appelé à être détruit" n'en est pas moins utilisé et peut pareillement créer de l'inflation. Tandis que les intérêts, eux, sont forcément puisé dans la base monétaire (M1) ou chez ceux dont la dette est effacé... (inévitable quand M1 est virtuellement complètement mangé ce qui ne peut mécaniquement que arriver, cf crise actuelle de l'euro).
La TRM, je pense, sous-entend donc le 100% monnaie.
Quand un mécano (de la création monétaire) est nul ou malhonnête, il est de bon sens que d'aller voir ailleurs...
15 De alcodu -
Non jbar, la TRM est une méthode de création monétaire imaginée par une pseudo élite, à partir de formules mathématiques censées sauver le monde. Elle est bien pilotée par un organisme central et s'impose à tous.
L'initiative de la création monétaire ne part pas du bas mais du haut. Il s'agit d'une simple distribution égalitaire de nouvelle monnaie.
Rien n'est plus éloigné de l'initiative individuelle et de la subsidiarité que cette création planiste et rigide.
16 De Changaco -
@alcodu
La TRM n'impose rien à personne et ne suggère pas d'autorité centrale. Si tu ne veux pas utiliser une monnaie à Dividende Universel c'est ton choix.
17 De jbar -
@alcodu: Où est-ce donc que tu aurais vu tout ça ?
La TRM ne parle pas d'organisme ou d'institution pour l'appliquer, c'est complètement hors-sujet.
Elle parle pas non plus d'imposer une monnaie ou quoique ce soit, mais de permettre, à ceux qui veulent produire et échanger dans une communauté, d'avoir un outil symétrique donc équitable pour cela.
Maintenant si tu veux parler des façon de l'appliquer, oui, cela pourrait être centralisé à mort et être imposé.
Mais ce serait drôlement paradoxal, puisque la réflexion qui amène au dividende monétaire universelle est elle-même très libérale, dans le sens que tu as justement explicité : http://www.gaucheliberale.org/post/...
Ne confond pas la réflexion, plutôt dirigiste, qui amène au revenu de vie, et celle qui amène au dividende monétaire universel. Même si les deux se ressemble dans les faits, (une même somme inconditionnellement à tout le monde), la comparaison s'arrête là.
(votre AUL je ne sais pas encore exactement ce que c'est, et je m'en méfierais également tant que vous n'aurez pas de réponse à la question : d'où vient l'argent ? )
Dieu merci, on ne peut pas encore imposer aux gens d'utiliser une monnaie plutôt qu'une autre : même si la loi impose les commerçant français à accepter l'euro, elle n'impose pas les prix. Un boulanger breton est obligé d'accepter les euros, mais pour la même baguette, peut très bien te demander 100 000 €, ou 2 heols.
(cf: http://www.septjoursabrest.fr/2011/... )
la TRM tel qu'explicité par Stéphane n'a jamais été appliqué (ce n'est pas tout à fait le crédit social de C.H.Douglas ou Louis Even ou ce qui s'est passé en Namibie et encore moins ce qui se passe en Alaska). Et si tu connaissais un tant soit peu les principes techniques et les outils utilisé par OpenUDC*, qui est la seule tentative actuel de l'implémenter tu devrais te rendre compte des inepties que tu racontes.
OpenUDC: protocole ouvert et transparent.
Implémentation de référence: logiciels libres.
Principes techniques: OpenPGP, toile de confiance, unités discrètes, publication, pseudonymat, transparence, P2P.
18 De Tienne -
@jbar:
"votre AUL je ne sais pas encore exactement ce que c'est, et je m'en méfierais également tant que vous n'aurez pas de réponse à la question : d'où vient l'argent ?"
D'après ce que j'ai compris, l'argent provient des mêmes sources qui financent actuellement toutes les allocations, bourses, aides qui se voient remplaçées par l'AUL, à savoir les impôts, et la création monétaire (argent-dette de l'état)
19 De alcodu -
l'AUL préconisée par gauche libérale est exclusivement financée par l'impôt.
Son montant n'est par fixe puisqu'elle trouve ses ressources par prélèvement d'un pourcentage du PIB.
l'AUL fonctionne donc en boucle fermée avec un système de régulation.
20 De alcodu -
"OpenUDC: protocole ouvert et transparent.
Implémentation de référence: logiciels libres.
Principes techniques: OpenPGP, toile de confiance, unités discrètes, publication, pseudonymat, transparence, P2P."
Impressionnant ! donc si l'union soviétique avait eu la chance de connaître Internet elle aurait pu être open source compatible en publiant ses protocoles et en les soumettant à ses pairs ? Le contenant est Open donc le contenu est Open ?
c'est bien ça ?
21 De jbar -
je vois pas pourquoi tu parles de l'Union Soviétique, c'était un régime politiques aux antipodes du libéralisme : l'initiative individuelle n'était pas du tout encouragé, voir plutôt réprimé, et je ne parle même pas du fait d'utiliser d'autre monnaie que le rouble.... (même si au final c'est ce qui se passait en réalité avec le développement du trocs et d'économies parallèles... aux risques et périls de ceux qui s'y risquaient...).
Est-ce trop te demander que de réfléchir, prendre du recul, tenter d'apprivoiser des nouveaux concepts et paradigmes et cesser de faire l'amalgame avec des choses dépassés (et qui n'ont rien à voir !) ?
Maintenant si le contenant est ouvert, le contenu ne l'est pas forcément. Par exemple: ce n'est pas parce que tu sais précisément comment fonctionne un chiffrement RSA, DES, ECDSA... que tu pourras voir/lire que je chiffre avec.
Et vice-versa, eg Facebook, Google : le contenu est ouvert mais le contenant ne l'est pas...
L'un des intérêt du logiciel libre est justement que le contenant soit ouvert afin que chacun puisse maîtriser (et éventuellement verrouiller) vraiment le contenu.
Ce n'est pas un hasard si il n'y a pas d'anti-virus sous GNU/Linux, si il est l'OS privilégiés des hackers et experts informatiques, et si Google a interdit les OS Microsoft sur les postes de ses employés (sauf autorisation spéciale).
Cet OS (non-libre) ne se gène pas pour faire des choses derrière ton dos comme envoyer des information sur tes usages/documents à Microsoft, ou bien stocker des mauvais certificats (CA) x509 (on l'a vu en Tunisie, ce qui permettait au gouvernement de faire du pishing sur des sites en https... ).
Bon j'arrête le troll, (et je mesure le chemin que tu as à parcourir ... )
22 De CNU -
"Dans sa version haute de 750 €/mois l'AU couterait 510 Mds d'euros à la collectivité nationale. "
L'Etat doit alors dégager 510 Mds d'€, soit environ 25% du PIB pour financier l'AU.
Pour financer l'AU, il faudrait donc par exemple une taxe uniforme de 25% sur tous les revenus. Bien sûr, l'AU fonctionnerait comme un crédit d'impôt, donc le taux finalement payé serait inférieur à 25%. Mais le problème de la distorsion des incitations reste entier. En effet, le montant de l'AU (cad du crédit d'impôt) est fixe, indépendant du montant d'impôt payé. Le taux de 25%, auquel s'ajouterait de plus d'autres impôts pour financer les autres dépenses de l'Etat, créerait une forte désincitation à générer des revenus.
Il paraît donc clair qu'il vaut mieux une aide ciblée (sur les 10% qui en ont besoin par exemple), afin de ramener le taux d'imposition à un niveau raisonnable (2,5% dans cet exemple), qui ne serait pas désincitatif.